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Les poteaux de torture

Couverture du livre « Les poteaux de torture » de Abdel Hafed Benotman aux éditions Rivages
  • Date de parution :
  • Editeur : Rivages
  • EAN : 9782743615741
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

" Tranquille et serein, dans ma cellule, j'attendais patiemment mon troisième infarctus en discutant avec papa et maman de choses et d'autres. Bien qu'athée absolu, j'égrenais dans une prière païenne le chapelet des prénoms de gens - hommes, femmes, enfants - aimés, sans oublier ceux des... Voir plus

" Tranquille et serein, dans ma cellule, j'attendais patiemment mon troisième infarctus en discutant avec papa et maman de choses et d'autres. Bien qu'athée absolu, j'égrenais dans une prière païenne le chapelet des prénoms de gens - hommes, femmes, enfants - aimés, sans oublier ceux des chiens, chats, lapins, hamsters, oiseaux, rats, chevaux ânes qui avaient un temps accompagné ma vie. Je leurs confiais à tous et à toutes, dans un jeu à voix hautes, mes soucis cardiaques, et lorsque la porte de la cellule se refermait pour la nuit sans possibilité de l'ouvrir de l'intérieur, je me préparais au serrement d'une douleur dans la poitrine, je le faisais tous les soirs "
" Si je devais définir le travail de cet écrivain, je dirais que c'est son coeur qu'il arrache devant nous et le pose, encore battant sur la table ", écrivait Robin Cook à propos du premier recueil de Benotman, Les Forcenés (Rivages/Noir n° 362). Ces lignes pourraient également s'appliquer à ces Poteaux de torture, dix-huit nouvelles brutales, choquante, bouleversantes. Il y est bien sûr question de justice, de sentences et de prison, mais pas seulement de la peine que doit purger le condamné ; les prisons chez Benotman, ce sont toutes les formes d'aliénation. Dans son univers, l'enfermement est aussi présent dehors que dedans, un enfermement qui peut aller jusqu'à la psychose.
L'impossibilité d'infléchir son destin, l'impuissance de l'individu broyé par une société fondamentalement inégalitaire débouche sur des cris de révolte qui sortent des tripes des personnages et touchent au coeur. Cette révolte est portée par des voix intérieures qui hurlent en un style indirect libre où explose une variété de trouvailles linguistiques, tant sur le plan du lexique que des images. Entre noirceur et causticité, la marque d'Hafed Benotman est là : dans des récits coups de poing, qui se font l'écho d'une réalité que l'auteur dévoile sans tabou, avec les mots pour arme essentielle.

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