"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Comprends-moi bien, pourtant. Je ne dis pas que ton histoire n'est pas la vraie. Je dis seulement qu'elle n'est pas assez forte face à la leur. Et tu as déjà compris, puisque tu la tais, tu sais déjà, sans doute, qu'il vaut mieux, toujours, dans une famille où règnent des histoires divergentes, et dans le monde tel qu'il va, être du côté des histoires les plus fortes. » Au coeur de l'été, une fille étrangère vient troubler le quotidien morne d'Oskar et de sa soeur, qui habitent avec leurs parents une maisonnette en bordure d'une voie de chemin de fer désaffectée. En parallèle de ce récit d'initiation, ou plane l'ombre d'un drame, se déploie une société entièrement dévouée au travail et a l'asservissement des esprits et des corps. Il règne dans cet univers un discours de terreur, la promesse d'une terrible menace qui est sur le point d'advenir et que seule Stern, héroïne placide, poète plus que guerrière, ose défier.
Au cours de quatre saisons mouvementées, Les Échappées tisse un récit de l'émancipation par le mouvement. On suit des femmes qui ont choisi la fuite par courage, pour se sauver et sauver celles et ceux qu'elles aiment, pour échapper à une parole autoritaire et mensongère, à un pouvoir oppressant et destructeur. Lucie Taïeb noue, en deux intrigues parallèles, un drame qui met en opposition, dans la sphère intime et dans la sphère politique, des individus isolés face à un pouvoir qui pourrait les écraser, mais dont ils parviennent à s'affranchir.
C'est un étrange ouvrage, saisissant, à plusieurs niveaux de lectures possibles.
À la fois roman d’anticipation, voire de science-fiction, et manifeste invitant à l’insubordination. C’est en même temps un ouvrage infusé de poésie.
Le récit commence près d'une voie de chemin de fer désaffectée où un jeune garçon suit à distance une jeune fille, et se termine sur une plage jonchée de corps immobiles et silencieux qui s'animent à nouveau quand deux femmes qui arrivent là, après un long périple, y posent le pied.
Entre ces deux lieux et ces êtres différents, qui peut-être au fond sont les mêmes, une route dans la brume.
Une route sur laquelle longtemps, on croit tourner en rond.
Tourner en rond comme chercher solution.
Un temps de pause qui s'étire après les événements.
Un temps de latence, de lente reconstruction, de réflexion et de réorganisation du monde, qui s'installe et s'organise mine de rien, derrière la brume.
Tout le long de l'ouvrage, on se demande où l'auteur souhaite nous emmener.
On aimerait comprendre parce que comprendre serait envisager une solution. Laquelle sûrement est multiple.
Il s’agit de savoir comment être, comment faire dans ce monde exposé voué au travail où l'individu ne fait que servir la société qui le dévore.
Quelle liberté d'être derrière cette machination posée, l'ordre imposé par la société qui se repaît des êtres ?
Les êtres élaborent, des circonstances étranges où trop d'individus à bout s'effondrent et disparaissent, des solutions simples comme un sursaut , une prise de conscience soudaine alors qu’on les manipulait à perdre de vue l’essentiel.
De quoi est faite notre humanité ?
En dehors d'une certaine poésie de l'écriture, je ne peux pas dire que j'ai aimé ce roman étrange. Etrange et un peu dérangeant, où les personnages se croisent sans se voir, tentative de dystopie plus ou moins réussie, je suis restée hermétique et incompréhensive face à ce récit.
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