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Depuis le Burkina Faso, aux confins des dunes sahariennes, une voix inspirante s'élève : celle de Yacouba Sawadogo. Lauréat du Right Livelihood Award, prix Nobel alternatif, il consacre sa vie à planter des arbres aux portes du désert.
Alors que tout semblait perdu, qu'au début des années 1980, une grande sécheresse décimait les troupeaux et contraignait les familles à l'exil, Yacouba a fait le choix de retourner à la terre. En réinventant la méthode ancestrale du zaï, en renouant avec les héritages de sa propre lignée familiale, les « faiseurs de pluie », et en défrichant les chemins d'une quête spirituelle, il a ressuscité la vie. Les familles se sont réinstallées, les champs ont retrouvé leur fertilité, et l'antilope, le hérisson et l'oiseau ont repris leurs quartiers : le village de Yacouba est redevenu un monde de relations, une oasis verdoyante, une terre de poésie et de partage.
Raconter l'oeuvre de Yacouba Sawadogo, c'est faire découvrir la philosophie d'un homme devenu, au fil des années, le coeur battant de tout un peuple. À l'heure où les territoires tremblent, où le changement climatique menace les écosystèmes, où l'humanité érige plus de murs qu'elle ne construit de ponts, nous avons besoin de ces voix qui font briller les lumières de notre temps.
Au Burkina Faso, Yacouba Sawadogo n'est pas un homme ordinaire, même s'il fut un enfant puis un adolescents comme les autres. Né dans les années 50 il a grandi au village et suivi les conseils avisés de son père pour apprendre à cultiver la terre.
Mais un jour, la terre s'est asséchée, les villageois sont partis à la ville, la faim et la misère étant la seule issue s'ils restaient dans leur village. Yacouba Sawadogo est resté.
Enfant, l'école coranique a été sa seule éducation, c'est dire s'il manquait d'outils pour s'engager dans la vie et tenir son échoppe.
Il a bénéficié du soutien des cheikhs, qui donnent de sages conseils et aident à trouver la bonne ligne de conduite, œuvrent à perpétuer les tontines et sont garants de paix sociale.
C'est cette éducation Coranique et la force de la parole de l'islam qui l'ont aidé lorsque le temps est venu de prendre sa vie en main, de creuser, de planter, encore et encore. À la richesse éventuelle il a choisi les arbres, reconciliant la nature et la culture pour sauver ses terres de la sécheresse et de la catastrophe annoncées.
Son histoire nous est racontée ici. Preuve que l'œuvre d'un seul homme peut parfois compter bien plus que celle de toute une communauté quand sa finalité est la sauvegarde de la vie et que son action va dans cet unique but.
Usant de techniques ancestrales comme le zaï, qui consiste à creuser des trous à certaine distance les uns des autres, trous que l'on arrose et nourrit régulièrement avant d'y mettre les jeunes plans, former des murets de pierres, utiliser la nature dans sa diversité, même les termites ont leur place, autant d'éléments qui ont permis le succès de son action.
En plantant les arbres, Yacouba a modifié le climat de son territoire.
Lire la suite de la chronique sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/11/23/lhomme-qui-arreta-le-desert-yacouba-sawadogo-damien-deville/
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