Les images dominantes de Napoléon, celles du sanguinaire conquérant compulsif, et du despote narcissique, se mêlent inextricablement à ses erreurs et de ses fautes indéniables. Le récit ainsi formé, prévalant par sa répétition, n'annihile-t-il pas la réalité complexe de ce que fut vraiment Napoléon ?
Et pourtant, il reste dans l'ombre de l'histoire dominante un Napoléon inconnu. En réhabilitant le lien de Napoléon avec la Corse, l'auteur rétablit l'unité du jeune Bonaparte et de l'empereur, et il bouleverse notre compréhension de son projet civilisationnel renouvelant l'Antiquité républicaine.
En effet, cette filiation enfouie révèle le sens de l'attachement du jeune Bonaparte à l'homme d'État corse, Pascal Paoli, dont la réhabilitation démontre la modernité constitutionnelle de son oeuvre, et son apport à la notion moderne de nation. Les réalisations de la révolution de Corse (1729-1769) déterminent la formation du jeune Bonaparte. N'a-t-il pas écrit une Histoire de la Corse (restée ignorée) pour la défendre?
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