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Ma durée Pontormo est un livre très ambitieux et totalement inclassable. Ecrit dans une prose ample et précise, il assemble, tresse, de façon très subtile : des séquences de voyage sur les traces du peintre, une lecture assidue du Journal qui résonne avec le propre journal de l'auteur et des réflexions et impressions sur la peinture de Pontormo. A partir de l'oeuvre et du journal de Pontormo, Pierre Parlant poursuit l'exploration de la forme qu'il nomme « autobiographie d'un autre », qu'il avait initiée avec Les courtes habitudes, paru aux éditions Nous en 2014.
L'écriture de Ma durée Pontormo s'est constitué à partir de plusieurs points d'appui. Avant tout la contemplation de l'oeuvre picturale de celui (Jacopo Carucci, dit Pontormo, 1494-1557) que l'histoire de l'art a classé, dans le courant maniériste du XVIe siècle italien. Autre déclencheur : la lecture du journal du peintre, écrit au commencement de l'année 1554, soit trois ans avant la mort du peintre, alors âgé de 60 ans. Un journal bref (une vingtaine de pages), insolite, où se côtoient principalement, et de façon décousue, des observations disparates et des prescriptions d'ordre hygiénique et diététique ainsi que des anecdotes biographiques et des allusions au travail en cours de l'artiste. Cruciale enfin aura été le désir d'Italie, l'expérience consistant à se rendre à plusieurs reprises sur place (surtout en Toscane) afin de mettre à l'épreuve cequ'exige et permet chaque fois la nécessaire présence du regardeur des oeuvres.
Quant à sa structure, c'est le rapport inattendu au temps dont le journal du peintre témoigne qui a déterminé la composition du livre. Un temps qui s'avère décisif dans sa mention systématique (Pontormo est scrupuleux, attentif au calendrier, à la suite des jours) et cependant « flottant », comme si le marquage quotidien devait finalement se retrouver absorbé dans le flot et l'épaisseur des contingences d'une vie marquée essentiellement par le souci de l'oeuvre et l'inquiétude d'un sujet. Ma durée Pontormo rejoue cette durée d'écriture, fait lui-même journal de cette expérience du temps, du regard et du voyage et invente peut-être ainsi un nouveau genre : le poème-essai.
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