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Pour comprendre à quel point notre époque, qui escamote la mort et contraint Franck Renevier les endeuillés à la résilience, mésinterprète ce que Freud appelait « le travail de deuil », il suffit d'aller dans une librairie. La littérature du deuil est si riche qu'elle constitue quasiment un genre à part. Contre l'injonction contemporaine de se remettre vite de la perte d'un être cher, elle oppose le temps lent, nécessaire autant à la traversée de la douleur qu'à l'écriture. Car tel est l'aboutissement du deuil, en tout opposé à l'oubli ou à l'effacement : transposer l'absence en une présence intérieure.
Mémoires d'une vie à peine commencée se présente ainsi comme un album de photo de famille. La figure de Tullia, l'une des deux filles, prématurément
disparue, du couple constitué par Rose et Camille, y apparaît dans des couleurs vives, imperméables à la mélancolie. Si à l'instar de Victor Hugo dans Les Contemplations, Franck Renevier charge son double d'évoquer la mort de son enfant, il le dote d'un irrésistible humour qui désamorce d'emblée le moindre risque de pathos : « Avant de devenir une enfant, Tullia était un ange. Oh ! Pas de caractère loin s'en faut ! De constitution ! » C'est précisément à travers ce ton un rien ironique, familier, spontané, que se manifeste la grande force et la grande beauté de son récit.
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