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Monsieur Blanc est suisse et convaincu qu'il vit dans le meilleur pays du monde. Il n'a fait que deux voyages : l'un pour respecter la volonté de son père et faire ses études à Cambridge, l'autre fut un déplacement professionnel offert par son employeur, pour le remercier, à quelques mois de sa retraite.
Sa vie tout entière a été vouée à un échec radical. Il n'a connu que trois femmes : sa mère, avec laquelle il a vécu en osmose et dont la mort l'a plongé dans une dépression profonde. Heike, rencontrée en Angleterre et qu'il n'a pas épousée parce qu'elle ne voulait pas vivre en Suisse. Et Vreni, épousée sur le tard par raison, inconsolable de la mort de son premier mari, comme lui-même l'est de la perte de Heike.
Sous le choc de l'annonce de la mort de Heike, il imagine ce qu'aurait pu être sa vie.
Roman Graf sait donner vie à ses personnages par la description des choses et des actes du quotidien. Dans la distance, sans pathos, il dit le vide de la vie d'un homme ordinaire.
Son écriture subtile révèle à la fois le pessimisme et l'humour corrosif de l'auteur. Il fait ici le portrait d'un homme qui ne laisse pas indifférent et qu'on n'est pas près d'oublier. Au bout du compte, le lecteur se demande comment on peut être suisse, allemand, polonais et tout simplement européen.
Ce premier roman a été salué par la critique et a reçu le Prix littéraire de la Ville de Brême.
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