Les faits divers, même s'ils sont considérés par ceux qui savent nommer les choses comme les «inclassables de l'information», n'en demeurent pas moins un discret révélateur de la manière d'être et de se comporter d'une société à une période donnée...
Jean-Claude George a entrepris de dépouiller, pour la Meurthe-et- Moselle, cent-quatorze ans de presse écrite avec l'objectif de nous faire ressentir et éprouver l'évolution des moeurs d'un département partagé entre la ville et la campagne.
Ce travail de dix-huit mois, complété par une sélection rigoureuse, lui permet d'offrir à ses lectrices et lecteurs la plus grande variété possible d'occasions de sourire ou de s'émouvoir, d'être complice ou horrifié, en évitant l'écueil d'une trop grande place accordée à Nancy - qui pourrait remplir un volume à elle seule - et en mettant en lumière les villages et les cités moyennes du département...
L'auteur déroule, dans ce volume, plus d'un siècle de vie meurtheet- mosellane, entre petits bonheurs et grandes turbulences, où l'horrible côtoie l'insolite, où le dramatique frôle le cocasse et où la gaudriole le dispute au sacrilège !
Du fantôme de Neuves-Maisons qui goûte l'effroi des jeunes filles au violeur d'Ancerviller qui vouvoie ses victimes, du curé de Repaix assassiné dans un train au mari volage, de Nancy, qui brûle son épouse dans la chaudière de son entreprise, en passant par le trésor découvert dans une chambre à four et l'affaire de la «Vache de Trondes» qui influa sur les résultats des législatives de l'époque et sans oublier, bien sûr, l'exhibitionniste de la rue Lepois ni les apparitions mariales pas plus que la jeunette des environs de Lunéville qui aide son amant à pendre sa propre mère, nous sont ici confiés et mis en lumière la façon d'être et de vivre, les désirs, les travers et parfois les interrogations des gens d'une terre attachante de l'Est de la France que les deux guerres mondiales ont durement éprouvée...
C'est encore à un voyage dans le temps que nous convie l'auteur, quand les francs étaient encore des sous ou des nouveaux francs, quand la solidarité n'était pas un gros mot et quand nos parents ou grands-parents avaient, à peu près, l'âge que nous avons aujourd'hui...
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