"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Victor Anthracite, c'est le personnage que Gérald Auclin a créé pour s'amuser avec les différents types de récit de genre. Entre la vraie-fausse grande aventure parodiant Hergé (Victor Anthracite et les trafiquants de parapluies, 2008) et le polar hard-boiled (« Dur à cuir » in DMPP n° 8, 2012), s'inscrivent ces Illusions (2008-2011), sorte de romance dépressive nourrie aux fantasmes qui ne se réalisent jamais, empruntant son titre à la célèbre chanson de Serge Gainsbourg. Pour la préparation de cette fiction mélancolique, Gérald Auclin se sera servi de sa propre revue pour mettre en place les grands axes du récit et la majeure partie des détails (DMPP n° 5, 6 et 7). Pour la préparation de ce livre, il aura recomposé son récit par l'ajout de quelques scènes mémorables, et peaufiné avec cette saine maniaquerie qui le caractérise (voir Incidents, 2011) une mise-en-scène à l'efficacité redoutable, pleine de fausses symétries perverses et de répétitions visuelles, tout en blocs de noirs et réserves de blancs. Un livre plein d'amitié et de drague complexée, d'obsessions sexuelles et de brumes d'alcool, de poésie et d'hallucinations, pour un réconfort à la solitude des losers amoureux.
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