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" Parfois même vivre est un acte de courage. " Sénèque -; Attendez-vous un enfant, madame ?
Soucieuse d'éviter son regard, elle baisse les yeux et aperçoit le reflet de son corps nu dans les bottes impeccablement cirées du docteur. Elle presse violemment ses paupières l'une contre l'autre pour échapper à cette vision humiliante. Puis elle secoue la tête, elle aussi.
-; Nein, répond-elle.
Envoyées dans les camps avec les millions de victimes de l'holocauste, trois femmes : Priska, Rachel et Anka. Elles ne se connaissaient pas, mais partageaient un même secret, toutes trois attendaient un enfant. Seules et effrayées, séparées des hommes qu'elles aimaient, elles décidèrent d'être fortes pour sauver leurs bébés. Hana, Mark et Eva naquirent ainsi à quelques semaines d'intervalle, dans les plus épouvantables conditions. Ils pesaient moins de 1,5 kilo, leurs mères, une trentaine à peine ; mais, malgré le froid, la faim et la menace permanente des chambres à gaz, tous survécurent.
Grâce à une méticuleuse enquête, qui se fonde sur des courriers, des archives historiques et les souvenirs de ces survivants, Wendy Holden nous livre un témoignage remarquable et nous émeut avec l'incroyable histoire de ces femmes qui défièrent la mort pour donner la vie.
Le parcours de Priska, Rachel et Hanka, trois jeunes femmes devenues mères dans l'enfer concentrationnaire. Elles ne le surent que des dizaines d'années plus tard, mais elles arrivèrent quasiment en même temps à Auschwitz et dès lors ne se quittèrent plus. Elles ont accouché à quelques jours d'intervalle d'enfants on ne peut plus chétifs qui tous trois ont survécu.
Priska est Tchèque, c'est une étudiante brillante, polyglotte et cultivée. En 1940, elle épouse un Juif allemand, Bernd Nathan mais en décembre 1941, ils sont arrêtés et déportés à Terezin. Ils passeront trois ans dans ce camp connu pour son grand nombre d'artistes. Les nazis s'efforcèrent d'en faire un camp modèle, comme le raconte Morten Brask dans son roman Terezin Plage. C'est là qu'elle accouche de son premier enfant, qui meurt peu après, en avril 1944. Parce qu'ils savent que les Alliés gagnent du terrain, parce qu'ils croient en la vie, Priska et Bernd décident de faire un autre enfant. Mais ils sont à l'automne 1944 tous deux envoyés à Auschwitz.
Quand Prisca arrive à Auschwitz, elle est enceinte de deux mois, elle a déjà perdu trois bébés avant celui-là. Elle est Slovaque et a mené jusqu'à présent une vie assez préservée dans la Slovaquie annexée par le Reich. Mais après l'écrasement de la rébellion en août 44, la répression s'intensifie à l'encontre des Juifs et elle est arrêtée avec son mari.
Rachel est l'ainée d'une famille polonaise très nombreuse. En 1937, elle s'est mariée ave Monik, un homme riche grâce à l'industrie textile. Ils s'installent à Lodz où vivent trente pour cent de Juifs. Quand surviennent la guerre puis la capitulation, le jeune couple est de plus en plus en proie à l'antisémitisme. Son argent permet à Monik d'acheter de faux papiers les faisant passer pour de non Juifs, de s'installer à Varsovie dans le ghetto où la jeune femme travaille avec Janusz Korczak. Mais les conditions de vie y sont de plus en plus difficiles. Ils partent pour Lodz puis en aout 44 après la liquidation du ghetto, pour Auschwitz.
Quand elles arrivent à Auschwitz, les trois femmes ont souffert de la guerre mais ne s'attendent pas à ce qu'elles vont y trouver.Elles sont accueillies par le sourire de Josef Mengele qui leur demande, comme à toutes les femmes, si elles sont enceintes. Leur réponse négative les sauvent. Elles ne se connaissent pas, mais elles partiront ensemble pour l'usine d'armement de Freiberg près de Dresde puis pour Mauthausen. A lui seul, ce voyage apocalyptique de dix-sept jours, alors que les Allemands fuient les Alliés, pourrait donner lieu à un film. Priska avec son bébé de quelques jours, Rachel qui accouche dans le train entourée de cadavres et Hanka qui donne la vie le 29 avril 1945, veille du suicide de Hitler, sur le seuil de Mauthausen. le sadisme des soldats et la compassion des habitants de Horni Briza…
L'enquête de Wendy Holden est minutieuse, elle explique donc les événements, les lieux, les mécanismes à ses lecteurs. Son récit poignant reste sobre, très près des êtres et de leur souffrance
Très enrichissant au niveau de l'histoire de la seconde guerre mondiale. De la montée en puissance du nazisme jusqu'à la liberation nous plongeons dans l'histoire de 3 femmes qui seront liés sans se connaitre par les mêmes epreuves. Leur enfance, leurs études, leur famille, leur mariage puis la vie dans le guetto, le depart à Auchwitz et enfin le camp de Mauthausen où les americains viendront finalement les delivrer avec pour chacune un bébé de quelques jours.
Très dur au niveau des conditions de vie (chambre à gaz, la faim, le travail forcé ...) ce livre devrait être étudié à l'école car je le trouve très complet.
« Peur » : ce terme pourrait à lui seul caractériser ce livre.
La peur indescriptible ressentie par ces milliers de personnes malgré le travail remarquable de documentation de l’auteure. Parce que cette peur-là, si elle n’a pas été physiquement et psychologiquement vécue ne peut nullement être comprise.
La peur également que nous ressentons à chaque fois que nous sommes confrontés à cette période de l’Histoire : cette sidération que des êtres humains aient pu penser et appliquer ce système pervers. Se dire que malgré tout, malgré le fait de croire en la nature humaine, ce type d’atrocité se soit produit.
Enfin la peur, pour nous lecteurs, de ne pas être à la hauteur de cet ouvrage, ne de pas pouvoir rendre justement honneur à ces trois femmes en faisant le compte-rendu de leur histoire.
Ce serait déplacé que d’émettre un quelconque avis. Ce courage, ce désir de vivre plus fort que tout, cette force de caractère est tout simplement ahurissante.
La lecture de ce document est perturbante dans le sens où nous nous disons que nos petites plaintes quotidiennes sont indécentes comparées à l’horreur que ces héroïnes ont traversée.
Garder dans un coin de sa tête l’exemple de ces femmes est pour moi le meilleur hommage que nous pouvons rendre : ne pas les oublier et rester conscients que cela est tristement arrivé...
C’est un récit bouleversant et saisissant. L’auteur a réalisé un remarquable travail de recherche pour que ce livre soit complet et documenté. J’ai apprécié la forme et le style journalistique qui est fluide et agréable. L’auteur ne prend pas partie et reste très neutre. C'est un témoignage nécessaire qui nous permet de ne pas oublier.
Enfantés à quelques jours de la libération par des femmes courageuses et pleines d'espoir, Hana, Mark et Eva furent les seuls prisonniers de Mauthausen à recevoir un nom plûtôt qu'un numéro. Et c'est en 2008, qu' Eva par l'intermédiaire d'Internet retrouve la trace de ses anciens compagnons de misère.
Ce document relate la vie de trois belles jeunes femmes juives promises à un brillant avenir. Elles ne se connaissent pas, et sont déportées à Auschwitz en 1944 .
Elles sont pratiquement enceintes en même temps, et elles échapperont au terrible verdict du « docteur » Mengele, et au sort qu'il était censé leur réserver.
Dans des conditions indescriptibles de transport , et de travail, elles seront transférées à Freiberg, puis Mauthausen.A ce moment deux d'entre elles auront accouché, le troisième bébé naîtra dans le camp.
Divers concours de circonstances(panne de la chambre à gaz par exemple) les aideront à survivre, mais dans des conditions difficilement imaginables ; affaméés humiliées,terrorisées ; certaines de ces femmes s'entraident , il reste des moments d'humanité, même parfois fugaces chez certains allemands.
Puis arriveront la Croix Rouge, et enfin les Américains.
Wendy Holden ne quitte pas ces familles après leur libération, et leur retour dans la vie normale n'a pas été facile. L'indifférence surtout leur a été aussi une grande humiliation. Mais ces enfants nés « là-bas » ont survécu et ont éprouvé pour leur mère un véritable amour fusionnel.
La première partie du livre est bien claire, mais ensuite , les vies imbriquées dans différents chapitres sont moins bien lisibles,même si l'écriture est d'une grande simplicité.
Ce livre , très documenté, ne peut-être lu sans émotion ni empathie , mais selon les générations il sera reçu comme une rude découverte, ou comme un témoignage de plus sur la Shoah.
« La nation qui avait donné le jour à Bach, Goethe, Mozart, Beethoven,Einstein,Nietzsche ou Dürer ne pouvait pas avoir élaboré un plan aussi monstrueux !
Wendy Holden nous emmène à travers la vie de trois femmes juives persécutées pendant la Seconde Guerre Mondiale. Anka, Priska et Rachel sont trois jeunes femmes aux mille promesses d'avenir. Mais quand la guerre éclate, tous leurs rêves volent en éclats face à la barbarie croissante du Troisième Reich. Exilées dans des ghettos puis déportées vers l'est où les camps de concentration et d'extermination font leur sale besogne sous le regard souvent indifférent des habitants, les trois femmes se découvrent enceintes et décident de tout faire pour survivre et donner naissance à leurs enfants, quel que soit le prix à payer.
On a beau connaître l'horreur de la Seconde Guerre Mondiale approchée dans des manuels d'histoire, des films, des pièces de théâtre, des romans, des essais, des œuvres d'art, des BD, etc, la relire est toujours horrifique et glaçant. Les points de vue sont si nombreux que l'on apprend toujours quelque chose. Ici, Wendy Holden, par l'entremise d'Anka, de Rachel et de Priska, nous livre une vision féminine de l'intérieur. Le récit n'est pas seulement historique, martelé à grand coups de faits et de dates, il est personnel. Quand on se rend compte d'à quelle vitesse les choses ont dégénéré, quand on voit le nombre de gens qui se sont ralliés à cette malveillante cause, faisant preuve d'une cruauté inénarrable, on se demande encore : en a-t-on réellement tiré une leçon ? Est-ce vraiment impossible que ce type de persécution ne revienne jamais ? Un petit coup d'œil sur l'actualité laisse planer un doute…
S'il y a une certaine redondance dans les récits de ces trois femmes qui, a des endroits différents de l'Europe, ont vécu les mêmes privations, les mêmes angoisses, les mêmes humiliations, leur témoignage est pourtant unique et personnel tout en faisant écho et hommage à ceux et celles qui n'ont pas survécu, à celles et ceux qui ont lutté au péril de leurs vies. Une nouvelle pierre de compréhension est apportée à ce carnage. Si l'on ne se lasse pas de relire des horreurs déjà maintes fois lues ou entendues, ce n'est pas par voyeurisme, pas du tout ! C'est parce qu'il ait des tragédies que l'on ne comprend pas, que l'on n'accepte pas. L'émotion est croissante et on ne peut qu'admirer ces femmes qui ont fait preuve de force et de courage quand elles ne parlent que de chance.
Wendy Holden n'est pas inutilement larmoyante car, comme elle le dit " Le souvenir […] des millions de victimes de la guerre exige que leurs épreuves soient racontées et gravées à jamais dans les esprits. " Et c'est sur un rythme d'écriture idéal que l'on est emporté en même temps que les trois protagonistes dans le tourbillon de la guerre, espérant pour elles, avec elles, frémissant toujours à la lecture des exactions perpétrées, des bourreaux graciés, des morts cruelles et injustes, des peuples aveugles et indifférents.
Dans “Naître et survivre : les bébés de Mauthausen”, Wendy Holden retrace grâce à une importante enquête l'incroyable histoire de trois femmes : la slovaque Priska, la polonaise Rachel et la tchèque Anka. Elle ont un point commun, celui d'avoir donné naissance à un enfant alors qu'elles étaient déportées. L'auteur raconte leur histoire avant le déclenchement de la deuxième guerre mondiale, puis les mesures anti-juives, leur déportation, la naissance et la survie de leur enfant et enfin leur renaissance. Elle parvient aussi à retranscrire grâce à leurs témoignages les sentiments des trois femmes : la peur et l'angoisse mais aussi l'espoir, la faim et la soif qui tenaillent, la chance qui surgit.
On ne peut que saluer l'impressionnant travail de recherche mené par l'auteur comme en témoigne la très longue bibliographie qui accompagne l'ouvrage. Les passages consacrés à la vie dans les ghettos de Lódz et Terezín ainsi qu'à la libération du camp de Mauthausen sont particulièrement intéressants. Toutefois, les premières pages du document dans lesquelles Wendy Holden opère quelques rappels historiques ressemblent plus à des passages de “la seconde guerre mondiale pour les nuls” qu'à celles d'un essai littéraire. La faute à un évident manque de style dans l'écriture. De plus, la construction du récit paraît extrêmement bancale. En effet, Wendy Holden semble avoir eu des difficultés pour articuler les trois histoires au sein d'une même œuvre. Elle commence son livre en consacrant tour à tour un chapitre à chacune des jeunes femmes, ce qui entraine de très nombreuses répétitions. Puis, alors que leurs chemins se rejoignent, elle rassemble les trois parcours au sein de plusieurs chapitres, tout en greffant les témoignages d'autres déportés afin d'enrichir le récit. L'histoire de chacune devient alors difficile à suivre et l'écriture manque de fluidité.
A la lecture de ce livre, je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle avec l'enquête menée par Daniel Mendelsohn dans “Les Disparus”. Dans ce livre, l'auteur recherche à connaitre le destin de la famille de son grand oncle dont il sait juste qu'ils ont disparu “tués par les Nazis”. Mais alors que Daniel Mendelsohn livre une histoire personnelle servie par une exceptionnelle écriture, Wendy Holden nous offre un récit certes émouvant et poignant mais qui manque cruellement de souffle et de subjectivité.
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