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S'occuper d'un enfant est difficile... On cherche à faire pour le mieux, on veut son bien, on pense à son avenir, on s'inquiète. En fait-on assez ? en fait-on trop ? fait-on juste ? Les enfants, en particulier les plus petits, sont différents de nous. Leurs besoins, leurs rythmes, leurs intérêts ne sont pas les nôtres. Leurs émotions sont violentes et nous bouleversent presque autant qu'eux. Les parents ou les éducateurs que nous sommes font au mieux parce qu'ils aiment les enfants dont ils sont responsables. Mais cette bonne volonté n'empêche pas beaucoup d'incompréhensions ou de maladresses.
Les adultes déploient par exemple des trésors d'ingéniosité pour limiter l'activité spontanée des enfants ou tout au moins pour la circonscrire dans des lieux et des moments qui conviennent à papa, maman, la maîtresse ou les clients du restaurant. On sangle les bébés dans des sièges divers et contraignants, on distribue aux plus grands papier et crayons dans l'espoir qu'ils dessineront pendant au moins une demi-heure.
Et, surtout, les injonctions pleuvent : reste tranquille, arrête de bouger, laisse ça...
Or, on a beau faire, ils bougent, s'activent, entreprennent. Les enfants sont comme ça, d'abord actifs. Chez eux, pensée et action sont inséparables, ils réfléchissent avec les mains, découvrent avec leur corps, explorent avec leurs sens. La formidable entreprise de grandir, qu'ils conduisent avec ardeur et sans relâche, les pousse à « faire », presque tout le temps, presque partout.
Les deux études qui suivent sont des exemples de démarches « indirectes ». La première ne s'interroge pas sur ce qu'il convient de faire pour maintenir les enfants actifs et satisfaits pendant que leur éducatrice accueille les arrivants ou prend congé de ceux qui s'en vont. Elle veut voir comment les enfants du groupe vivent ces moments, s'ils peuvent s'investir dans une activité qui les satisfait et contribue à leur bien-être et à leur développement. La deuxième étude part du constat de sens commun que toute activité humaine se heurte, tôt ou tard, à des obstacles. C'est le cas, à plus forte raison, chez des petits enfants en collectivité, confrontés à leurs propres difficultés et à la présence, nombreuse, de leurs pairs. Ces obstacles sont-ils de nature à freiner ou même à décourager l'activité spontanée ? Sont-ils parfois dus à une organisation inadéquate ou à des adultes trop intrusifs ?
Contributions :
Les temps de transition : Jeanine Beauchef, Raymonde Caffari, Sylvie Lavergne, Miriam Rasse, Lucy Warren avec la collaboration de Michèle Lucet.
Les obstacles à l'activité autonome : Raymonde Caffari, Gil Meyer, Agnès Rákóczy, Clélia Vandenbergh.
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