"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Roman hopi.
Née contente à Oraibi conte le destin d'une jeune Amérindienne d'Arizona. Le peuple hopi vit depuis des siècles sur un plateau aride, dans des conditions de dénuement extrême. Soumis aux contraintes d'une région désertique, il a développé une cosmogonie extraordinaire et des croyances qui font communier la vie et la mort, la lumière et la nuit, les esprits, les animaux et les hommes. À travers la quête d'une jeune orpheline qui salue le Soleil en riant, c'est la beauté de ce monde aux antipodes du nôtre qui se révèle, et demeure.
(...) Une bosse s'est formée sous sa couverture au niveau du ventre, puis ses mains noueuses se sont trouvées libérées. Elle les a placées le plus haut possible au-dessus de sa tête et est restée un long moment comme ça, les bras en l'air. Elle me regardait d'un air rieur?: "?Tu as vu comme mes ailes frémissent???" Puis lentement, elle a replié les coudes et posé ses bras affaiblis le long de sa poitrine. Les mains à nouveau croisées sur le ventre, elle a fermé les yeux en disant?: "?Le papillon est fragile, il ne faut pas tenter de le retenir quand il a envie de s'envoler.?" Dans ses précédents livres, Bérengère Cournut explorait surtout des territoires oniriques, où l'eau se mêle à la terre (L'Écorcobaliseur, Attila, 2008), où la plaine fabrique des otaries et des renards (Nanoushkaïa, L'Oie de Cravan, 2009), où la glace se pique à la chaleur du désert (Wendy Ratherfight, L'Oie de Cravan, 2013). Cette fois, elle se fond aux plateaux arides d'Arizona, où le vibrant peuple hopi lui souffle une histoire singulière.
Bonjour . Tiihukuku'a est la fille qui rit tout le temps . Elle est cette enfant qui observe la vie de son peuple les hopis :"préparer les repas, quérir de l'eau et du bois...chacun de nos gestes , les plus anodins , revêtait un tour sacré, une importance nouvelle" .Elle est celle qui s'imprègne des connaissances de son père:" à suivre la trace des animaux. Elle le sait , ils sont "sacrés".Son père l'emmène voir les hommes cuire le maïs ce que les autres femmes n'ont jamais vu .Dans sa vie où la douleur la poursuit "mon corps me faisait souffriret mon esprit ne me laissait plus en paix" . Tiihukuku'a sait qu'il faut aider sa mère mais après ces épisodes douloureux , sa mère l'envoie chez grand- mère corbeau , en reviendra-t-elle apaisée?
Sur sa route , elle ira à la rencontre du clan de l'ours auquel son père appartenait . Elle apprend à connaître certains membres de la tribu et elle aussi ; elle apprend que chaque soir , ses nuits sont envahis par"un homme qui, toutes les nuits , marche à l'ouest au fond d'un canyon" . Sera-t-il celui qui ouvrira ses yeux sur ce qu'elle veut pour son avenir , car chez les hopis , un fois femme , il faut trouver un mari , mais est- ce vraiment ce que veut Tiihukuku'a ? Ce qu'elle cherche au fond à travers ces jours qui défilent au choeur de sa tribu , n'est-ce pas d'aller au-delà de ce qu'elle connaît déjà: " elle se souvenait que son père lui racontait l'histoire de Maasav". Est-ce que ces visions qui l'accompagnent dans ses nuits la guideront plus loin que sa tribu?
J'ai beaucoup aimé les descriptions de la vie au sein de cette communauté: "vient la nuit du renouveau- Plus aucune forme de lumière ni feu ni lampe ...plongés dans le noir jusqu'à ce que les prêtres wuwuchim raniment le feu" et je me suis étonnée de toutes ces traditions , transportée dans un monde totalement inconnu :"c'était le début du mois de février , au moment où emmenant les cérémonies Powamuy pour la croissance des plantes et du peuple .Entre autres rites et prières , les hommes plantent des haricots dans les kivas et les font pousser à toute vitesse , afin d'encourager les récoltes à venir" . Et j'ai parcouru , étonnée , émerveillée ces vies si différentes des nôtres . Belles lectures . Prenez soin de vous
Superbe livre sur la vie quotidienne, les traditions et les croyances des indiens Hopis que je vous recommande vivement car il permet de réellement s'évader de notre vie et nos sociétés consuméristes.
A la fin du livre, de jolies photos des Hopis et d'Oraïbi datant des années 1900.
NÉE CONTENTE À ORAIBI : le titre à lui seul est solaire. Nous voilà partis dans la tribu des Hopi, peuple de la paix, un peuple amérindien d’Arizona. Nous allons suivre le destin de Tayatitaawa, celle qui salue le soleil en riant. Tout un programme !
Au sein de ce peuple le respect des traditions constitue la base de l’éducation. Les hommes vivent au plus près de la nature et des animaux : chaque clan porte le nom d’un animal. Un monde où les clans ne s’opposent pas mais sont au contraire solidaires.
Bérengère Cournut livre dans ce roman un texte très poétique dont la lecture se savoure, une éloge à la vie, dans une vie rude ou le réel côtoie parfois le spirituel. Mais où l’espoir, la volonté, l’acharnement, la quête de changement de soi et de liberté, le caractère intrépide de Tayatitaawa trace son sillon et lui permet de venir à bout de ses questionnements intérieurs. Ce roman m’a conquise tant par son style que par l’univers et le dépaysement dans lequel nous transporte Bérengère Cournut pour aborder des questions clés liées à l’appartenance, à la vie, à la liberté, à la mort. Sans parler des illustrations insérées à la fin du livre : elles s’harmonisent parfaitement avec l’imaginaire que le lecteur a pu créer au fil des mots. Merci à Bérengère Cournut pour cette lecture telle une parenthèse suspendue, et aux éditions le Tripode pour sélectionner toujours aussi bien vos auteurs, à la fois éclectiques et de qualité.
https://accrochelivres.wordpress.com/2020/08/10/nee-contente-a-oraibi-berengere-cournut/
Quel beau voyage Bérengère Cournut nous offre ici
Une immersion chez les Hopis, leur quotidien, mais surtout, leurs rituels, leurs croyances, leurs esprits... on y découvre tout ça grâce à Tayatitaawa, une jeune fille en quête d'émancipation et de vérité.
A découvrir de toute urgence !
Ce roman illustre les années d'enfance d'une petite fille de la tribu Hopi, peuple amérindien d'Ari-zona.
« Avant de découvrir les terres et la culture hopi, j’écrivais en quatre couleurs. Le jour où j’ai plongé dans leur univers, j’en ai découvert quarante-huit supplémentaires. Beaucoup leur appartiennent, quelques-unes sont les miennes, que je ne connaissais pas ».
Bérangère Cournut a écrit ce mot en préface de son livre. Cela correspond à ce que j’ai ressenti en lisant les aventures de Tatatitaawa, « Celle-qui-salue-le-Soleil-en-riant ».
Pendant ma lecture, j’ai vécu dans son village hopi Oraibi, dans le clan des papillons, le clan maternel. Son père est issu du clan de l’Ours noir.
Tatatitaawa a un foutu caractère. Elle sait ce qu’elle veut, elle est intrépide, audacieuse, indépendante, curieuse. Elle est toujours avec son père, il la fascine et lui aime l’avoir près de lui, lui montrer les herbes, l’aguerrir, l’éduquer.
« De temps à autre, la journée, il m’emmenait marcher avec lui. J’étais alors la plus heureuse du monde, car mon père savait tout et l’avoir pour moi seule était un privilège. Il m’apprenait à suivre la trace des animaux et, pour peu qu’il soit disposé à parler, me décrivait leurs habitudes aussi bien que s’il avait été l’un des leurs. Il m’enseignait à n’en craindre aucun et ne jamais rien faire qui puisse les déranger. »
Quand son père meurt alors qu’elle est encore jeunette, c’est le grand désespoir. Depuis, elle le porte en elle, dans son corps. Elle vie quotidiennement son absence, elle s’isole. Il faudra qu’elle aille dans le « Quatrième monde » pour permettre à son père d’y refaire sa vie et à elle de vivre sans le poids de son père sur son âme. Une partie du livre qui m’a quasi envoûtée.
Un jour, l’intrépide décide de suivre son frère aîné, Mankwasti, celui-qui-sait-s’y-prendre-avec-les-filles, toujours absent. Mankwasti devient, après un rite initiatique, Mahukisi et sera affilié au clan du Serpent. Elle voit sa meilleure amie tomber amoureuse mais elle, ne veut pas se marier. Elle veut connaître le monde que son père a connu. Il est allé à l’étranger, c’est-à-dire, plus loin derrière les montagnes, se cogner à une autre civilisation, elle a cette curiosité.
Elle porte en elle un besoin, un respect des rites et une envie de modernité, de liberté. La suivre dans ses pérégrinations diurnes et nocturnes fut un grand plaisir.
Dans ce livre, Bérangère Cournut est à la fois ethnologue, poétesse, romantique, raconteuse d’histoires. Avec des mots simples, limpides, elle montre le chamanisme, la transe, celle de Tataitawa lorsqu’elle va chez l’homme du clan de l’ours noir qui va l’aider à trouver l’équilibre, laisser partir son père mort vers sa nouvelle vie., accepter l’absence.
Quelles belles descriptions d’un monde réel et onirique, intérieur et extérieur. Moi, lectrice, je voyage sur la crête qui sépare ces deux mondes, un voyage qui m’apaise.
Une lecture bénie des dieux hopis, un moment de grâce, d’immense plaisir. Et toujours la qualité des publications des éditions du Tripode. Ce livre est augmenté d’un cahier de photographies datant de 1900 qui montrent de superbes jeunes femmes.
Un coup de cœur. Un seul regret de taille : il faut que je rende le livre à la bibliothèque !
Tayatitaawa est née dans un village hopi, Oraïbi, perché sur un haut plateau de l’Arizona. Lorsqu’à l’âge de vingt jours, les femmes l’ont présentée au soleil levant, elle a éclaté de rire. C’est ce qui lui a valu son nom : Celle-qui-salue-le-soleil-en-riant. Entourée de sa mère appartenant au clan du Papillon et de son père issu du clan de l’Ours, elle grandit au sein d’un peuple qui s’est adapté aux conditions extrêmes de cette région désertique et qui a élaboré et développé des rites et une cosmogonie extraordinaires.
Un immense coup de cœur pour ce roman ethnographique beau et poétique qui vous fera voyager à coup sûr !
Ce très beau roman vous entraîne loin, très, très loin dans le désert aride d'Arizona, chez les Hopis, peuple légendaire qui vit de croyances où chacun peut se retrouver entre vie et mort, terre et ciel. Pour avoir rencontré des Hopis et avoir vécu avec eux des moments merveilleux, je peux vous assurer que le roman est fidèle et qu'il décrit parfaitement bien les sentiments mais également les espérances de ce peuple. Après cette lecture, vous aurez envie de lire leurs légendes, leurs textes sacrés et peut-être, irez-vous à Oraibi. Je vous le souhaite !
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