Une femme face à l'hydre nazie.
Qui est la véritable Marlène ? La veuve d'un notable connu pour ses sympathies nazies ? Une actrice en devenir ? Une résistante ?
Munich, juillet 1944. Marlène se tient face à la maison bombardée de son amie Deborah et de son frère Wolfgang. Pas de doute : ils sont morts. Alors, elle se souvient... D'un passé qui a fait d'elle l'une des résistantes les plus recherchées du Reich. Marlène est bientôt confrontée à la plus difficile décision de sa vie : elle a la possibilité de changer le cours de la guerre, peutêtre de sauver des millions de personnes. Mais il faut, pour cela, que l'homme qu'elle aime meure...
Après Au nom de ma mère, Hanni Münzer nous fait partager dans ce deuxième roman le destin d'une femme ô combien attachante et courageuse.
J'ai découvert Hanni Münzer avec son premier roman, Au nom de ma mère, l'année dernière. J'avais beaucoup aimé l'histoire. Ça se passait déjà pendant la seconde guerre mondiale, et ça concernait une femme pendant cette période difficile. J'avais déjà pu apprécier les talents d'écrivaine de Hanni Münzer, les faits historiques au milieu de l'histoire de ses personnages, bref, j'avais déjà beaucoup aimé. Et il en est de même avec son second roman, Marlene. Comme dans son premier roman, on va revivre au travers d'une femme les événements graves de la guerre, et ce du côté Allemand.
On fait la connaissance de Marlène, de nos jours. Elle est âgée, et est en train d'écrire ses mémoires qui devraient paraître après sa mort. Elle reçoit des amis à qui elle a décidé de raconter une période de la guerre difficile pour elle, ces amis ayant un rapport avec des personnes qu'elle a connues à ce moment là. Tout va commencer à Munich en juillet 1944, après l'attentat manqué contre Adolf Hitler. Elle pense que son amie Déborah et son frère sont morts dans les bombardements. Elle rejoint alors la résistance où elle va rencontrer Trudi. Marlène est sensée rejoindre Varsovie mais tout ne va pas se passer comme prévu. Elle essaiera toujours de protéger le plus possible la jeune Trudi, mais les horreurs de la guerre vont la rattraper. Elle va croiser des hommes horribles, elle va se retrouver mariée de force à un comte nazi, elle va réussir à s'enfuir, sera rattrapée, et connaitra les horreurs du camp d'Auschwitz où elle sera enfermée comme prostituée pour les nazis. Elle va vivre l'enfer, fera de belles rencontres qui lui feront garder espoir en la vie. Elle restera toujours la même intérieurement, elle luttera contre l'ennemi du mieux qu'elle peut, essaiera de sauver des enfants, protègera coûte que coûte Trudi, elle connaitra l'amour aussi, dans toute cette horreur.
On sait en lisant que Marlène va s'en sortir saine et sauve, puisqu'on sait qu'elle est en train de raconter l'histoire, mais plus d'une fois, je me suis demandé comment elle avait pu réussir à s'échapper à tout cela en vie. C'est une femme très courageuse, très forte mentalement, elle va toujours réussir à se relever malgré tous les malheurs qu'elle va vivre. Elle se retrouvera bien souvent aux portes de la mort, mais le pire enfer qu'elle vivra sera sur terre. Je suis épatée par ce genre de personnes qui ont réussi à lutter contre l'ennemi, et qui en ont payé de lourdes conséquences. On est juste à la fin de la guerre, la défaite que sentent arriver les nazis les rend encore plus méchants et terrifiants, ils vont souvent chercher à se venger, et ce sont des personnes comme Marlène qui en paieront le prix. Mais une fois que les alliés seront là, qu'ils libèreront les camps, le temps viendra aux questionnements de leur part. Marlène devra se justifier de ce qu'elle a dû faire, devra apporter plein d'explications à sa présence avec certains nazis. Et c'est là qu'on se rend compte que ces femmes vont avoir beaucoup de mal à justifier leur présence ou leurs actes, faire comprendre aux alliés qu'elles ont été abusées, qu'elles ne sont pas fautives. C'est vraiment terrible pour elles cette situation. Et en plus, elles gardent au fond d'elles une part de vengeance. Beaucoup de nazis vont arriver à se sauver, et la tranquillité de leurs esprits ne sera complète que quand ils seront arrêtés et jugés. Difficile de se reconstruire après de tels événements.
Je me suis très vite attachée à Marlène et ai vécu au travers d'elle toutes les horreurs de la guerre et de l'après-guerre. Je savais qu'elle s'en était sortie saine et sauve, qu'elle avait un fils (on le sait dès le début du roman), mais plus j'avançais dans son histoire, et plus je me demandais comment elle avait pu réussir à s'en sortir en un seul morceau. Hanni Münzer n'épargne pas ses personnages et au travers eux nous, lecteurs. Elle décrit à la perfection la vie de ces femmes allemandes pendant la guerre. Elle a surtout dépeint avec détails et minutie la vie au sein du camp d'Auschwitz. J'ai déjà lu des récits de déportés qui ont réussi à survivre. Ici, j'ai vécu la vie dans ce camp au travers des yeux d'une Allemande, elle ne connaitra pas la peur des chambres à gaz, mais toutes les autres tortures lui seront affligées. Soupçonnée d'espionnage, elle sera considérée comme une moins que rien par les hommes allemands, et vivra les pires sévices qu'on puisse affliger à une femme. Et une fois la guerre terminée, elles seront traitées comme des ennemies, alors qu'elles ont dû subir les mêmes sévices. Elles auront vraiment eu une position difficile, que ce soit face aux nazis ou face aux alliés.
Ce roman est un véritable plaidoyer pour la paix, un devoir de mémoire pour ne jamais oublier comment l'humain peut devenir, quels actes horribles il est capable de commettre au nom d'une idéologie qui ne tient pas la route. Ce livre pourrait faire partie de ceux qu'il est important de lire, plus le temps s'éloigne, et moins il reste de survivants à cette période capable de raconter à la nouvelle génération ce que le racisme, l'homophobie, la xénophobie et autre, peut faire comme dégâts. Et je trouve en plus, que lorsque ces témoignages sont faits au travers d'une histoire romancée, cela rend la lecture plus facile et abordable pour n'importe quel lecteur. Cela permet de toucher encore plus de monde.
Je pense que vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé ce roman. Il me conforte dans ma première très bonne idée que je m'étais faite de Hanni Münzer. Elle raconte très bien, sans lourdeurs dans les descriptions, sans en faire de trop dans le pathos (et pourtant il y a de quoi faire avec ce thème), avec détails sans être répétitifs. Elle sait faire passer les émotions à travers ses personnages, et pourtant le choix narratif est à la troisième personne du singulier. J'ai très bien réussi à me mettre dans la peau de Marlène et ressentir au plus près tout ce qu'elle a vécu. J'ai été souvent horrifiée, bouleversée, à la limite de l'écoeurement en lisant ce que Marlène subissait. Je me suis souvent demandé ce que j'aurais fait à sa place, et finalement, je me suis rendue compte qu'il était impossible de s'y mettre, tellement il est inimaginable de vivre de telles choses...
La lecture s'est faite facilement et rapidement, j'avais tellement envie de savoir comment Marlène allait s'en sortir, que j'ai lu un peu comme si c'était un thriller, sans pouvoir m'arrêter, attendant les réponses à mes questions. C'est un roman très fort, qui restera gravé en moi. J'espère sincèrement que nos enfants, nos filles, ne connaitront plus de tels malheurs...
Je ne peux que vous recommander la lecture de ce livre, même si le sujet semble dur, même si c'est parfois difficile, voir insoutenable, il faut le lire, il ne faut pas oublier. Rien que pour rendre hommage à toutes ces femmes et ces hommes qui ont vécu ces pires années de leurs vies.
Je vais continuer à suivre Hanni Münzer, bien que je trouve qu'elle ait traité de façon complète ce thème à travers ses deux romans. Mais leur lecture a été si puissante et forte que j'aimerais beaucoup voir ce qu'elle va écrire dans le prochain.
Je lui envoie tous mes remerciements pour ce devoir de mémoire. Je remercie également Mylène des éditions de l'Archipel de me faire vivre de tels moments de lecture, je fais de très belles découvertes grâce à cette maison.
C'est un superbe roman qui se lit très bien.
C'est Marlène, l'héroïne, qui raconte l'histoire. Dès le début, nous savons donc qu'elle va réchapper à cette terrible guerre.
Ce roman est très bien écrit car il relate toute l'horreur des camps mais aussi les dissensions qui peuvent exister entre les prisonniers eux-mêmes. On tremble avec l'héroïne, on subit ses humiliations et ses victoires.
C'est un beau roman qui montre qu'on ne peut juger les actes de chacun car l'horreur est telle qu'elle nous pousse dans nos retranchements. Ainsi, entre actes de barbarie et désir de survivre, Marlène va sortir de ces camps plus forte que jamais.
En revanche, j'ai trouvé la fin un peu longue. Là où certains romanciers se seraient arrêtés, Hanni Münzer, poursuit l'histoire jusqu'à l'assouvissement de la vengeance de Marlène.
Merci aux éditions l'Archipel et à Netgalley pour cette lecture et la découverte de cette auteure.
Déçue par ce roman sur la dernière année de la Seconde Guerre Mondiale. j'ai trouvé l'intrigue compliquée, on est propulsés immédiatement dedans et il manque un certain nombre d'informations pour bien comprendre ce qu'il se passe. Les personnages sont nombreux, il n'est pas toujours facile de s'y repérer. Je n'ai pas bien saisi non plus la fin du roman qui n'apporte rien de plus à l'action.
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