"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Aux États-Unis, en 2029.
Les États-Unis ont élu leur premier président latino, l'Espagnol est devenu la première langue du pays, l'Indonésie a annexé l'Australie et Poutine est toujours au pouvoir.
Comme toutes les familles américaines, les Mandible subissent la crise économique. La situation est grave mais pas désespérées : certes, les légumes sont devenus hors de prix, l'eau est une denrée rare, même le papier toilette est soumis à la plus grande rigueur, mais les comptes du patriarche sont bien garnis, l'heure de l'héritage est proche.
C'est alors que le Président Alvarado annonce la faillite des États-Unis : l'argent des particuliers est réquisitionné, les seniors sont expulsés de leur maison de retraite, les salaires ne sont plus versés. La maison de Florence Mandible devient le dernier refuge de toute la famille. Mais combien de personnes peuvent vivre en totale promiscuité dans une petite maison de Brooklyn ? Combien de temps avant que la solidarité entre ses habitants ne laisse place à la colère, à la haine ? Avant que la famille Mandible ne s'écroule, comme le reste du monde qui l'entoure ?
De l’auteure, j’avais adoré Il faut qu’on parle de Kevin. Je me faisais une joie de la retrouver. Certes, c’est un pavé, mais le récit mais vraiment du temps avant de commencer.
Et puis les explications sur le crack boursier que subit les Etats-Unis sont trop longues, trop détaillées et ont fini par me lasser.
Même en ne lisant pas ces passages, le roman ne démarre jamais vraiment.
Mais qu'il est long, ce livre !
Des considérations interminables sur l'économie américaine, mondiale, et toutes ses faillites, ses dérives, ses risques, viennent casser complètement le rythme et, comme je n'ai que de très vagues notions sur le sujet, je n'ai pas tout compris et me suis souvent fort ennuyée.
L'histoire de la famille Mandible confrontée à l'effondrement d'un système qui l'a enrichie et d'un mode de vie relativement privilégié m'a davantage intéressée. Les différentes stratégies utilisées par chacun des membres de la famille pour survivre reflètent la valeur que chacun attribue aux principes moraux et sociaux. Mais tout cela manque de vie, de chaleur, de romanesque !
Trop didactique à mon goût !
Lionel Shriver est une auteure dont la popularité a explosé à la sortie de « Il faut qu’on parle de Kevin ». Ce roman controversé, adapté au cinéma, a été un grand succès littéraire. Moi qui ai toujours peur de passer à côté de nouveautés et qui suis toujours très curieux de rencontrer de nouvelles plumes, je me suis donc décidé pour son dernier opus.
Avant l’ouverture de cet ouvrage (je ne lis presque jamais la quatrième de couverture !), j’ai été un peu retissant devant sa couverture au design plutôt austère. Une fois dans le vif du sujet, cette sensation ne m’a pas vraiment quitté. L’auteure nous propose une dystopie qui imagine le monde après un drame économique. On suit la famille Mandible à travers tous les obstacles qui vont se trouver sur leur passage. Leur condition va se dégrader au fil des évènements et ils vont devoir s’adapter pour survivre. Ce récit permet d’imaginer les dégâts que peut occasionner des décisions financières. Il imagine aussi tous les bassesses par lesquelles tout un chacun est capable de passer lorsqu’il est sous la contrainte. Même si le monde semble s’écrouler, il apparaît que la famille et les liens sociaux sont toujours au-dessus de tout, quitte à renier ses convictions.
Cet examen d’un probable futur est très intéressant, très bien traité et m’a ouvert les yeux sur les risques encourus par le monde moderne. Le style de Lionel Shriver est de haut niveau et j’ai bien conscience qu’il lui a fallu fournir un travail énorme pour être aussi pertinente sur un tel sujet.
Mais alors qu’est-ce que c’est froid ! Durant 500 pages assez linéaires, on passe d’un membre de la famille à un autre. A chaque chapitre, pendant de longs dialogues et de longs développements, il est question d’économie. Le livre est truffé de termes techniques et de réflexions sur la tournure économique des choses. Il se résume finalement à l’étude d’un scénario probable de l’évolution de la finance mondiale, mais analysée vraiment en profondeur.
Par conséquent si vous recherchez une fresque romanesque, passez votre chemin, parce que « Les Mandible » se rapproche plus de l’essai que du roman. Je suis donc un peu déçu car je m’attendais à autre chose. Heureusement, j’étais en congés pour lire ce livre ardu et j’ai pris le temps d’apprécier tout de même cette vision intelligente et sombre de notre avenir!
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