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Comme Raymond Bellour, il y a plus de vingt ans, l'a révélé en tentant une réévaluation totale de leur oeuvre, les Brontë, tout comme les trois mousquetaires, étaient quatre. Patrick Branwell - ses oeuvres rescapées le proclament - aurait été l'égal de ses trois soeurs s'il n'avait sacrifié son talent à l'alcool et à l'éther, croyant ainsi écarter la malédiction du presbytère de Haworth. Présentés ici par Bellour, Le Grand Monde à Verdopolis, Le Sortilège, Le Pirate, Et ceux qui sont las se reposent ont été écrits par des enfants surdoués sous l'empire absolu de l'imagination, sans intention de publier et donc sans le moindre espoir d'attirer la faveur du public. On voit cependant se dessiner déjà des personnages qui réapparaîtront épurés de leurs couleurs épiques, au service des visions subjectives et douloureuses qui feront leur renom. A ces premières fictions qui lèvent le voile sur la genèse de leur inspiration s'ajoute naturellement Shirley (1847), la dernière oeuvre publiée par le dernier membre d'un quatuor de génies perdus : un roman d'une intensité extrême où, pour la première fois, le réalisme de l'analyse sociale accompagne le romantisme de l'amour malheureux.
Francis Lacassin.
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