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«Il y avait pour moi quelque chose d'incompréhensible et de fascinant chez cette fille, seule au milieu de la cour de récréation : elle me ressemblait mais elle ne souriait guère ; elle avait les mêmes taches de rousseur mais les yeux plus ténébreux ; elle ne lisait pas des livres de prêtres engagés sur l'Évangile (les lectures préférées de ma famille) mais des brûlots anarchistes appelant au soulèvement général ; elle ne voulait pas avoir l'air moderne en enfilant des pantalons mais portait une jupe, dégagée de tout mimétisme masculin. À part cela je ne savais rien d'elle, sauf pour avoir entendu, de loin, prononcer son prénom : Hélène.» Une adolescence provinciale dans la chaleur de 1976 : Benoît Duteurtre, en jeune gauchiste à cheveux longs, y découvre avec enthousiasme la musique, l'amour et la poésie.
Un roman sur la vie de l'auteur que j'ai apprécié moyennement, il nous livre ses émotions, son premier amour, ses passions...
Certains chapitres m'ont accrochés mais j'ai vite relâché car beaucoup de longueurs et d'incompréhensions sur certains sujets.
Mais c'est surtout son histoire avec Hélène dont il est épris et dont il espère voir naitre un amour passionnel mais qui resteras surtout une très forte histoire d'amitié qui va les suivre de nombreuses années.
J'ai eu l’impression qu'il manquait quelque chose a ce livre, une accroche, une trame ...
Dommage je reste sur ma faim...
Connaissez-vous Le Havre, cette ville-port, « plus grande sous-préfecture de France », savez-vous qu’elle est le berceau d’un nombre impressionnant de grands artistes, peintres bien sûr mais aussi musiciens et écrivains ? L’adolescence du narrateur très auto-fictif de L’Été 76 est marquée par ces trois muses sans oublier la ville elle-même dessinée par l’architecte Auguste Perret après sa destruction tout au long de la dernière guerre. Je ne digresse pas, Le Havre est au cœur de l’apprentissage artistique d’un garçon qui va devenir écrivain et critique musical, il nous le raconte en toute simplicité au travers de pérégrinations amoureuses, amicales et familiales autour de l’été 76, l’année du bac où bascule naturellement sa vie vers les études supérieures mais aussi, nous explique-t-il judicieusement, une période de transition entre deux mondes : le premier choc pétrolier de 73 a fait entrer l’économie en crise, croit-on… en réalité c’est la fin des Trente Glorieuses ; la sécheresse, sans que personne s’en alerte, ouvre le temps du réchauffement climatique et de l’obsession écologique. A le lire, et pour ceux qui l’ont vécu, il s’agit d’un autre âge et cette France-là est peinte avec beaucoup de finesse, aussi la vie provinciale en décalage avec le mythe parisien. Son filtre n’est pas l’actualité, elle ne constitue que la toile de fond d’un récit guidé par les émois artistiques du jeune homme, je l’ai déjà dit, musique, littérature, peinture… Je me suis régalé avec les deux dernières, les mélomanes sont encore plus choyés. En vérité ce “roman” initiatique est une petite merveille d’innocence, de générosité et de nostalgie… Irons-nous au Havre comme l’année dernière à Marienbad ?
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