Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Réalisé par Tony Richardson, un éminent représentant du "Free Cinema" anglais, Mademoiselle a fait scandale lors de sa projection à Cannes en 1966, la critique jugeant notamment l'oeuvre "pornographique".
Film méconnu, cet étrange et incandescent bijou noir, tourné en langue française sur le plateau de Millevaches (Corrèze), est tiré d'un scénario de Jean Genet, le seul scénario de l'écrivain porté sur grand écran. Les thèmes, trahison, exclusion sociale, sexualité refoulée, exaltation du Mal, qui obsèdent le poète se cristallisent autour d'un personnage, Mademoiselle, une institutrice frustrée qui révèle sa cruauté à l'égard d'un bel Italien en le faisant accuser de crimes divers (incendies, inondation, empoisonnement de l'eau, et viol, pour finir). À cette ligne scénaristique implacablement sulfureuse s'adjoint la beauté brute d'un noir et blanc travaillé par le chef opérateur David Watkin, une mise en scène tour à tour descriptive et métaphorique, et une comédienne exceptionnelle, à l'époque considérée comme la "meilleure actrice du monde" (Orson Welles), Jeanne Moreau.
Mademoiselle trace avec éclat le portrait d'une femme qui jette le monde masculin dans l'effroi. Un film choc cinquante ans après sa sortie, et qui n'a rien perdu de son pouvoir dérangeant.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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