Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Nés sous deux étoiles différentes, Mungo le protestant et James le catholique vivent dans un monde hyper-violent où les gangs se livrent une bataille territoriale sans merci au nom d'une idée de la réputation ultra-virile à défendre. Pour être considérés comme des hommes, « des vrais », Mungo et James devraient être des ennemis jurés. Pourtant, les deux garçons s'aiment voyant l'un chez l'autre l'espoir d'un ailleurs.
Mungo doit alors travailler dur pour cacher cet amour interdit, en particulier à son frère aîné Hamish, un chef de gang local, prêt à tout pour défendre son honneur.
Lorsque Mo-maw, la mère de Mungo, l'envoie pour une partie de pêche sur le loch avec deux hommes, « des vrais », qui ont promis à Mo-Maw de faire de lui un homme, un vrai, c'est toute sa vie qui va basculer.
Servi par une écriture nerveuse et étincelante, Mungo brosse le portrait d'un jeune homme qui tente de faire entendre sa vérité dans un lieu et une époque qui exigent une stricte conformité aux normes de classe et de genre.
Une histoire bouleversante, douloureuse, violente. un roman d'une extrême noirceur. l'auteur nous entraine sans tergiverser dans son monde , il ne ménage pas les sentiments de ses lecteurs. Mungo veut vivre sa vie, comme il a choisi , mais cela va être un véritable combat, lui reflet la pureté, l'innocence, il vit l'enfer au quotient, où le mélange de l'alcool et de la violence sont de bons amis. Un livre , où les personnes décident, veulent changer, la façon que Mungo voit la vie. Il va essayé de prendre sur lui, et faire un effort pour trouver un espoir , une chance , sa liberté.
Un livre dur à lire, certains passages m'ont mises mal à l'aise
Que ce roman est bavard ; qu'est-ce qu'il y a comme détails inutiles....
J'aurais aimé aimé Mungo, mais je l'ai trouvé noyé au milieu d'autres personnages qui se voulaient haut en couleur.
Je cherche encore quelques descriptions sociales de l'Ecosse, et les fameuses guerres des gangs sont tellement prises par le petit bout de la lorgnette qu'elles m'ont échappées.
Bref, je n'ai trouvé aucun intérêt à continuer de lire ce roman.
« Mungo » signe le retour de Douglas Stuart après son « Shuggie Bain » qui lui valu le Man Booker Price en 2000.
Même si l’époque n’est pas la même, même si les deux figures maternelles sont très différentes, il y a beaucoup de similitudes entre les deux romans.
Je ne vous cache pas que j’ai eu un peu peur de relire la même histoire mais erreur. Mungo n’est pas Shuggie Bain.
Mungo Hamilton, quinze ans, est une âme tendre obligée de vivre dans un monde dur. Il grandit dans le milieu ouvrier de Glasgow entre une mère alcoolique et totalement défaillante, une grande sœur obligée de jouer le rôle de la maman et un frère ainé, chef d’un gang protestant. Dans cet environnement où toute déviation à une masculinité socialement définie est dangereuse, dans cette ville partagée entre deux religions, dans ce quartier désindustrialisé où règne la pauvreté, la brutalité et le désespoir, il est un être différent. Presque un inadapté. Docile, affectueux, sensible, on lui demande de se conformer d’une manière ou d’une autre aux attentes de son milieu. Etre un « vrai » mec ! Casser du catholique ! Boire ! Parler de sexe !
Il n’y a que pour James qu’il n’est pas différent.
Douglas Stuart tisse son histoire autour de deux chronologies mettant en lumière le contraste entre l’amour vulnérable de deux jeunes garçons et la cruauté absolue qui les entoure.
Dans une sociologie résolument hyperréaliste, l’auteur nous parle de la toxicité insidieuse de la masculinité amplifiée par la misère.
Il est aussi question des divisions engendrées par le sectarisme religieux en Ecosse, chose que j’ignorais totalement persuadée que cela ne concernait que l’Irlande.
Une lecture éprouvante tant est grande la violence que subit ce jeune homme et il faut parfois reprendre sa respiration.
Pourtant, malgré ce déchainement de bestialité et de bêtise, le seul adjectif qui vient à l’esprit quand on termine ce roman est, splendide.
Après le remarquable et remarqué « Shuggie Bain », justement auréolé du Booker Prize en 2020, Douglas Stuart allait-il pouvoir s'affirmer comme une voix qui compte dans le paysage littéraire britannique ?
Avec « Mungo », son second roman, il le prouve magistralement.
Même si le récit se déroule en Écosse dans les années 1990 versus les années Thatcher dans le premier opus, Mungo Hamilton est bien le double de Shuggie Bain.
Adolescent apparemment sans histoires, Mungo est un gentil garçon. Plutôt beau gosse, il est néanmoins ravagé par des tics nerveux, stigmates de ses souffrances. Il a un frère et une sœur.
Chaque membre de la fratrie a grandi sans modèle et a réagi différemment face à une mère irresponsable, manipulatrice et alcoolique.
C'est la violence que Hamish, chef d'un gang de protestants qui ne pense qu'à en découdre avec ses ennemis catholiques, a choisie. Quant à Jodie, douée pour les études, elle ne songe qu'à quitter l'environnement familial délétère. Mungo est le seul à défendre l'adolescente attardée qu'est sa génitrice et à l'aimer.
C'est au bord d'un loch que s'ouvre le roman. Mo-Maw (elle ne veut pas qu'on l'appelle maman, ça la vieillit) a confié son cadet à deux types frappadingues, confits dans l'alcool et sans aucune morale. Leur mission est de faire de Mungo un homme. À défaut d'être virilisé, l'adolescent va vivre un cauchemar.
Pourquoi la mère veut-elle l'endurcir ? Parce que Mungo préfère les garçons. C'est en effet dans les bras de James qu'il va découvrir la tendresse et s'éveiller à la sensualité. Si les difficultés à vivre une sexualité marginale sont patentes dans les années 1990, elles sont exacerbées dans l'East End, ce quartier de Glasgow peuplé de chômeurs, anciens ouvriers des chantiers navals mis au rebut par une politique néolibérale qui mènera à une désindustrialisation du pays.
Dans une langue fulgurante et vibrante, avec des personnages de chair, Douglas Stuart a composé le récit cruel de l'enfance brisée et de l'innocence bafouée sur fond de drame social et de haines religieuses.
Magnifique !
http://papivore.net/divers/critique-mungo-douglas-stuart-globe/
En dépit de ses tics oculaires, Mungo (quinze ans) est le plus beau des enfants Hamilton, ce qui provoque la jalousie de son frère, son ainé de quatre ans (Hamish dit « Ha-Ha ») mais en a toujours fait le petit protégé de sa soeur Jodie, dont il est le cadet de dix-huit mois …
Maureen (Mo-Maw) est une jeune mère (veuve et déjà grand-mère !) de trente-quatre ans, totalement dysfonctionnelle (qui n’hésite pas à laisser seuls les deux plus jeunes durant des semaines, sans argent et surtout sans aucune nouvelles …) Son fils ainé est un petit voyou de cité (chef d’un gang ultra violent) qui prétexte volontiers sa fidélité à sa religion (protestante) afin de s’attaquer sans remords à tous les catholiques de Glasgow, voire aux forces de l’ordre. Il vit avec sa petite copine Sammy-Jo (âgée de quinze ans) et son bébé Adrianna, chez sa « belle-mère » qui ne le porte pas vraiment dans son coeur … Quant à Jodie, une adolescente pleine de gentillesse mais en (légitime) révolte contre sa mère, elle travaille tous les soirs (après l’école) au Garibaldi’s café afin de pallier les défaillances de sa mère-enfant …
Jusqu’au jour où le solitaire Mungo va rencontrer James Jamieson, le garçon aux pigeons, et découvrir l’amitié puis l’amour. Il sera volontairement éloigné de la cité par sa mère qui veut en faire « un homme » et devra affronter un week-end d’horreur en compagnie de deux « déchets », compagnons du groupe des Alcooliques Anonymes de Mo-Mow …
Durant le déroulement de cette brutale intrigue (qui se déroule dans les années 90 sous le gouvernement de John Major) on sent nettement monter en puissance une inévitable tragédie … Douglas Stuart exprime avec une écriture sans filtre – et d’une rare profondeur – le calvaire d’un gamin de quinze ans (dont le seul et unique désir était de trouver un peu de tendresse auprès des siens …) et qui finira par n’avoir plus qu’un but : celui de s’éloigner à jamais de son entourage toxique.
Âmes sensibles préparez-vous à de gros moments d’émotion ! J’avais apprécié le premier roman de l’auteur, mais ma préférence va définitivement à son second récit.
Un monument !
Un roman puissant, douloureux et sombre. Un lever de voile sur les intransigeances des religions. Il interroge l’identité et révèle la force des courages.
« Mungo » retenez bien ce prénom, celui d’un jeune garçon protestant à Glasgow dans l’ère des années 1990, si près de nous encore.
Dressé d’une main de maître par Douglas Stuart, remarqué pour son précédent roman « Shuggie Bain » « plus d’un million d’exemplaires vendus dans le monde ».
Âpre, serré comme un café fort, sociétal, lumineux de par l’endurance de Mungo, le fil rouge de cette histoire touchante et éminente.
Mungo vit avec sa mère Mo-Maw encore très jeune. Elle est ployée sous le poids d’une pauvreté-gouffre. Instable, immature, fuyante, aimant ses enfants mais mal, très mal. Elle les rejette tant ils sont la corde qui enserre son mental. Egocentrique, elle ne pense qu’à elle, cherche un homme comme le pain du matin. Quête la tendresse en larmes infinies d’un bovarysme qui lui courbe le dos et la dévore de l’intérieur. Frigo vide, et manque de repères, Mungo et Jodie, sa grande sœur se serrent les coudes. Elle travaille et veille sur Mungo, oisillon tombé du nid.
« Sa tignasse désordonné donnait envie aux femmes de le materner ».
Ils sont soudés, cherchent des yeux cette mère défaillante, cruelle, souvent seuls, de longues semaines, ils coopèrent à la survivance. Le grand frère ultra violent, scellé aux batailles avec les catholiques. Grand caïd et n’hésite pas un seul instant à prendre le rôle d’un père et frappe Mungo. Il l’entraîne dans ses mille coups, briques jetées sur la police du haut des toits, vols, petites et grandes combines. Hamish est sans compromis. Mungo, lui, au prénom mythique , « l’oiseau qui ne volait pas, le poisson qui ne nageait pas. De toutes les légendes, sa préférée était celle de l’oiseau, le petit rouge-gorge que Saint-Mungo avait ressuscité après qu’il eut été tué par des enfants cruels ».
Hamish est détestable, méprisant, chef de gang. Il pressent que Mungo est homosexuel.
Mungo qui rencontre fortuitement James, un catholique, un jeune homme qui s’occupe des pigeons, ceux de son père, mais dont le soin accordé est une repentance sur le monde. Un contre-pouvoir, l’affection perdue, sa mère morte, son père toujours en déplacement. Ils vont être gémellaires, siamois, sérénité, et désirs. Apprendre la cartographie des corps. Comprendre le solfège de l’attirance. Dans une pudeur juvénile encore, où une caresse est une écharpe autour du cou. L’osmose de se sentir en sécurité, diapason et connivence. Ici, on oublie ce qui se passe au dehors. L’intolérance et le rejet, la haine et le vacillement d’un apprentissage à la vie, mis à rude épreuve.
Sa mère-monstre, rigide et jalouse peut-être aussi, va fracasser cette relation pure et initiatique. L’homosexualité est pour elle et Hamish, une honte, un tabou. Ils vont organiser un bizutage, un piège pour Mungo. Une partie de pêche à mille mille de tout, entre forêts et rivières, risques et punitions. L’Écosse profonde sera la proie. Mungo ne le sait pas, pas encore, pas maintenant, pas tout de suite. Deux hommes sont avec lui. Mungo, seize ans, jeté en pâture. Ces hommes sont rustres, un passé de délinquances, case prison, viols et meurtres. Que va-t-il se passer dans cette solitude tarentule ? Dans l’abîme des toiles de tente, deux pour trois. Lorsque les démons réveillent les fantasmes ?
Dans l’orée de ce récit rude et dont les épreuves sont lois ?
« Mungo » une mise en abîme d’un monde écartelé par les différences et l’homophobie. Par les enjeux des appartenances à une religion, guerre dans un même pays.
Une famille brisée, la symbolique des inégalités, le choc des endurances.
Politique, historique, intime, sublime et triste, « Mungo » est un appel à l’amour. La célébration des libertés et du libre-arbitre coûte que coûte. La haine est un fardeau.
Contemporain, réaliste, filmique, ce livre, très beau livre est un cri dans la nuit noire. Engagé et lucide, « Mungo » est la pierre angulaire d’une littérature indélébile. Traduit de l’anglais (Écosse) par Charles Bonnot, publié par les majeures Éditions Globe.
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