ExploLectrice 2015, AU FINAL (avis 3/3) :
À première vue, le design sobre, l’illustration représentant un clavier de piano, le lettrage souple : tout dans cette première de couverture incite à s’emparer du livre, à s’enfoncer dans un fauteuil moelleux et à se plonger dans la lecture.
Le...
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ExploLectrice 2015, AU FINAL (avis 3/3) :
À première vue, le design sobre, l’illustration représentant un clavier de piano, le lettrage souple : tout dans cette première de couverture incite à s’emparer du livre, à s’enfoncer dans un fauteuil moelleux et à se plonger dans la lecture.
Le titre est assez mal lisible sur le dessin, mais étant réécrit juste en-dessous, cela ne pose pas de difficulté particulière.
Low Down, que je traduirais par « bas-fonds », annonce la couleur et le sous-titre « Jazz, came et autres contes de la princesse be-bop » n’en est qu’une incitation de plus à prendre la route en musique…
La quatrième de couverture apprend au lecteur qu’il s’agit d’une biographie de Joe ALBANY, le pianiste de be-bop, par sa fille, Amy Jo.
Pour une biographie, le fait de ne pas reprendre, dans le titre, le nom de la personnalité sujet de l’ouvrage et de ne pas, non plus, faire figurer sa photographie en première de couverture constitue une originalité intéressante.
La lecture de cette biographie – du pianiste de jazz Joe ALBANY, certes, mais aussi et surtout de sa fille Amy Jo ALBANY – révèle le style fluide et agréable à lire de cette dernière. L’association des registres de langue courant et familier place l’histoire au plus proche du lecteur, lui rend les faits plus réels. Plus qu’une simple biographie, c’est une véritable fresque romanesque dépeignant la condition sociale d’une catégorie de la population américaine au vingtième siècle.
Sans entrer en conflit, les tranches de vie se succèdent comme des photographies volées, laissant entrevoir tour-à-tour divers aspects du quotidien parfois jazzy et souvent étriqué des ALBANY. Narrées au mépris de la chronologie, les différentes scènes se mêlent en un plaisant patchwork…
L’on y découvre Joe ALBANY l’artiste, à travers sa pratique de la musique, bien évidemment, mais aussi et surtout Joe ALBANY l’être humain, au gré de ses rencontres, de ses relations avec ses pairs, ses proches ou de parfaits inconnus. L’on y suit également le parcours d’Amy Jo, au gré de ses amitiés toutes plus improbables les unes que les autres…
Le lecteur pourra, à quelques reprises, trouver incongru de lire les frasques – sexuelles ou non, mais toujours très crues et sordides – des parents relatées par leur très jeune fille d’un ton si objectif et détaché. Cela dit, ce n’est pas sans servir l’atmosphère générale du récit. Le choix du titre et du sous-titre s’avère particulièrement pertinent.
Il paraît impossible de ne pas opérer un parallèle entre ces souvenirs d’enfance et ceux d’Amélie NOTHOMB, reine incontestée de l’autobiographie romancée (notamment lors du passage sur l’entrée à l’école d’Amy Jo et ses effets sur la digestion de la petite, qui sont à rapprocher des innombrables passages sur l’ « arme secrète » écrits par Amélie N. dans Le sabotage amoureux).
Délectable, l’écriture de A. J. ALBANY est toute en images, truffée de métaphores … L’auteur se livre à une personnification des passions et démons de Joe : la musique, la drogue, le sexe, la violence, la ville, ce qui leur confère un certain caractère, les rend presque palpables. Le lecteur est littéralement happé, à la suite de ce couple père/fille, dans un road trip à travers le chaos de la vie.
Omniprésente, la complicité entre Joe et Amy Jo est, en quelque sorte, le fil conducteur de l’ouvrage, dont l’âme, malgré les faits de plus en plus noirs, reste étrangement gaie, baignée d’une certaine légèreté, parfois même enlevée…
Un bémol est cependant à noter au niveau de la traduction, qui semble avoir été laborieuse, ce qui entame un peu le naturel de l’ouvrage. En effet, plusieurs expressions typiquement américaines ont manifestement été traduites mot-à-mot au lieu d’avoir recours à des expressions de significations équivalentes. De plus, certains titres de section n’ont pas été traduits, alors même qu’ils contenaient des mots ou expressions inconnues de la plupart des non-anglophones (ex : p149 : « flaming youth », que je traduirais par « jeunesse ardente »). Les quelques tournures maladroites, le choix des mots pas toujours judicieux et la présence de fautes d’orthographe alourdissent quelque peu le texte.
Toutefois, cette chronique ayant été rédigée après lecture des épreuves et non pas du texte définitif, la traduction pourra être peaufinée avant la parution de l’ouvrage fini.
En bref : j’ai été très heureuse de découvrir ce bel hommage.
À première vue (avis 1/3) :
Le design sobre, l’illustration représentant un clavier de piano, le lettrage souple : tout dans cette première de couverture incite à s’emparer du livre, à s’enfoncer dans un fauteuil moelleux et à se plonger dans la lecture.
Le titre est assez mal lisible sur le dessin, mais étant réécrit juste en-dessous, cela ne pose pas de difficulté particulière.
Low-down, que je traduirais par « bas-fonds », annonce la couleur et le sous-titre « Jazz, came et autres contes de la princesse be-bop » n’en est qu’une incitation de plus à prendre la route en musique…
La quatrième de couverture apprend au lecteur qu’il s’agit d’une biographie de Joe ALBANY, le pianiste de be-bop, par sa fille, Amy-Jo.
Je trouve très original, pour une biographie, de ne pas reprendre, dans le titre, le nom de la personnalité sujet de l’ouvrage et de ne pas, non plus, faire figurer sa photographie en première couverture.
La page de titre reprend le visuel bien sympathique des touches de piano et la découpe du texte en sections extrêmement courtes convient particulièrement à la biographie – genre pouvant se révéler longuet à la lecture lorsque l’ouvrage est présenté d’un seul tenant, comme un roman. Si l’écriture est bonne, l’aspect « tranches de vie » qui en découlera devrait se révéler très plaisant…
Je plonge et vous donne bientôt des nouvelles !
La 50ème page (sur 180) (avis 2/3) :
La lecture des cinquante premières pages de cette biographie – du pianiste de jazz Joe ALBANY, certes, mais aussi et surtout de sa fille Amy Jo ALBANY – révèle le style fluide et agréable à lire de cette dernière. L’association des registres de langue courant et familier place l’histoire au plus proche du lecteur, lui rend les faits plus réels.
Sans entrer en conflit, les tranches de vie se succèdent comme des photographies volées, laissant entrevoir tour-à-tour divers aspects du quotidien parfois jazzy et souvent étriqué des ALBANY. Le lecteur pourra, à quelques reprises, trouver incongru de lire les frasques – sexuelles ou non, mais toujours très crues et sordides – des parents narrées par leur très jeune fille d’un ton si objectif et détaché. Cela dit, ce n’est pas sans servir l’atmosphère générale du récit. Pour le moment, le choix du titre et du sous-titre s’avère particulièrement pertinent.
Il paraît impossible de ne pas opérer un parallèle entre ces souvenirs d’enfance et ceux d’Amélie NOTHOMB, reine incontestée de l’autobiographie romancée (notamment lors du passage sur l'entrée à l’école d’Amy Jo et ses effets sur la digestion de la petite, qui sont à rapprocher des innombrables passages sur l’ « arme secrète » écrits par Amélie N. dans Le sabotage amoureux).
Un bémol est cependant à noter au niveau de la traduction, qui semble avoir été laborieuse, ce qui entame un peu le naturel de l’ouvrage. En effet, plusieurs expressions typiquement américaines ont manifestement été traduites mot-à-mot au lieu d’avoir recours à des expressions de significations équivalentes. Les quelques tournures maladroites, le choix des mots pas toujours judicieux et la présence d’une faute d’orthographe alourdissent quelque peu le texte…
Jusqu’à présent, je suis assez convaincue !
NB : je précise que j’ai cessé ma lecture au début de la page 52, ne voulant pas m’arrêter au milieu d’une section.
Entièrement d'accord avec vous, Louisa ! Une suite centrée sur AJ serait fabuleuse...