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Melincourt

Couverture du livre « Melincourt » de Thomas Love Peacock aux éditions L'age D'homme
Résumé:

Depuis la Réforme, époque à laquelle l'Angleterre se détacha du Continent, autrement dit de Rome, pour asseoir sa protestante et puritaine domination sur le monde par le moyen du commerce maritime, chaque Anglais cherche son centre et cette quête philosophique est forcément excentrique. Être... Voir plus

Depuis la Réforme, époque à laquelle l'Angleterre se détacha du Continent, autrement dit de Rome, pour asseoir sa protestante et puritaine domination sur le monde par le moyen du commerce maritime, chaque Anglais cherche son centre et cette quête philosophique est forcément excentrique. Être Anglais et ne pas être excentrique, c'est ne pas être anglais.
Or de tous les excentriques anglais, Tomas Love Peacock (1785-1866), quoique non catholique, a choisi comme excentricité majeure, non pas l'humour ou le nonsense, denrées inexportables, secrets, us et coutumes incommunicables à qui n'est pas né sur le sol anglais - mais la moins excentrique, la plus centrale de toutes les facultés : la Raison, puisque c'est elle en définitive qui assigne aux autres leur place et leur rang.
Peacock expose et dénonce avec une verve inégalée les toquades, modes, manies, engouements sociaux, politiques, intellectuels, économiques de ses contemporains. Il y a là du conte à la Voltaire ou à l'Anatole France, du roman parlé à la Diderot. On pourrait appeler ces romans dialogués des farces ou des soties comme on disait au Moyen Âge. Tous ses romans possèdent une structure semblable. Un châtelain (ici une châtelaine) reçoit une compagnie d'hôtes exaltés dans sa maison de campagne dont le nom donne son titre au livre. On y décrit des promenades, des réceptions, des repas. On y boit passablement de Porto, de Bourgogne, de Hock et de Bordeaux, et l'on y chante même des chansons à boire. Une fête s'y déroule dont les préparatifs occupent les personnages pendant deux ou trois chapitres au cours de laquelle ceux qui ont l'âge ou le goût de danser dansent. Les méchants, les fourbes, quand il y en a, ou les moins constants et les moins délicats prennent la poudre d'escampette et le livre se clôt par une série de mariages comme dans les pièces de Molière. Car si les personnages de comédie sont réels, ils existent in vacuo et les conséquences de leurs actes sont suspendues. Leur but n'est ni de nous instruire ni de nous exalter, mais seulement de nous amuser. Grâce à la magie de la comédie, ce qui est scabreux dans la vie réelle, se résout en une fusée de rires étincelants.

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