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À Paris, Catherine s'est battue avec ses amis communistes pour l'indépendance algérienne. En septembre 1962, elle se rend à Alger. Elle veut enseigner, aider le gouvernement de Ben Bella à bâtir un pays libre. Elle est grisée par l'inconnu, cette vie loin des siens:elle explore la ville chaque jour, sûre qu'ici tout est possible. C'est le temps des promesses:Alger devient sa ville, celle de sa jeunesse, de toutes ses initiations. En 1965, Catherine est arrêtée par la Sécurité militaire:le coup d'État de Boumediene chasse du pouvoir Ben Bella. Catherine et ses amis sont interrogés. En prison, face à celui qui l'accuse, elle se souvient de ses élans politiques et amoureux, de ce qu'elle a choisi et de ce qu'elle n'a pas voulu voir. Qui étaient vraiment ces «pieds-rouges» dont Catherine faisait partie? Quelle femme est-elle devenue?
Si Catherine est communiste, elle ne fait que suivre la voie tracée par ses parents qui l'ont élevée dans une banlieue "rouge"...Sa mère, anarchiste, abandonne vite le foyer et Catherine grandit au milieu des tracts communistes, pourtant quand elle décide d'aller enseigner au Lycée français d'Alger, son père ne comprend pas son engagement.
Pour Catherine, Alger est un paradis. Si, au départ, elle est convaincue de mener une révolution aux côtés de ses amis communistes, les "pieds-rouges" (ceux, parmi les français, qui sont allés en Algérie après 1962), elle tombe vite amoureuse d'une ville, d'un mode de vie et ses propres envies révolutionnaires s'étiolent, se dilatent.
Arrêtée par la police du gouvernement, elle a du mal à expliquer comment elle a glissé d'un combat à une "adoption", comment elle est devenue plus algéroise que communiste...
Coup de cœur pour ce roman dont la narration impeccable, forte et amoureuse, m'a embarquée dans l'Alger post-coloniale, où Catherine, parfois confuse, parfois perdue, semble tout à coup une héroïne, pourtant ordinaire mais foncièrement attachée à la "ville blanche", Catherine qui admire Isabelle Eberhardt, suit ses traces, son engagement, sans s'en rendre compte, devenant autochtone, loin des luttes communistes...
J'ai adoré cette histoire et surtout la narration, entre nostalgie et sensibilit, ce phrasé lumineux, tantôt grave, tantôt léger. J'ai aimé comprendre comment Catherine, forte de convictions devenait une autre, ni tout à fait semblable, ni tout à fait différente, la manière avec laquelle elle analyse ses "lâchetés", comment elle s'éloigne de ce qu'on a pensé pour elle, à sa place.
Un roman magnifique !
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