"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Nathan Katz est de ces rares écrivains, comme Dante ou Joyce, qui ont créé leur propre langue.
S'il prend le risque magnifique d'écrire dans une langue connue des seuls enfants de son pays natal, ce n'est pas pour s'y enfermer mais, au contraire, pour la faire accéder à l'universel, du côté de ces oeuvres qu'il aime et qui l'inspirent : les poètes chinois et les tragiques grecs, les poètes persans et Rabindranâth Tagore. Pour accomplir cette alchimie merveilleuse du singulier et du général, du concret et de l'abstrait, de l'éphémère et de l'éternel qu'on appelle l'art.
Il est significatif que, durant cette vie de voyages innombrables qui fut la sienne, trois livres n'ont cessé de l'accompagner : le Faust de Goethe, les discours du Bouddha et la Vie de Jésus de Renan. Et lorsqu'en 1972 un hommage solennel lui est rendu pour son quatre-vingtième anniversaire, il a ces mots admirables qui le montrent tout entier, dans cette humilité et cette bonté foncières qui font la grandeur de son oeuvre : " J'ai tenté de faire oeuvre d'homme.
Au-dessus des frontières et des clans. Par-delà le fleuve Rhin. J'ai chanté les paysages, l'eau, les jours et la femme. En paix et en joie. C'est tout. " Gérard Pfister.
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