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Certaines histoires d'amour ne s'oublient pas.
Certaines amitiés résistent à la distance.
Et certains ennemis ne meurent jamais.
Alors qu'elle doit devenir reine des sorcières, Poppy s'est enfuie en Afrique, où elle est bientôt retenue prisonnière. L'amour de Leo pourra-t-il la libérer ? Sans blesser la douce Clarée, qui cherche sa voie dans sa nouvelle communauté ?
Quand la réalité et la magie se mêlent, quand le passé rencontre le présent...
Révélations, passion, dangers : retour au coeur d'une aventure fascinante.
Tout d'abord, un grand merci aux éditions Gallimard Jeunesse de m'avoir fait l'agréable, la ravissante même, surprise de m'avoir directement envoyé le tome final de cette duologie. Je suis extrêmement touchée de cette attention. Merci infiniment !
Ce que j'ai beaucoup, beaucoup (beaucoup !) aimé dans ce tome-ci, ce sont pour commencer ces plongées fréquentes dans le passé, qui sont très bien réalisées et qui permettent de mieux comprendre le comportement des divers personnages de l'intrigue dans le présent, au fur et à mesure des révélations qui sont délivrées au lecteur. Là où le tome un n'était presque essentiellement que linéarité, son successeur, au lieu de nous perdre et de nous plonger dans la confusion et la perplexité la plus totale avec ses nombreux flashbacks, apporte une nouvelle dynamique à l'histoire. A chaque pièce du puzzle qui s'imbrique, tout devient plus clair mais aussi plus captivant car c'est alors un autre mystère qui s'offre à nous, et ce jusqu'au dénouement final. Irena Brignull sait définitivement nous tenir en haleine et, encore une fois, sa réflexion, sa structure narrative, la tessiture de son récit et sa façon de procéder en tant que scénariste se ressentent fortement. Je verrais totalement la saga Les Sorcières du clan du Nord adaptée en deux volets cinématographiques, ce serait le genre de films tout public, pour toute la famille, de sept à soixante-dix sept ans, mais avec une petite profondeur et noirceur de plus qui ne le rendraient pas entièrement compréhensible de tous, que je courrais voir dès sa sortie (cette phrase était d'ailleurs très longue, j'ai eu l'impression d'écrire un marathon en l'écrivant). Néanmoins, là où je ne voyais que cet aspect scénaristique dans le premier tome, j'ai l'impression que ce tome deux est l'équivalent d'un conte oral mélangeant récits et traditions ancestraux, la nuit des temps et temps moderne, et ce progrès dans l'écriture m'a énormément plu.
Le personnage-clé de cette intrigue fait une entrée bouleversante et des plus captivantes dans cet univers de société matriarcale instaurée entre sœurs sorcières aux traditions profondément ridicules, rétrogrades et ancrées. On en découvre plus sur ce mode de vie qu'ont les sorcières, uniquement entre femmes, depuis la nuit des temps et sur leur rejet obtus, sans même qu'elles sachent elles-mêmes véritablement pourquoi, de ce qui incarne la différence à leurs yeux de femmes à l'esprit étriqué, à savoir : les mâles et les êtres dépourvus de magie (oui, nous, pauvres mortels), tous deux des aberrations de la nature selon elles. Leur injustice effarante et leur cruauté sans limites, c'est Badiane (le personnage dont je parlais plus haut) qui en fera les frais et c'est à travers la façon dont elle est traitée par ses paires qu'on se rend véritablement compte que la manière de raisonner des sorcières est totalement infondée, anormale et malsaine. J'ai adoré les passages dans le passé où on apprenait à découvrir, connaître cette jeune femme proche de la nature, à l'esprit aussi libre que son faucon adoré volant tout haut dans le ciel, au-dessus des nuages gris de la colère des sorcières, et à l'humanité juste magnifique qui ne survivra malheureusement pas à un tel orage. En effet, cette pureté si touchante et précieuse sera irrémédiablement brisée par des sorcières au cœur de pierre de la trempe de l'infâme Crécerelle (oui, encore celle-là ! Qu'elle est casse-bonbons !). Cela m'a fait horriblement mal de voir ainsi Badiane souffrir, mais cela était nécessaire pour que tout se fasse jour dans ma tête (rassure-toi Badiane, j'apprécie le sacrifice, vraiment) : les sorcières, leurs coutumes et leur mentalité, le comportement des personnages, leur passé qui ne passe pas et qui restait jusque là un mystère entier. Tout s'éclaire et s'imbrique ensemble avec un rythme si bien calculé et maîtrisé qu'on ne peut que tourner une page après l'autre, impossible de s'arrêter. Pour tout vous dire, ce livre m'a fait mes sept heures de trajet de train du sud vers le nord (le nord des sorcières, tiens !) et je l'en remercie infiniment : je ne me suis pas ennuyée un seul instant et j'en ai même eu la boule au ventre de refermer le livre tant j'avais vécu une belle et grande histoire. Avec son lot de souffrances, certes, mais cela n'en a rendu le dénouement final que plus grandiose à mes yeux.
Cette lecture aura réussi à m'emmener dans des contrées lointaines géographiquement parlant, avec la migration fort mouvementée d'une hirondelle bien particulière en Afrique, mais elle m'aura fait plonger également dans les méandres d'un passé aux nuages bien noirs à l'horizon. Cependant, n'oubliez jamais qu'une éclaircie finit toujours par percer l'obscurité... Gardez bien cela à l'esprit, c'était le conseil de votre miss météo d'un jour. Le dépaysement, vous l'aurez compris, aura donc été total de mon côté, et je suis très heureuse d'avoir pu vivre cette aventure d'affrontement de clans, d'ascension au pouvoir mais aussi éprise de liberté et d'amour vécu au grand jour (le rayon de soleil, mes amis, le rayon de soleil !). J'en ai eu le cœur qui battait tout fort dans ma poitrine, les paumes moites (ça, ce n'est pas une nouveauté chez moi, en même temps #instantglamour), et l'esprit embrouillé de nappes de confusion, qui ont fini par s'évaporer au fur et à mesure que la lumière se faisait sur les événements et les sentiments des divers personnages. Je remercie du fond du coeur Irena Brignull, et Gallimard Jeunesse pour la traduction en français, de m'avoir permis de m'évader dans cet univers magique et aussi fascinant que dangereux, et de vivre cette histoire unique et hors du temps. C'est le cœur à la fois lourd et serein (#narmol) que je tourne une autre page de ma propre histoire avec la littérature...
PS : Je me rends seulement compte (un an après, il m'a fallu du temps pour me réveiller) que même Laini Taylor (l'autrice incroyable, extraordinaire, fantastique du Faiseur de Rêves) avait encensé cette duologie. Alors, qu'est-ce que vous attendez pour foncer vous aussi ?
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