"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une femme d'un certain âge, Rachel entreprend de raconter sa tumultueuse vie à son neveu afin qu'il en fasse un livre. Issue d'une famille de la petite bourgeoisie martiniquaise, elle entretient des relations très difficiles avec sa mère jalouse de l'intérêt qu'elle suscite autour d'elle. Elle décide de quitter la Martinique pour se rendre à Saint-Nazaire afin de s'occuper d'enfants d'une riche famille. Pendant plusieurs années elle change souvent de famille, ne voulant s'attacher à aucune et désirant surtout découvrir la France. Elle y connaîtra de nombreuses mésaventures, mais saura chaque fois tirer le meilleur de ses expériences. La rencontre avec celui qui deviendra son mari en 1925 provoque un changement dans sa vie. Elle l'accompagne dans ses nombreux voyages, elle est tentée de danser dans des Revues nègres, mais y renonce. Rachel va tirer profit de la vague d'exotisme déferlant sur la France, confectionnant des gâteaux au coco ou au beurre qu'elle vend sur les plages. De 1927 à 1930, ce sont les grandes foires de Paris, d'Amsterdam, puis l'exposition coloniale de 1931. Après la Deuxième Guerre mondiale elle retourne vivre quelque temps en Martinique avec son mari. Dès son retour, elle commercialise la vanille, puis sillonne toute la France avec ses épices créoles, inventant même des mélanges. Puis De Pornichet, elle part s'installer à Brest, et recommence à faire les marchés, vendant ses fameuses moules agrémentées de ses sauces. Au début des années 60, elle ouvre le Madiana, un restaurant au concept novateur pour l'époque : cuisiner devant le client. Sa clientèle ne cessera d'augmenter. Le roman se termine sur le temps de la narration et les échanges chaleureux entre la narratrice et l'écrivain.
Un roman très vivant, pittoresque, avec des descriptions du Paris des années 20-40. L'atmosphère des marchés y est très bien rendue. La Martinique quoique présente au début de la narration, s'efface derrière la l'évocation d'une France à laquelle la narratrice voue une profonde admiration.
Impressions de Joseph Zobel :
Madiana est un livre qui, à l'instar d'une chanson vous collant à la peau, ne se ferme pas lorsqu'il n'en reste que la dernière page à tourner avant de se mettre à en parler au téléphone, autour de soi, à ceux qu'on aime...
Comment vous écrire la stupeur où ma combien de fois votre livre ? Et les éblouissements qu'il m'a valu! Et l'art et la maîtrise avec laquelle vous plaquez des personnages et tracez des situations qui posent ou résonnent comme si tout le décors allait exploser!
Joseph Zobel
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