Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Un événement inexpliqué, le « Ravissement », a provoqué la disparition de millions de personnes à travers le monde. A Mapleton, bourgade du Midwest, c'est un bouleversement pour la famille Garvey, qui fait partie des survivants. Kevin devient le nouveau maire, sa femme Laurie, leurs enfants, Tom et Jill, se débattent pour redonner un sens à leur vie. Tandis que Laurie part rejoindre une secte de « pénitents », sa fille, autrefois lycéenne modèle, se livre à tous les excès. La chronique décapante et intimiste d'une famille américaine moyenne après un traumatisme qui les dépasse, adaptée en série télévisuelle avec génie par le créateur de Lost sous le titre The Leftovers.
Le visionnage de la série TV « The Leftovers », adaptation de ce roman « Les disparus de Mapleton » est une expérience assez étrange et surtout déconcertante, même pour quelqu’un qui a adoré « Lost » ou « Twin Peaks » (c’est dire…). Alors, un peu décontenancée par la série, je me suis dit que ce serait peut-être judicieux d’aller voir du côté du roman s’il y avait des « clefs » supplémentaires à trouver. Je sors de la lecture du roman de Tom Parrotta avec la même circonspection que je suis sorti des de la saison 1 de la série, avec laquelle elle est censée se confondre ! Le 14 octobre, il y a 3 ans, un grand nombre de personnes se sont purement et simplement volatilisés à travers le monde, toutes à la même seconde, sans cohérence, sans le moindre début de logique : des hommes, des femmes, des jeunes, des vieux, de toute religions ou sans religion, de toute condition, des anonymes, des stars, du village perdu en Papouasie à Los Angeles, personne n’y a échappé. A Mapleton, dans l’Etat de New York, le maire Kevin Garvey n’a vu personne de sa famille disparaitre mais le « Grand Ravissement » à fait exploser sa famille malgré tout : sa fille autrefois si bonne élève semble déconnectée, sa femme et son fils ont rejoint chacun une secte différente et ont coupés les ponts, autour de lui tout le monde semble confronté à un deuil impossible et qui n’a aucun sens, et ce que la raison ne peut expliquer devient vite un terreau fertile pour la folie, pour l’embrigadement, ou pour le désespoir. Dans son roman, Tom Perrotta s’attache davantage à peindre, au travers de ses personnages, le portrait d’une population ordinaire confronté à l’extraordinaire, et d’explorer par le menu les différents type de réaction possible, avec ce qu’elles supposent d’irrationnel. De ce point de vue, c’est assez finement observé et exploré, on sent que, malgré le postulat de départ heureusement improbable (et qui ne sera jamais expliqué bien entendu), toutes ces réaction sont hautement plausibles. Me problème du roman, à mes yeux, c’est qu’il navigue un peu « a vue » et se termine sans avoir bouclé la moindre boucle. Les personnages sont à la fin du roman peu ou prou dans la même confusion qu’au début, leur situation a bien évolué et il y a dans « Les disparus de Mapleton » une sensation d’inachevé un peu désagréable. Les différences avec la série sont assez importantes quand même, pour qu’on puisse trouver de l’intérêt à lire le roman puis voir la série ou inversement. Mais ne comptez pas sur le roman de Perrotta pour comprendre de « Leftovers », le roman étant beaucoup plus terre à terre que la série !
C'est un roman tout à fait intéressant et d'une certaine manière très actuel avec toute la violence qui fait rage actuellement, les dérives religieuses, les dérives d'artifices et autres pansements à la souffrance humaine. C'est très intéressant de voir comment à un même événement tragique les personnes vont réagir de façons tout à fait différentes, certains vont se perdre dans la drogue, dans l'alcool ou le sexe, d'autres vont tomber entre les griffes d'un gourou qui leur promet de sauver le monde, certains vont former une secte qui s'interdit de parler pour faire pénitence pour les autres, certains vont se ruer à corps perdus dans l'aide à autrui pour oublier. Tous à leur manière cherchent à s'expliquer ce qu'ils ne comprennent pas, ils cherchent des réponses à ce qui les dépassent.
Cela pose la question de comment peut-on survivre aux disparus ? Comment ne pas se sentir coupables ? Pourquoi eux et pas nous ? Les personnages sont humains et attachants dans leur façon d'essayer de faire face, de s'en sortir, ça pourrait être n'importe lequel d'entres nous. L'ambiance est pesante et si vous cherchez l'action à tout va ce roman risque de ne pas vous plaire. Il n'y a pas beaucoup d'action c'est un roman psychologique.
C'est malheureusement, un roman qui résonnent encore plus ces jours ci car il y est question de religions qui essaient de tirer profit de ce qui est une horreur, ils essaient de recruter de nouvelles ouailles et au lieu d'unifier cela divise. Je l'ai lu avant les drames mais j'écris la chronique après et j'avoue que cela lui donne une autre dimension. C'est un livre très profond et très agréable à lire, de plus, l'écriture est très bonne.
VERDICT
Je le recommande aux lecteurs de romans psychologiques par contre je me dois de mettre en garde les fans d'action car ce n'est pas du tout un roman d'action.
Phénomène inexpliqué, le Ravissement a provoqué la soudaine disparition de milliers de personnes à travers le monde. Mapleton, petite bourgade américaine, a connu son lot de disparus comme partout ailleurs. Et comme partout ailleurs, les habitants rescapés de ce terrible 14 octobre ont dû composer avec la tragédie et les sentiments contradictoires qu’elle a engendrés. Les Garvey ont eu la chance d’être épargnés mais chacun va réagir différemment. Laurie, la mère rejoint les Coupables Survivants, un groupe d’illuminés qui ont fait vœu de silence et milite contre l’oubli. Jill, la fille, se détourne du lycée et abuse d’alcool et de sexe tandis que Tom son frère quitte l’université pour servir Saint Wayne, gourou auto-proclamé d’une secte qui pense sauver le monde. Seul Kevin, le père, tente de maintenir un semblant de normalité. Il s’investit dans son nouveau rôle de maire et se rapproche de Nora dont le mari et les deux enfants ont disparu.
Comment réagir face à un évènement qui bouleverse tout ? Croyants ou athées, tous cherchent à comprendre l’inexplicable et trouvent refuge soit dans les croyances les plus loufoques, soit dans la négation de la réalité.
Réflexion sur la souffrance et les mécanismes de défense pour combattre l’intolérable, Les disparus de Mapleton évoque des disparitions en masse, mais plus universellement il pourrait s’agir d'une guerre ou d'une vague d'attentats. Quand la douleur est intolérable, quand continuer à vivre semble vain, comment survivre avec la culpabilité d’être un rescapé ? Comment faire preuve d’empathie quand on a soi-même été épargné ? Comment concilier le statut de héros des disparus avec ce que l’on ressent au fond de soi sur la vérité de ces êtres ?
Tant de questions et bien d’autres que les héros de ce roman se posent sans trouver de réponses entièrement satisfaisantes. Terriblement triste, mais parfois drôle aussi, ce livre ne laisse pas indifférent et propose un voyage au cœur du pire, de l’indicible en compagnie de personnages humains et attachants. A lire.
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