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Un samedi de mai, à Paris.
Sur les affiches et les écrans, un visage souriant promet à la France que "l'avenir, c'est maintenant". Pour la première fois, le favori de la présidentielle est un candidat d'origine algérienne. Le même jour à Saint-Etienne. Dans la turbulente famille Nerrouche, c'est la fièvre des préparatifs de mariage. On court, on s'engueule, on s'embrasse. Mais le jeune Krim, témoin du marié, ne cesse d'aller et venir, en proie à une agitation croissante dont personne ne comprend la cause.
Est-ce l'atmosphère de malaise entourant l'alliance entre un Kabyle et une Arabe ? La rumeur selon laquelle le jeune époux est homosexuel ? Ou bien est-ce le flot de SMS que Krim reçoit de son mystérieux cousin ? En vingt-quatre heures seulement, tous les fils se nouent et se dénouent : la collision entre le destin d'une famille et les espoirs d'un pays devient inévitable.
J’avais découvert Sabri Louatah sur le plateau de la Grande Librairie, il y a plusieurs années. Il venait de sortir les deux premiers volumes de cette quadrilogie (qui n’était encore qu’une trilogie !). L’enthousiasme autour de cette série m’avait intrigué à l’époque et sa future lecture me trottait dans un coin de la tête. Presque dix ans plus tard, j’ai enfin franchi le pas.
On entre dans l’intimité d’une famille kabyle qui assiste à un mariage traditionnel. L’atmosphère de ce type d’évènement est parfaitement retranscrite. La turbulente famille Nerrouche se dévoile avec ses excès et ses secrets. Le récit de la manifestation permet de sentir l’ambiance de la communauté et de faire les portraits de tous ses membres.
Sitôt entré dans le récit, on s’aperçoit de la singularité de l’écriture. Celle-ci s’adapte au contexte du livre afin d’être au plus près de la réalité. Elle utilise une langue exaltée et des dialogues au diapason, pour créer une certaine authenticité. Le lecteur s’imagine alors vraiment au centre de ce monde.
Plus qu’une histoire, ce premier volume est une photographie à l’instant T des forces en présence. Se déroulant sur 24 heures, il permet d’avoir une première approche des acteurs de ce drame à venir. En toile de fond, l’élection probable d’un candidat « arabe » au poste de président de la république est dans tous les esprits. A quelques pages de la fin, la petite et la grande histoire se rapprochent. Le rythme s’accélère, une tension apparaît et on sent que l’aventure va gagner en intensité.
Sabri Louatah a donc mis en place son décor et ses personnages dans ce tome. Maintenant que je connais les protagonistes et que le suspense est à son comble, j’ai hâte de découvrir ce qui se trame dans les prochains épisodes.
https://leslivresdek79.wordpress.com/2021/04/20/646-sabri-louatah-les-sauvages-1/
Quand j’étais petite j’habitais à proximité d’une petite commune à mi chemin entre Roanne et Lyon qui s’appelait les Sauvages. Chaque fois qu’on prenait la voiture en direction de Lyon pour les inénarrables journées shopping chez Baadourian Place Dupont (autrement connue sur le nom de place Dibon pour les intimes mais nombreux maghrébins de la région qui s’y rendaient alors comme en pèlerinage chaque samedi), mon père prenait sa grosse voix pour nous dire « attention on arrive chez les Sauvages ». Ce qui immédiatement nous faisait hurler et nous cacher sous les couvertures dans le coffre où ma sœur et moi avions nos places d’élection (eh oui autre temps autres mœurs en matière de sécurité routière) quand mes frères eux se recroquevillaient sur le siège arrière (les héritiers mâles avaient la préséance et inconsciemment quitte à perdre un gosse dans un accident il était préférable que ce soit une femelle ;-) )
Pour moi ce terme de sauvages est un rappel à ces rares moments de complicité et de bonheur familial de mon enfance. Sauvages c’est aussi le terme par lequel on présente encore aujourd’hui avec affection toute fratrie de la communauté maghréboise dès lors que le niveau de décibels qu’elle émet dépasse le niveau acceptable pour mes chastes oreilles. Alors quand je suis tombée chez ma belle belle-môman sur cet opus dans sa bibliothèque cela m’a aussitôt fait sourire et aiguisé ma curiosité insatiable. Et quand j’ai découvert que l’auteur partageait non seulement mes origines algériennes mais qu’il était né comme toute ma famille à St Etienne où se déroule une grande partie de son histoire, alors là c’était plié il me fallait le lire !
Et je l’ai donc lu !
Et je ne demande qu’une chose désormais : en lire la suite !
Les Nerrouche c’est une famille kabyle et algérienne (et oui on peut être les deux même si l’un comprend l’autre mais pas inversement, pour toute explication complémentaire s’en référer à l’histoire de l’Algérie tome 1 alinea 12 page 3479) qui vit à St Etienne dans la Loire. D’eux on en apprend beaucoup lors de ce premier tome, mais à la fin le suspens est haletant et on en demande encore plus. Quel bonheur que cette famille : elle rassemble à elle seule tout ce qui fait justement le propre des familles d’origines maghrébines : l’éclectisme ! Car oui comme disait Tolstoï (NDA : Notez comme elle se la pète.com de citer un auteur russkof alors qu’elle a honteusement pioché cette citation dans un livre de Galvada) :
« Toutes les familles heureuses se ressemblent,
mais chaque famille malheureuse l'est à sa façon. »
Et cette famille est à la fois heureuse et malheureuse à sa façon. Chacun des individus qui la composent n’est pas identique à son prochain et chacun vit son altérité de français issus de l’immigration maghrébine de façon différente.
Entre le self made man expatrié à Londres qui brasse des millions, le petit jeune paumé qui crapote du matin au soir, le vieux chibani qui perd la boule et reste incompréhensiblement accroché à sa chapka en fourrure en plein été, ses femmes dans la force de l’âge qui la trouvent encore pour trainer sur meetic dans l'espoir d'y rencontrer un homme et les plus jeunes filles qui croquent l’avenir avec détermination et enthousiasme : un seul point commun : ce sont des Nerrouche et ils s’aiment en dépit ou plutôt pour leurs différences. Cette famille avec ses disparités si criantes et si réjouissantes m’a immédiatement fait penser à la mienne avec ses réunions où le bruit moyen de chaque conversation ferait exploser le sonotone de n’importe quel petit vieux, où le lancer de savates est une discipline olympique à laquelle nos parents excellent et où l’amour coule à flots entre deux engueulades et trois claquements de portes.
Ce premier tome est une sorte d’introduction à cette famille à l’occasion du mariage d’un de ses membres dont on arrive très rapidement à douter de l’orientation sexuelle. Mariage qui va cristalliser toutes les tensions, toutes les rencontres et sera le point d’orgue d’une journée particulière où le futur président de la république qui pourrait être d’origine algérienne s’apprête à être potentiellement élu face à un Sarkozy en peine dans les sondages. Chaque scène est d’une intensité et d’une vivacité telle que parfois on perd un peu le fil et qu’on se demande bien comment la pelote va se reformer mais plus le roman avance mieux le dessin et les destins individuels et collectifs se forment.
Trafic de shit à la petite semaine, complot terroriste, engueulade familiale dantesque sous fond de mariage, rencontre sur le web improbable, enlèvement d’un roumain transsexuel…on se demande bien comment autant d’intrigues peuvent se rejoindre mais c’est là la réussite de ce premier tome c’est que tout tombe sous le sens et que tout s’éclaire avant la dernière scène.
Mais surtout et par-dessus tout ce qui m’a plus enchantée c’est l’irrésistible drôlerie et l’amour farouche avec lequel l’auteur dépeint ses personnages. S’agit il de membres de sa propre famille qu’il décrit ainsi avec brio ou de personnages tout droit sorti de sa fertile imagination, on ne le saura peut être jamais mais quel bonheur de tourner les pages avec un sourire permanent aux lèvres et un rire niché au fond de la gorge qui ne demande qu’a être libéré. Et puis je n’oublie pas le personnage central du livre : la ville de St Etienne que je connais surtout de par les souvenirs de ma famille qui y a longtemps vécu. Elle est présentée avec beaucoup de tendresse alors qu’il ne s’agit pourtant pas de la ville la plus « aimable » qui soit.
Bref un véritable page turner et un coup de cœur définitif pour le premier tome de cette saga dont j’ai déjà acheté les deux prochaines opus pour ne pas rester sur ma faim. Au passage je commence à me dire qu’il va falloir que je crée une nouvelle catégorie dans mon blog « lectures algériennes » afin de lister tous ces auteurs qui me ravissent et dont j’apprécie tellement les œuvres et cela en toute objectivité bien sur et sans lien aucun avec le degré de bogossitude de leurs auteurs ;-)
Une écriture fluide - on lit mais surtout on entend tout ces personnages parler - et toute en tensions.
On passe d'un personnage à l'autre et petit à petit l'intrigue est posée. On se dit que ça va mal finir ces histoires et on dévore page après page pour vite découvrir la suite.
J'adore ce type de roman où à la fin du tome 1, je me jette sur le tome 2 pour retrouver les personnages.
Un roman à dévorer qui en appelle d'autres :)
Si ce n’est encore fait, lancez-vous sans délai dans la lecture du roman fleuve de Sabri Louatah : Les Sauvages. Le quatrième volume est promis pour bientôt et tous ceux qui ont dévoré les trois premiers attendent impatiemment de savoir ce qui va arriver à Fouad Nerrouche et à Idder Chaouch, sans oublier sa fille, Jasmine, et la journaliste, Marieke, abandonnée en très fâcheuse posture tout en haut d’un rocher de la forêt de Fontainebleau…
"Les Sauvages" débute à Saint-Étienne, avec la famille Nerrouche qui se prépare pour le mariage de Slim, fils de Dounia, frère de Nazir, homme très mystérieux, et de Fouad, acteur à succès. Les noms se bousculent, se mélangent un peu car il y a du monde dans cette famille d’origine algérienne, kabyle plutôt, installée en France depuis cinquante ans.
Cette fin de semaine ne s’annonce pas comme ordinaire car, le mariage a lieu la veille du second tour de l’élection présidentielle, second tour qui devrait voir la victoire de Chaouch, député socialiste et maire de Grogny, en Seine-Saint-Denis. Grâce à son charisme et à sa façon très simple de se comporter avec tout le monde, il s’apprête à détrôner le sortant, un certain Sarkozy…
Tout cela serait trop beau s’il n’y avait le comportement bizarre de Krim et l’absence de Nazir pourtant frère du marié mais fâché avec Fouad. Le danger rôde autour de la fête et nous allons du quartier de Montreynaud à l’Hôtel de Ville où attendent Kenza, la mariée, et sa famille, avant d’aller chez la mémé Nerrouche puis à la salle des fêtes.
Plongés dans la vie stéphanoise grâce à la parfaite connaissance de cette ville où l’auteur est né et a vécu, nous avons droit au parler gaga avec le savoureux beauseigne, ponctué d’expressions ou phrases en kabyle et en arabe. C’est la vie des quartiers avec cette jeunesse très attachée à la famille mais remettant en cause les efforts d’intégration déployés depuis des décennies par leurs aînés.
Le tome 1 se termine avec le drame : la tentative d’assassinat de Chaouch. Krim était monté à Paris, a pris le taxi : « Il avait l’air d’un chameau dans un escalier, » pour aller voir Aurélie avant d’être pris en charge par un rouquin…
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
le romancier de 29 ans imagine le destin du député chaouch qui devient le premier kabyle a acceder a la présidence francaise. Mais le jour meme celui-ci est abattu par krim nerrouche. Sabri louatah signe un roman imparable suer l hysterie sécuritaire et les tensions religieuses propres à notre temps. Il réussit a tisser au fil d un récit acide et déjanté les trajectoires intimes de personnages mus par des forces qui les dépassent. Un cocktail gagnant dont on guette la 3e saison attendue ( je crois) en mars prochain. En effet, " les sauvages 2 " est aussi sortie.
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