Une plongée dans les archives pour retrouver la famille maternelle de Nostradamus. Mais aussi, et surtout, le portrait d'une population particulière, les « nouveaux chrétiens », ces « néophytes », Juifs convertis dans la Provence du XVe siècle. Seuls les ancêtres paternels juifs du « meige » de Salon avaient été identifiés dans les années 1940, à partir d'archives avignonnaises. Il convenait d'enquêter sur l'autre versant familial, celui des ascendants maternels, non identifiés jusqu'alors. Des actes matrimoniaux concernaient l'arrière-grand-père maternel Jacques Turrelli lui-même (1460), et quatre de ses enfants. Ces cinq unions, matériau inespéré, permettent de suivre les stratégies matrimoniales mises en oeuvre par ce personnage-clef, bisaïeul maternel marseillais autrefois appelé, dans son passé juif, Cregud Bonet, qui s'est appliqué à trouver les meilleurs partis pour ses enfants dans la frange marginale encore étroite des convertis « précoces » de l'ancien comté de Provence du dernier quart du XVe siècle. Il était important de démontrer combien les aînés de Nostradamus avaient gravité au sein de la minorité juive, et dans la sphère réduite des néophytes du roi René, et comment lui-même sera entouré plus tard de descendants de néophytes, jusqu'à l'enregistrement de son testament.
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