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Les Trublions a été écrit au plus fort des émeutes de mai 1968. Jean Bertolino aurait pu faire un reportage à chaud. Il a préféré le recul de l'enquête. Aujourd'hui, quarante ans plus tard, il n'a pas été nécessaire de changer un seul mot à cet ouvrage pour le republier. Hier, c'était un récit d'actualité. C'est devenu un récit historique. A ceux qui ont vécu Mai 68, comme à ceux qui n'étaient pas nés à l'époque, il révélera l'alchimie explosive des campus, les idées qui germaient dans les têtes, la personnalité de ceux qui les inspiraient, et la floraison de groupuscules agités par des querelles idéologiques, dans un monde conflictuel qui alimentait les révoltes. Il y avait les B52 au Vietnam, les gardes rouges à Pékin qui persécutaient l'élite intellectuelle, et dans toutes les mémoires le souvenir du Che, assassiné en octobre 1967 par l'armée bolivienne. Ses grands yeux aux sourcils épais, son béret noir paré de l'étoile et sa chevelure en bataille étaient peints au pochoir sur les murs des universités. La révolution mondiale avait désormais un martyr, et il était beau. " Une seule solution : la révolution ! " Malgré les quarante années qui se sont écoulées, on croit encore les entendre. Jamais depuis la Commune, les cerises de mai n'avaient été aussi belles. C'est cette inoubliable épopée qui revit dans ce livre.
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