"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'ai commencé ce travail photographique sur la montagne Sainte-Victoire en 2009.
Je décrirais ce travail comme une sorte de road-trip photographique ou les ambiances sont des rêves éveillés .
Au cours de ces cinq dernières années j'ai marché, parcouru, médité, observé, écrit et puis photographié ce lieu et ses alentours avec constance et persévérance.
Dés le début, j'ai su qu'il me faudrait beaucoup de temps avant de concrétiser en images ce que je percevais lors de mes premières pérégrinations. Je sentais, une attraction, un lien ainsi comme une peur entre moi et la montagne. Une recherche ontologique avait commencé.
J'ai photographié cette montagne avec le même respect et la même approche, lorsque je photographie un humain, voir plus.
Ma méthode étais de parcourir des chemins non balisés, de m'aventurer vers l'inconnu, là où il est difficile marcher, afin d'essayer de trouver un angle intéressant et ainsi de provoquer la rencontre avec l'inattendu. Je me suis souvent perdu, et souvent j'ai pris des risques.
J'ai voulu me mettre dans des conditions émotionnelles étranges, pour attendre une réponse, un signe. Une photographie.
C'est dans ces moments de solitude, de crainte, de recherche intérieure que j'ai pu et voulu photographier.
J'ai photographié ce lieu surtout l'hiver et l'automne, lorsqu'il faisait mauvais temps, lors d'une éclipse de soleil, pendant les nuits de pleine lune, ou entre chien et loup ou encore le matin au levé du soleil, tout cela pour restituer une image de ma perception vers cette montagne.
Des nuits entières au pied de la montagne m'ont permis d'entendre son souffle, d'être accepté et en fin de capturer son essence, de décrypter sans cesse une ambiance en quête de signes.
À travers une recherche esthétique et une écriture visuelle constante et obsessive, j'ai exploré lieux, atmosphères, émotions, situations, silences, rencontres vagues et irrésolues, qui m'ont amené vers un voyage intime, à la découverte de mes visions, mes vertiges, mon spirituel.
Comme en songe, j'ai plongé les lieux et les rencontres dans une dimension onirique, métaphysique. J'ai enregistré, déchiffré et transcrit, sans cesse un espace imaginaire, qui transperce autant mon corps que mon esprit.
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