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Saura-t-on jamais ce qui pousse un artiste vers son destin ?
Ce pourrait être une histoire banale, celle d'un jeune homme qui refuse le confort d'un avenir tout tracé, s'il n'était devenu l'un des écrivains majeur du XIXème siècle.
1870, étudiant de l'Université d'Edimbourd, Robert Louis Stevenson a 20 ans. Il s'apprête à poursuivre l'oeuvre familiale dans les pas de ses grand-père, père et oncle, illustres ingénieurs bâtisseurs de phares.
Quelque part aux confins de l'Ecosse victorienne, en visite sur une île perdue, base arrière de la construction d'un enfer conçu par son père, le jeune Louis va décider, contre vents et marées, de vouer sa vie à l'écriture...
Merry Men évoque cette année particulière et devient peu à peu une ballade fantasmée dans la nouvelle qu'il écrira en 1882 : The Merry men.
C'est enfin l'occasion d'essayer de comprendre ce moment de rupture qui va faire de l'élève ingénieur, l'écrivain qui donnera naissance, quelques années plus tard, à ces grands classiques de la littérature que sont L'île au trésor, L'Étrange cas du docteur Jekyll et de M. Hyde, Le Maître de Ballantrae...
Les Merry Men n’est autre que le nom de ces effrayants brisants aux abords de l’île d’Aros, formant un dangereux piège pour les navires perdus dans les tempêtes.
« The Merry Men » c’est aussi le nom d’une nouvelle que Robert Louis Stevenson a écrit en 1882.
Ce roman graphique revient sur la jeunesse de l’auteur. Etudiant à la vie dissolue, le jeune Stevenson se voit envoyé par son père sur l’île de Iona où se trouve le chantier pour la construction d’un phare : le phare de Dhu Heartach.
Œuvre d’imagination, Chanouga imagine que le jeune homme trouvera là, sur cette île battue par les vents, l’inspiration de sa nouvelle. Peut-être aussi va-t-il comprendre qu’il n’est pas fait pour succéder à son père, ingénieur et bâtisseur de phares, mais que c’est l’écriture qui l’attire.
L’intérêt de cette bande dessinée, c’est de nous raconter un épisode de la vie de Stevenson peu connu. Entre biographie et fiction, on assiste à l’éclosion d’un futur écrivain à l’imagination fertile. L’avenir littéraire du jeune Stevenson se serait décidé sur cette île rude, belle histoire à laquelle on a envie de croire.
« A la fin de l’été 1870, délesté de mes doutes et de ma culpabilité, je rentrais à Édimbourg le cœur léger, prêt à affronter mon père. »
Les dessins, parfois pleine page, sont magnifiques de détails et de couleur.
Des photos d’époque et une documentation complètent l’histoire.
Un roman graphique que j’ai eu beaucoup de plaisir à lire, découvrant une facette de la vie de R. L. Stevenson que je ne connaissais pas.
Librement inspiré du livre Merry men de Robert Louis Stevenson, cette bande dessinée parle de la jeunesse de l'écrivain lorsque son père souhaitait qu'il fût, comme tous les hommes de la famille, bâtisseur de tours et particulièrement de phares, et que le jeune homme ne rêvait que d'écriture. Alors que Robert Louis fréquentait les bas quartiers d’Édimbourg, en 1870, son père l'envoya sur l'île d'Erraid puis sur l’Îlot de Dhu Heartach assister à la construction du phare et enfin s'intéresser au métier. Contre toute attente, le jeune homme se plaît a Erraid, et en tire un récit.
Je ne connais pas le livre de Robert Louis Stevenson, pas plus que je ne savais qu'il était issu d'une famille de bâtisseurs de phares, en fait, je ne connaissais quasiment rien sur lui. Cet album parle de sa jeunesse et de la naissance de son inspiration. Il est très beau, des pages presque muettes parfois, et des dessins sublimes qui font la part belle aux paysages sauvages de l'île d'Erraid et ces fameux Merry men, des rochers découpés proches de la côte, tranchants et qu'un bateau ne peut passer sans risque d'y échouer. Des pages aux tons ocres, d'autres tendant vers le vert montrent, outre la nature, ce que l'homme bâtit dans des conditions dantesques et ce à quoi l'écrivain pense en voyant l'un et l'autre.
La couverture représente bien ce qu'est l’ouvrage, les couleurs, la part de la nature sauvage, de l’œuvre humaine et de l'homme qui contemple. Chanouga réalise un album admirable, de ceux que l'on rouvre régulièrement, juste par plaisir.
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