"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« La squaw aux yeux clairs. »En 1836, au Texas, Cynthia Ann a 9 ans quand ses parents sont tués par un raid comanche. L'enfant survit à l'attaque mais est capturée. Vingt-quatre années passent, Cynthia Ann vit librement aux côtés de cette tribu qu'elle considère dorénavant comme sa famille. Quand en 1860, elle est ramenée contre son gré à Jacksboro, elle laisse derrière elle un foyer, un homme et des enfants. Celle qu'il faut dorénavant appeler Naduah est traitée comme une prisonnière et non comme une invitée par les Texans. Pourtant, dans les journaux, la réalité est déformée. On se félicite et se vante d'avoir sauvé une femme innocente des griffes des terribles sauvages. Malgré elle, Cynthia Ann devient le symbole fédérateur d'une nation qui l'a privé des êtres qu'elle aime...Séverine Vidal et Vincent Sorel s'emparent de l'étonnante histoire d'une femme par deux fois arrachée aux siens. Au travers d'une narration moderne où la fiction et l'histoire se croisent et se chevauchent, ils tracent le parcours d'une vie abimée par les mécanismes « pacificateurs » de la conquête de l'Ouest. Un ouvrage sensible, plein d'une tendresse qui souligne la cruauté d'un destin privé de liberté.
La couverture est vraiment superbe, n'est-ce pas ? Quand j'ai vu ce livre à la médiathèque, elle m'a tout de suite attirée avec son côté à la fois magnifique et mystérieux. Et quand j'ai remarqué que c'était écrit par Séverine Vidal, cela m'a encore plus motivée à le lire.
L'histoire se déroule pendant la conquête de l'Ouest. À l'âge de seulement 9 ans, Cynthia Ann Parker voit sa famille être enlevée et massacrée par les Comanches.
Renommée Naduah, elle commence une nouvelle vie parmi les Amérindiens, se marie avec Peta Nocona et donne naissance à trois enfants.
En 1860, après 24 ans, elle est à nouveau capturée, cette fois par les Texas Rangers, et forcée de retourner dans le monde des Blancs, laissant derrière elle son foyer, son mari et ses enfants.
Dès lors, Naduah n'a qu'une obsession : fuir la communauté des colons pour retrouver sa famille comanche.
L'album de Séverine Vidal et Vincent Sorel relate une histoire vraie avec quelques ajouts de fiction.
C'est l'histoire extraordinaire d'une femme forte confrontée à un monde dur où les hommes règnent en maitre.
Les illustrations sont vraiment réussies, émouvantes, transmettant beaucoup d'émotion à travers les dessins et les mots.
Une lecture que je vous recommande.
Cette bande dessinée western m'a rappelée un autre livre que j'ai trouvé magnifique, Hoka Hey.
https://www.instagram.com/claudia.passionlivres/
Cet album nous raconte la vie de Cynthia Ann Parker, capturée par les Comanches, puis capturée à nouveau 24 ans plus tard, par une troupe de Texas rangers.
Une histoire incroyable, extraordinaire, vue par les yeux d’une petite fille. Et c’est la vraie réussite de l’album : le choix de cette narratrice, Anabel (totalement créée par la scénariste). Elle est fille d’un Texas Ranger et en même temps parvient avec naturel à entrer en contact avec Naduah, celle qui ne veut surtout pas être ramenée chez les « siens », parce que les « siens », ce sont les Comanches, ses deux garçons, sa fille et surtout son époux qu’elle aimait tant. La narratrice est le pont entre les deux peuples. Elle est celle qui révèle la vraie personnalité de Naduah, elle est celle qui lui donne la parole.
Séverine Vidal a évidemment romancé l’histoire de Cynthia/Naduah, elle prend clairement position pour son héroïne, elle en fait une victime de la violence des hommes, mais aussi une femme amoureuse, une mère aimante. Elle l’imagine heureuse chez les Comanches, et malheureuse auprès des Blancs à la fin de sa vie.
Si l’émotion est palpable dans les situations, dans les mots, elle l’est aussi à travers les dessins, avec ses couleurs douces sur certains passages et plus violentes dans ses rouges des scènes de combat.
L’illustration de la couverture résume à elle seule ce que Séverine Vidal a voulu faire passer. Le regard dur, fermé, voire un peu effrayant de Naduah, sa bouche mécontente, et la douceur de ses bras enlaçant ce bébé qu’elle allaite. Sa volonté de ne pas « être récupérée par les Blancs », son attachement à ses enfants, sa vraie famille, cet écartèlement entre deux cultures, se lisent très clairement dans ses yeux.
Cette BD est aussi sensible que puissante. Elle a bien sûr touché en ligne directe mon cœur qui penche si souvent en faveur des Indiens.
Prenez juste un instant pour vous imprégner de cette couverture, cette femme au visage fermé et au regard dur, qui pourtant tient son enfant avec une grande tendresse. Son nom Naduah ressort de l’obscurité et le sous-titre est percutant : "Cynthia Ann Parker, cœur enterré deux fois ». Car avant d’être Naduah, elle a été Cynthia Ann, enlevée à sa famille lors d’une attaque d’Indiens. Devenue adulte et mère, elle sera de nouveau arrachée à sa vie pour retrouver sa famille d’origine, mais elle se sent désormais indienne, et elle ne parviendra jamais à se réhabituer à ce monde qui était le sien enfant. Et évidemment personne ne va lui demander son avis. Cela pourrait être le départ d’une bonne fiction, si malheureusement ce destin tragique n’était pas réel.
Les dessins colorés avec sobriété, donnent une ambiance western à cette bd, qui est renforcée par quelques scènes de violence. L’idée d’ajouter une petite fille d'un ranger pour entrer en communication avec Naduah nous permet de "dialoguer" avec elle, et de mieux comprendre sa tragédie.
C’est une très belle lecture, qui m’a donné envie d’en savoir plus sur le destin cruel de cette femme.
Cynthia Ann avait 9 ans en 1836 quand elle a été arrachée à sa famille par les Comanches. Elle est devenue Naduah, parfaitement intégrée, l'heureuse femme d'un guerrier attentif et mère de 3 enfants. En 1860, elle est pour la seconde fois arrachée à sa nouvelle vie et à ses enfants, contre son gré, par sa famille d'origine qui n'a cessé de la chercher...
~
Naduah fait partie de la très belle collection Karma de Glénat dirigée par Aurelien Ducoudray qui, depuis 2020, nous parle de vies et de révoltes. Et une fois de plus, non seulement je découvre un destin et une vie bien particulière, mais en plus j'apprécie cette histoire vraiment bien écrite par Séverine Vidal et merveilleusement bien mise en image par le talentueux Vincent Sorel. Il nous enchante avec son encrage effectué comme s'il voulait que cette bd sorte en noir et blanc (j'avoue que j'aurais bien aimé voir cette bd en noir et blanc moi aussi). Tout est parfaitement aligné, le graphisme, le récit et l'histoire de cette femme qui a été, deux fois dans sa vie, arrachée à ceux qu'elle aime.
Un récit singulier, nous montre bien que les barbares ne sont pas toujours ceux que l'on croit. Une histoire forte, un dessin intense, je ne peux que conseiller cette petite pépite.
Cynthia Ann Parker a vraiment existé. Mariée au chef Peta Nocona, elle fut parfaitement intégrée par la communauté comanche, dans laquelle elle vivra pendant 24 ans.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !