"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Chicago, fin des années 1960. Karen Reyes, dix ans, est une fan absolue des fantômes, vampires et autres morts-vivants. Elle se voit d'ailleurs comme un petit loupgarou : d'après elle, dans ce monde, il est plus facile d'être un monstre que d'être une femme. Un jour de Saint Valentin, au retour de l'école, Karen apprend la mort de sa belle voisine, Anka Silverberg, une survivante de l'Holocauste. Elle décide alors de mener l'enquête et va vite découvrir qu'entre le passé d'Anka au coeur de l'Allemagne nazie, son quartier en pleine ébullition et les drames qui, tapis dans l'ombre de son quotidien, la guettent, les monstres bons ou « pourris » sont des êtres comme les autres, complexes, torturés, fascinants. Conçu comme le journal intime d'une artiste surdouée, c'est un livre époustouflant.
[Monument graphique]
Chicago, fin des des années1960, Karen Reyes adore les films d’horreur et se rêve en loup-garou. Dans son carnet de dessin, elle « croque » son quotidien : son grand frère Deeze, grand séducteur paumé, sa mère pleine de superstitions, les moqueries quotidiennes à l’école, ses visites au musée…
Lorsque sa voisine, Anka Silveberg, se suicide le jour de la Saint Valentin d’une balle dans le cœur, Karen enfile un imper et joue au détective privé. Se plongeant dans le passé d’Anka dans l’Allemagne nazie, la petite fille s’aperçoit que les monstres revêtent parfois forme humaine.
Moi, ce que j’aime, c’est les monstres fait partie des romans graphiques qui tiennent du chef-d’œuvre. Les dessins tout en hachures sur des feuilles perforées sont époustouflants, et je suis à cours de superlatif pour qualifier les reproductions des tableaux de grands maîtres de la peinture lors des visites de Karen au musée.
Un petit mot sur l’auteure, Emil Ferris, dont l’histoire m’a durablement marquée. Née en 1962 à Chicago, à quarante ans, après une piqûre de moustique, elle se retrouve à l’hôpital où on lui diagnostique une méninge-encéphalite. Paralysée, l’illustratrice scotche un stylo à sa main pour dessiner… Par la suite, elle s’inscrit au Chicago Art Institute et après l’obtention de son diplôme débute son premier roman graphique. Six ans et 800 pages plus tard un chef d’œuvre est né. Et 48 refus plus tard, il trouve son éditeur, l’indépendant Fantagraphics… En France, il devient une monumentale publication de Monsieur Toussaint Louverture !
J'ai adoré le graphisme qui est vraiment superbe, essentiellement en noir et blanc mais avec par endroits des touches de couleurs, voire des planches hyper colorées par moments.
J'ai adoré la mise en page, le fait que ce soit comme dessiné sur les feuilles lignées et perforées d'un cahier à spirale.
Par contre, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire au tout début car je l'ai trouvée décousue, même si je comprenais la représentation de Karen qui se voit en loup-garou.
Karen ? C'est une graine d'artiste, raillée et harcelée par ses "camarades" de classe, narratrice de cette histoire qu'elle nous offre tel un journal intime, plus dessiné qu'écrit.
Elle nous fait voyager dans l'art, nous parle des règles qui le régissent, nous émerveille, nous raconte Deeze, son frère qui l'y a initiée. Elle nous parle d'Anka, morte de façon suspecte dans son immeuble, mort sur laquelle elle décide d'enquêter, nous parle d'un drame personnel qu'elle vit, de ce qu'elle comprend du haut de ses dix ans et de ce qu'elle imagine et des drôles de personnages qui jalonnent son récit, et c'est rempli d'une espèce de fantasmagorie gothique. Les mises en page et la façon dont les textes sont posés sur la feuille donne du bruit et du mouvement et nous font pénétrer dans le monde de Karen. J'ai trouvé ça parfois onirique et toujours éblouissant.
Ce journal intime ne nous raconte pas qu'une histoire, mais aussi une page d'Histoire très sombre. En fait c'est foisonnant, beau et envoutant, et moi qui avais hâte d'arriver à la fin pour tout savoir, je me retrouve avec plein de points d'interrogation en orbite autour de ma tête. Et là, la seule chose qui me vient, c'est "PITIÉ !!! LE DEUXIÈME TOME S'IL VOUS PLAÎT !!!"
- sa renommée pas volée c’est un chef d’oeuvre
- c’est magnifique
- je pourrais rester des heures à fixer les dessins
- une expérience à vivre
- ça regorge de détails, de petits mots…
- c’est le journal intime d’une fille qui s’imagine être un monstre dans le Chicago des années 60
- mène l’enquête et découvre son attirance pour une copine
- on a tout meurtre, pègre, prostitution…
- hâte d’avoir la suite
Quel chef d'oeuvre que la bande dessinée de l'Américaine Emil Ferris "Moi, ce que j'aime, c'est les monstre" ! Ses traits de stylos billes reconnaissables entre tous nous font suivre les pas de Karen, une petite fille de 10 ans, qui grandit dans un quartier populaire de Chicago à la fin des années 60 et qui préférerait être un monstre plutôt qu'une enfant faite de chair et d'os. Et on peut dire que cette gamine ne vit pas dans un univers tendre ! Meurtres, harcèlement scolaire, cancer, prostitution, folie et nazisme sont les doux sujets abordés ici avec un humour très noir. Les amateurs de peinture en prendront également plein les yeux car la petite adore l'art.
Ce pavé mérite amplement les prix octroyés, notamment le Fauve d'Or du Festival de la Bande dessinée d'Angoulême décerné en 2019. Pour un premier travail, l'autrice et illustratrice a frappé fort et juste. Il lui aura fallu six ans pour accomplir cette tâche titanesque, et quand on sait qu'elle a dû réapprendre à dessiner après avoir contracté le virus du Nil occidental qui l'avait laissé paralysée, on ne peut qu'être encore plus admiratif. Une véritable oeuvre d'art à savourer comme une histoire qui fait peur qu'on nous racontait au coin du feu quand nous étions enfants...
Enorme, pas la grosseur non non. Le graphisme, l'histoire enfin tout. Je constate que le tome 2 vient de sortir. Vite à ma librairie. Quand on connait en plus l'histoire d'Emily Ferris ses livres orennent encore de la majesté. A découvrir absolument
Et bien voilà !!! Pour moi aussi ça l’a fait !!! Quelle découverte ! Quel travail ! Quel univers ! Quelles imagination et créativité ! Ça foisonne, ça décolle, c’est dense, on voudrait avoir plus de deux yeux ... et ne pas devoir attendre trop longtemps pour tenir le livre deuxième dans les mains !!! Cette création m’a totalement fait sortir de mes lectures habituelles, mais je me suis laissée porter sans problème !! Je salue aussi le travail que je devine incroyable et minutieux de traduction et de mise en page des textes et dialogues !!! Cet ouvrage mérite l’engouement qu’il suscite !!!
Indéfinissable! D une puissance incroyable, ce livre attaque dérange révolte. Un hymne à la différence. Une odyssée contre l inhumanité. Une bataille pour la vie.
Les amateurs de thrillers, vous serez ravis, « Moi ce que j’aime c’est les monstres » est un roman graphique policier unique en son genre. Par son scénario et surtout pas son style graphique. Le fait qu’il soit entièrement dessiné au stylo bic le rend déjà sans pareil mais en plus le talent d’Emil Ferris est incroyable.
J’ai aimé suivre l’enquête de Karen, la petite fille loup garou, sur le meurtre de sa voisine Anka. Le suspens est là et il m’a été impossible de déceler le meurtrier, j’ai d’ailleurs hâte de pouvoir lire le tome 2 pour connaître la suite !
Les thèmes abordés sont intéressants et j’ai aimé les découvrir en même temps que la petite Karen :
- L’acceptation de soi et l’homosexualité : Karen est caractérisée en loup garou, on ne voit qu’une seule fois son vraie visage et elle n’ose pas avouer à son frère qu’elle aime les filles.
- Le nazisme et la prostitution : La vie d’Anka a été menée par la prostitution et par les camps de concentration. L’histoire de sa vie a été ma partie préférée du roman.
- La maladie, le cancer, la perte d’un être cher
Un autre point que j’ai beaucoup aimé a été toutes les références picturales que nous rencontrons pendant la lecture. Les visites aux musées de Karen sont très vivantes car les tableaux sont retranscrits avec la patte graphique d’Emil Ferris et commentés par la petite fille. On a presque l’impression d’y être !
Pour résumé, je vous conseille chaudement ce roman graphique !
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