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Edgar Faure aurait dit que la France est toujours en retard d'une réforme et en avance d'une révolution. Si le propos peut sembler discutable, les compétences de ce ministre de l'Éducation nationale du général de Gaulle ne sont plus à prouver. Il n'a pas eu à gérer la crise de mai 1968, mais ses lendemains délicats avec la mission qui lui a été confiée de réformer l'enseignement supérieur français. Le ministre remit au goût du jour le principe d'« autonomie des universités » avancé par les réformateurs de la IIIe République, et intégra tout aussi habilement à son projet de loi les concepts de « participation » et de « pluridisciplinarité » mis en avant par certains de ses contemporains. Edgar Faure est nommé en juillet 1968 et la loi est promulguée en novembre après un vote à l'unanimité... Bien que ce texte présente des faiblesses, il reste encore de nos jours la ligne d'horizon de tout projet de réforme de l'enseignement supérieur français. Aussi, il nous a semblé qu'une étude destinée à réévaluer la place de cette loi dans l'évolution du système universitaire pouvait être utile à une époque où les questions de formation, d'innovation, d'inégalités devant l'éducation sont, plus que jamais, d'actualité.
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