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Quand on n?y connaît rien en barbouille, on ferait mieux de se coller devant une série amerloque à la télé. C?est que j?aurais dû faire. C?est ce que je fais de mieux. Alors quelle idée m?a pris d?aller fourrer mon nez dans ces tubes mal rebouchés ? Les odeurs de térébenthine ont rendu tout le monde maboule. Momo tombe amoureux d?une vieille aristo qui balade un mini-chien rose, moi je ne fais que des conneries (manipulé par le bout du nez par une minette. Ça change, hein ?) et René fout des coups de pied dans la fourmilière et des coups de butoirs dans la bonne de notre suspect number One. Suspect ? C?est du moins ce qu?on croie. Moins que quiconque, je ne suis à l?abri d?une erreur judiciaire. Le commissaire en perd, momentanément, sa déontologie atavique. Mais heureusement que, même en congé « attentat », Vaness? ne perd pas le nord. Si elle n?était pas là, il me faudrait l?inventer celle-là. Mais tout se termine bien car, enfin, la Russie reconnaît mon talent. « Nul n?est prophète en son pays » selon Luc et Matthieu. Ils avaient bien raison, ces mecs qui devaient être les René et Momo de Jésus. Enfilez un tablier, on y va !
Le neuvième bébé de l’auteur, que je suis dans ses péripéties et qui résonne comme la neuvième de Beethoven.
Me croirez-vous, ce farceur nous donne à chaque opus un préambule qui nous présente ses personnages principaux, Cicéron et ses potes René et Momo, Saint Antoine. Impossible de les confondre ceux-là. Pourquoi lis-je ce préambule, je crois que c’est évident pour la liste des conquêtes de notre détective, ses nanas comme il dit. Là, la lectrice que je suis, pourrait perdre le fil bien que notre homme soit fidèle à sa manière mais pas du tout enclin à fixer un numérus clausus.
Cicéron, notre détective préféré, est sollicité par une surgie de son passé, des bancs de l’école. Non, cette connaissance ce n’est pas Séverine mais sa fille évidemment. Il va se trouver avec son équipe, embringué dans une sombre histoire de tableau volé, un Mijo. Imaginez !
Bien évidemment c’est Cicéron qui narre l’affaire, vous interpelle et vous fait le témoin de ses saillies littéraires (calembours, néologismes etc.) et pas seulement littéraires. Vous lecteur participerez à tout, il ne vous épargnera rien.
Au départ de cette nouvelle aventure notre détective est bien ennuyé René et Momo sont fâchés. Pas facile de les réconcilier mais la visite de vignobles aide bien et enfin René prononcera le sésame ; « J’mescuse, Momo… Mes pensées ont dépassé mes paroles. » et voilà notre quatuor remis en selle, ouf on n’imagine même pas la perte irrémédiable que cela aurait été pour nous.
Ragaillardis par ce nouveau départ, chacun va apporter sa contribution à la résolution de cette affaire.
Comme toujours, les portraits sont croqués avec humour, cocasserie et humanité.
Il faut remarquer pour ce neuvième opus des similarités avec la neuvième de Beethoven, eh oui rien que ça ! Dans cette histoire on célèbre le symbole de la fraternité du peuple, l’apogée d’une amitié et des amitiés particulières, une ode à la joie, une enquête aux dimensions colossales. Le monde de l’Art dans tous ses états.
Que notre auteur soit habile à fabriquer sa pelote en détournant l’actualité, les tics de langage de nos édiles, et à mettre en avant ceux dont on parle peu ou pas, le lecteur s’en réjouit.
Je ne vous dévoilerai rien de l’intrigue, trop facile, lisez, vous dis-je !
Tiens bon l’pinceau, y a des coulures peut se résumer par cet éclair de lucidité de René « Le temps qu’on perd, c’est la salle d’attente du cimetière… » et j’ajouterai pour finir sur l’Hymne à la joie « Tous les êtres boivent la joie, aux seins de la nature… »
Un immense merci à Claude Picq et aux éditions Palémon pour leur confiance.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 21 janvier 2019.
"Quand on n'y connaît rien en barbouille, on ferait mieux de se coller devant une série amerloque à la télé. C'est ce que j'aurais dû faire. C'est ce que je fais de mieux. Alors, quelle idée m'a pris d'aller fourrer mon nez dans ces tubes mal rebouchés ?" (4ème de couverture)
Mieux qu'un résumé perso fait par moi-même, j'ai préféré la prose angledroitesque, puisque le principe des histoires dans lesquelles il est le personnage principal -je ne dis pas le héros pour ne pas froisser sa modestie- est que c'est lui-même qui les raconte. Un peu à la manière même pas cachée de San-Antonio, d'ailleurs Cicéron Angledroit qui est détective privé, est aidé par divers seconds rôles -présentés en début d'ouvrage, très bonne idée- dont René, "un peu le Béru de San-A mais en moins exotique".
Si Cicéron en est à sa neuvième aventure, je le découvre et je me demande bien pourquoi je ne l'ai pas fait plus tôt, surtout que Oncle Paul en parle souvent. Ben, maintenant, j'ai très envie de lire les aventures précédentes, parce que franchement, je me suis bien marré. Tous les personnages sont décalés, pas forcément très bons dans leur domaine, fort drôlatiquement décrits. Les dialogues plus que savoureux :
"- Tu finis à quelle heure ce soir ?
- Je pensais sept heures. J'ai de la récup... mais dans l'autre sens. Avec cette connerie de pointeuse, des fois, j'oublie de venir travailler avant de pas venir." (p.138)
C'est un plaisir de bout en bout. Cicéron est en grande forme et il vaut mieux parce que ses maîtresses et en particulier Vaness' la flicque lui en demandent beaucoup -mais rien qui ne soit pas lisible par des oreilles chastes autant que des oreilles puissent lire et être chastes. L'intrigue est comme le reste, décalée et drôle. Je serais bien resté un peu plus longtemps avec Cicéron et sa bande, et lorsque j'aime comme ça, d'habitude, j'écris vivement la suite ; cette fois-ci je l'écris aussi et je rajoute vivement le début, car je crois bien que je vais aller fureter du côté des premiers tomes...
A noter qu'à l'instar de Frédéric Dard pour San-A, Claude Picq, n'est pas totalement innocent dans les aventures de Cicéron Angledroit.
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