Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Kei a 6 ans lorsque sa famille arrive de Hong Kong pour s'installer à Paris, où son père rêve de devenir artiste peintre.
De chambres de bonnes en appartements partagés avec d'autres immigrés chinois, Kei et ses parents finissent par passer de l'autre côté du périph' pour devenir... propriétaires !
Ce nouveau déménagement coïncide avec un autre grand changement, l'adolescence. Entre collège et centre commercial, Kei vit pleinement les années 1990 et s'enrichit de ce métissage culturel.
Mais la vie dans ce grand ensemble ne manque pas d'interroger l'enfant qu'elle fut autant que l'adulte qu'elle est aujourd'hui...
Dans Banana Girl, Kei Lam nous a raconté son enfance ; ses premières années en famille, à Hong Kong, son arrivée à Paris à l'âge de 6 ans où elle venait retrouver son père, artiste peintre. Mais aussi les années de jeunesse de ses parents qui avaient subi la Révolution Culturelle et n'avaient pu poursuivre des études.
Là voilà maintenant arrivant à Bagnolet, où ses parents ont acheté un trois-pièces dans le quartier de la Noue. Fini les chambres de bonnes où ils s'entassaient au milieu d'autres familles chinoises, mais fini aussi les copines d'école ...
Mais l'entrée au collège va lui permettre de se construire un nouveau réseau de copines, bien plus diversifié, de toutes origines !
Après avoir découvert à la cantine de son école primaire les spécialités culinaires françaises, elle va découvrir le thé à la menthe et les pâtisseries orientales tellement plus sucrées que leurs équivalents chinois.
Elle va aussi devoir accompagner encore davantage ses parents dans leurs démarches administratives, notamment dans ces longues attentes pour obtenir le si précieux permis de séjour, les réunions de copropriété et les rendez-vous bancaires.
Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est de voir la Kei adulte, confronter le réel d'aujourd'hui aux rêves de la Kei enfant, les voir dialoguer sur leurs goûts musicaux, sur l'évolution du quartier et comment l'enfant Kei ne comprend pas comment la grande a pu abandonner un job d'ingénieur pour devenir dessinatrice !
Un roman graphique au dessin simple et si caractéristique, que j'ai dévoré d'une traite, un opus que j'ai trouvé plus profond que le premier volume.
Une belle description des années collège, du syndrome de la bonne élève, de la confrontation des expériences entre pays d'origine et vie courante.
J'attends maintenant un prochain tome qui nous montrera Kei lycéenne et peut être aussi, pourquoi pas un retour de Kei en Chine pour une confrontation inversée !
Je remercie vivement Babelio de m'avoir offert ce livre dans le cadre d'une opération Masse Critique.
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