Selma ne vit que pour les chevaux et c’est à travers eux qu’elle traverse cette période violente si difficile à comprendre pour une adolescente...
C'est sur le plateau d'Arménie qu'Ossip Mandelstam commence à rédiger, en 1930, ces Nouveaux poèmes. Ceux-ci recouvrent la période vagabonde du poète, jusqu'en 1934. L'exil lui redonne courage dans les mots, dont il manie avec dextérité le chant. Ce recueil exprime au mieux son désir d'une langue universelle : le russe est relié sous sa plume à une atmosphère hellénistique mais aussi aux poètes persans qu'il lit en traduction française, aux auteurs allemands ainsi qu'à Dante. D'une grande spontanéité, ces poèmes allient le pouvoir du mot, considéré comme une forme autonome, et sa capacité, marié à d'autres, à égrener des images fortes et lumineuses. Outre des allusions éparses à la vie quotidienne, ils fourmillent de sousentendus politiques et religieux. Ils sont des miroirs à visage double. Un souffle poétique plein d'audace, qui est une leçon de résistance. Des poèmes d'urgence, et pourtant intemporels, qui peuvent flatter aussi bien le sens que les oreilles contemporaines. 2010 sera l'année de la Russie.
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