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Jean-Jacques-Germain Pelet-Clozeau, premier aide de camp du maréchal Masséna, a tenu un journal pendant la campagne Portugal. C'est en juin 1810 que Masséna part pour envahir le Portugal avec une armée de 60 000 hommes. Après avoir assiégé et pris Ciudad Rodrigo, dernière ville d'Espagne, et Almeida, première ville au Portugal, il poursuit l'armée de Wellington qui lui fait alors subir un échec à Bussaco. Comptant malgrè tout prendre Lisbonne, il contourne cette dernière position. C'était sans compter sur la mise en place de trois lignes de fortifications infranchissables dont il ne soupçonnait pas l'existence : les lignes de Torres Vedras. L'armée française dont les communications avec la France ont été coupées par les guérillas portugaises restera cinq mois sans autre but que de se nourrir. Finalement, Masséna doit battre en retraite, poursuivi par l'armée anglaise, et il ramène à la frontière d'Espagne une armée épuisée. En mai 1811, pour dégager Almeida assiégée, il engage la bataille de Fuêntes de O-oro, mais sans résultat. Napoléon, mécontent de Masséna, le remplace par le maréchal Marmont. Pelet, en historien, cherche les causes de l'échec ; il nous fait participer aux discussions des généraux et étudie la tactique des Français comme des Anglais. Le bonapartiste militant qu'il fut plus tard ne léempêche pas de critiquer Napoléon et même Masséna dont il était le conseiller et le confident. Un des passages le plus intéressants du livre est celui décrivant ses entrevues des 6 et 8 avril 1811 avec Napoléon auprès duquel il était venu défendre l'action de son chef. Le résultat est à la fois un mémoire bien documenté et des mémoires, en ce sens que son récit est autobiographique. Christian Schneider a publié en 2000 les Souvenirs du général Béchet de Léocour dont une partie décrit la campagne du Portugal de 1810-1811. Béchet, qui était le chef d'état-major du maréchal Ney, évoque souvent le nom de Pelet. Comme on le sait, les deux maréchaux ne s'entendaient pas, et leurs subordonnés ont beau regretter leurs disputes qui ont été une des raisons de l'échec de la campagne, ils justifient l'action de leurs supérieurs respectifs. La confrontation des deux mémoires permettra au lecteur de se faire une opinion. Pelet s'était illustré à Wagram puis après le Portugal dans la campagne de Russie, la campagne de France et celle de Waterloo, au sujet desquelles il nous livre quelques réflexions. Le général Pelet a fait une brillante carrière, tant militaire que politique sous la Monarchie de juillet et même au début du second Empire. Il a en outre été le réalisateur et le défenseur de la carte de France au 1/80 000e.
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