"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Bon, il faut bien que je l'avoue: depuis la série the Crown, je suis très intéressée par les premières années de la reine Elizabeth et par sa relation avec sa sœur Margaret. Aussi, après Dame d'honneur, les mémoires d'Ann Glenconner que j'avais appréciées l'année dernière, j'ai profité des heures d'été pour découvrir ce roman.
Wendy Holden souhaitait écrire un ouvrage autour des Windsor et elle est tombée par hasard sur les Petites princesses, le témoignage de Marion Crawford sur son expérience de gouvernante auprès d'Élisabeth et de Margaret.
Elle s'en est inspiré pour imaginer cette fiction où Marion Crawford, par le prisme d'un "je" narratif se livre sur son parcours.
Deux temporalités se croisent: celle du présent qui ouvre et referme le récit et celle du passé où on suit de manière chronologique l'existence de Marion.
Au présent, l'action tient en deux scènes : l'introduction avec cette femme à la fenêtre qui espère la visite de ses anciennes élèves et la conclusion autour de la résolution de ce nœud d'intrigue.
Quant au passé, il explore l'évolution de Marion qui entendait vouer son destin à la formation des enfants dans le besoin et qui a graduellement transformé son engagement en métier sacrificiel auprès des deux princesses. J'emploie à dessin ce terme de "sacrificiel" car c'est ce qu'implique cette œuvre. L'idée d'un engagement total au détriment de toute vie personnelle.
C'est d'ailleurs je crois l'exploration des amours de Marion qui m'a le moins intéressée. Dans le sens où j'ai trouvé les séquences un peu trop "Harlequin" avec ces regards qui s'attardent sur un torse mouillé ou des jambes qui se touchent sous la table. Je n'ai rien contre les romances, loin de là mais je trouvais ces épisodes peu raccord avec le reste du ton de l'ouvrage. Par ailleurs, pour être tout à fait honnête, tous les événements "hors fonction" m'ont moins convaincue.
En revanche, j'ai apprécié la description du quotidien des petites filles et de leurs parents. Des années où le frère cadet vivait dans l'ombre du roi et du prince de Galles à son accession au trône. Wendy Holden me semble bien retranscrire l'atmosphère qui devait régner dans cette maison, les sujets de doutes, les craintes naissantes ainsi que la place à part de ces enfants détachées de la réalité et soumises à une communication qui leur échappe. Quant à la figure de Wallis Simpson, elle entend montrer une autre facette dans ses interactions avec la gouvernante. Et je n'avais encore jamais entendu de point de vue dissonnant. Ce que j'ai trouvé intéressant.
Bref, vous l'aurez compris: une lecture en demi-teinte pour moi. Même si le sujet permet de mieux comprendre la jeunesse de la Reine et le sens du métier de domestique auprès des Royaux, certains choix stylistiques ou séquentiels m'ont moins enthousiasmée.
Au service de Sa Majesté
Ce roman est sous-titré « le roman de la jeunesse d’Elisabeth II » et l’auteure a bâti cette biographie romancée en racontant comment une jeune écossaise est devenue la gouvernante des princesses Elisabeth et Margaret, entre 1932 et 1948. Pourtant, rien ne prédestinait Marion Crawford à entrer au service de la Maison Royale : bien au contraire, elle voulait enseigner aux enfants pauvres, et avait des idées plutôt de gauche, fréquentant des étudiants communistes. Mais voilà, il y a des offres d’emploi que l’on peut difficilement refuser ! En acceptant de devenir la gouvernante des petites princesses, Marion n’entend pas abdiquer ses principes et souhaite apporter une touche de modernité dans leur éducation. Elle est atterrée de constater que les fillettes sont tenues éloignées de « la vraie vie » : en 1932 le chômage explose, la crise économique est terrible, mais rien de ce qui se passe dans le royaume ne doit franchir les murs des palais… Pourtant, avec obstination, Marion (Crawfie comme la surnomment les princesses) parviendra à montrer à ses prestigieuses élèves, notamment à Elisabeth, ce qui existe au dehors de Windsor ou de Buckingham. Et au cours de toutes ces années, il s’est passé de nombreux évènements touchant la couronne britannique mais aussi le monde entier ! Ainsi, l’auteure nous fait vivre de l’intérieur la crise d’abdication du roi Edouard VIII et l’accession au trône de Georges VI, les prémices de la seconde guerre mondiale puis le blitz londonien, les réfugiés… mais aussi la rencontre entre Elisabeth et Philip, leur mariage, sans oublier la rebelle Margaret !
Marion Crawford est restée au service de la future reine d’Angleterre pendant seize ans, mais pourtant peu la connaisse et peu connaisse le rôle déterminant qu’elle a joué pendant toutes ces années. Je me demande si aujourd’hui la Reine se souvient d’elle, de ce qu’elle lui a appris et ce qu’elle doit à cette jeune écossaise, qui lui a sacrifié une grande partie de sa jeunesse...
Alors que la Reine d’Angleterre vient de fêter son jubilé de platine (plus de 70 ans de règne) et son quatre-vingt seizième anniversaire, voici un livre qui colle parfaitement à l’actualité !
Je ne suis pas particulièrement fan de la monarchie anglaise mais tout de même, je suis toujours avec une certaine curiosité les péripéties de la famille royale. Inutile de préciser que ma curiosité a été largement assouvie !
Distrayant, intéressant, bien documenté : une réussite.
Le parcours de Priska, Rachel et Hanka, trois jeunes femmes devenues mères dans l'enfer concentrationnaire. Elles ne le surent que des dizaines d'années plus tard, mais elles arrivèrent quasiment en même temps à Auschwitz et dès lors ne se quittèrent plus. Elles ont accouché à quelques jours d'intervalle d'enfants on ne peut plus chétifs qui tous trois ont survécu.
Priska est Tchèque, c'est une étudiante brillante, polyglotte et cultivée. En 1940, elle épouse un Juif allemand, Bernd Nathan mais en décembre 1941, ils sont arrêtés et déportés à Terezin. Ils passeront trois ans dans ce camp connu pour son grand nombre d'artistes. Les nazis s'efforcèrent d'en faire un camp modèle, comme le raconte Morten Brask dans son roman Terezin Plage. C'est là qu'elle accouche de son premier enfant, qui meurt peu après, en avril 1944. Parce qu'ils savent que les Alliés gagnent du terrain, parce qu'ils croient en la vie, Priska et Bernd décident de faire un autre enfant. Mais ils sont à l'automne 1944 tous deux envoyés à Auschwitz.
Quand Prisca arrive à Auschwitz, elle est enceinte de deux mois, elle a déjà perdu trois bébés avant celui-là. Elle est Slovaque et a mené jusqu'à présent une vie assez préservée dans la Slovaquie annexée par le Reich. Mais après l'écrasement de la rébellion en août 44, la répression s'intensifie à l'encontre des Juifs et elle est arrêtée avec son mari.
Rachel est l'ainée d'une famille polonaise très nombreuse. En 1937, elle s'est mariée ave Monik, un homme riche grâce à l'industrie textile. Ils s'installent à Lodz où vivent trente pour cent de Juifs. Quand surviennent la guerre puis la capitulation, le jeune couple est de plus en plus en proie à l'antisémitisme. Son argent permet à Monik d'acheter de faux papiers les faisant passer pour de non Juifs, de s'installer à Varsovie dans le ghetto où la jeune femme travaille avec Janusz Korczak. Mais les conditions de vie y sont de plus en plus difficiles. Ils partent pour Lodz puis en aout 44 après la liquidation du ghetto, pour Auschwitz.
Quand elles arrivent à Auschwitz, les trois femmes ont souffert de la guerre mais ne s'attendent pas à ce qu'elles vont y trouver.Elles sont accueillies par le sourire de Josef Mengele qui leur demande, comme à toutes les femmes, si elles sont enceintes. Leur réponse négative les sauvent. Elles ne se connaissent pas, mais elles partiront ensemble pour l'usine d'armement de Freiberg près de Dresde puis pour Mauthausen. A lui seul, ce voyage apocalyptique de dix-sept jours, alors que les Allemands fuient les Alliés, pourrait donner lieu à un film. Priska avec son bébé de quelques jours, Rachel qui accouche dans le train entourée de cadavres et Hanka qui donne la vie le 29 avril 1945, veille du suicide de Hitler, sur le seuil de Mauthausen. le sadisme des soldats et la compassion des habitants de Horni Briza…
L'enquête de Wendy Holden est minutieuse, elle explique donc les événements, les lieux, les mécanismes à ses lecteurs. Son récit poignant reste sobre, très près des êtres et de leur souffrance
Très enrichissant au niveau de l'histoire de la seconde guerre mondiale. De la montée en puissance du nazisme jusqu'à la liberation nous plongeons dans l'histoire de 3 femmes qui seront liés sans se connaitre par les mêmes epreuves. Leur enfance, leurs études, leur famille, leur mariage puis la vie dans le guetto, le depart à Auchwitz et enfin le camp de Mauthausen où les americains viendront finalement les delivrer avec pour chacune un bébé de quelques jours.
Très dur au niveau des conditions de vie (chambre à gaz, la faim, le travail forcé ...) ce livre devrait être étudié à l'école car je le trouve très complet.
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