"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Depuis qu'elle a découvert l'identité de l'assassin de son père, Macha Karavaï, jeune étudiante en droit et stagiaire à la police de Moscou, reste cloîtrée chez elle. Mais un nouveau tueur en série sévit dans la ville, laissant dans son sillage le corps de jeunes femmes nues, étranglées au moyen d'un fin lacet de soie. Près d'elles, une esquisse du peintre Ingres. Ce sont toutes des femmes parfaitement ordinaires, pourtant, avec chacune d'elles l'assassin semble donner corps à une oeuvre de son cru, et se jouer des enquêteurs à ses trousses.
Aux côtés d'Andreï Yakovlev, son supérieur, Macha décide alors de s'engager dans une véritable course contre la montre pour tenter d'établir un lien entre les jeunes femmes russes et le légendaire peintre français.
Un polar assez classique dans sa construction avec un duo d'enquêteurs, Andreï Yakovlev et sa stagiaire, Macha Karavaï ; enfin sa stagiaire...
Des jeunes filles se font enlever et réapparaissent quelques semaines plus tard, mortes avec une esquisse d'Ingres à côté d'elles.
Une course contre la montre s'engage.
On évolue dans le monde de l'art, des contrefaçons et des modèles.
Pour ceux qui aiment la Russie, il y a Moscou, Saint-Pétersbourg et la neige en toile de fond.
C'est sans prétention, se lit avec plaisir et les personnages sont attachants.
J’ai pris plaisir à découvrir un tout petit pan de la Russie à travers cette enquête et à suivre un récit enroulé autour d’un tableau et d’une esthétique.
Par contre pour moi le tandem d’enquêteurs n’est pas crédible, l’histoire entre la stagiaire bilingue, perspicace et plus efficace que son chef et amant est à balayer. C’était un cliché encombrant. Le personnage de la dernière rescapée du tueur était plus intéressant comme le profil des précédentes victimes, je suis déçue que cette partie n’est pas été creusée par l’auteur. C’étaient des figures plus équivoques que les héros du récit, avec plus d’aspérités, de parts d’ombres et qui semblaient raconter autre chose sur la Russie. Le tueur aussi est intéressant et insuffisamment exploité, j’en attendais davantage. L’auteur, à mon sens, ne s’est pas concentré sur les bons personnages.
En bref c’est un roman qui se lit facilement, l’ombre d’Ingres qui plane sur ce cadre russe m’a séduite mais les personnages principaux auxquels le lecteur pourrait être tenté de s’identifier ressemblent à des figures d’innombrables autres romans policier ce qui réduit considérablement son intérêt.
Le résumé de l’éditeur :
Des jeunes filles disparaissent dans d'étranges circonstances à Moscou. Ce ne sont ni des stars, ni des mannequins, ni des filles de banquiers, mais des vendeuses et des femmes de ménage pas très jolies, un peu trop rondes, avec des vies pas très réussies. Elles sont retrouvées mortes dans leurs appartements et portent toutes au cou la trace d'une strangulation avec un lacet. Les policiers découvrent par ailleurs d'anciennes esquisses du peintre Ingres posées sur le corps de chaque victime.
Macha Karavaï, jeune étudiante en droit en stage à Petrovka, et Andreï Yakovlev, son responsable, mènent l'enquête pour savoir comment d'authentiques esquisses du tableau Le Bain turc ont pu quitter la France pour se retrouver dans la banlieue pauvre de Moscou. Toutes ces esquisses devraient être conservées au musée Ingres de Montauban mais lorsque la préfecture de police de Paris vérifie, elle découvre qu'il y a eu substitution. L'affaire prend alors une ampleur internationale et le tueur sophistiqué se joue des enquêteurs qui doivent résoudre pas à pas un véritable casse-tête et comprendre ce qui lie ces jeunes filles russes au légendaire peintre français.
Ce que j’en pense :
C’est un bon policier classique et conventionnel. Seule originalité : le lien avec la peinture, et l’univers d’Ingres.
Les ingrédients sont également bien mixés : un serial killer, un peu d’approche picturale, un peu d’amour, un peu de rebondissements, un peu d’exotisme avec l’enquête menée en Russie et en France
Un bon ouvrage de divertissement.
Maria Karavaï (Macha) étudiante en droit, est stagiaire à la Petrovska de Moscou, auprès du capitaine Andreï Yakovlev.
Tous deux sont intimes depuis que Macha a subi un lourd traumatisme (je présume qu’il aurait été plus judicieux de ma part de lire le premier opus de l’auteure avant celui-ci !)
Ils enquêtent sur un tueur en série, qui étrangle des jeunes filles et dépose sur leurs corps dénudés des esquisses de Dominique Ingres (apparemment des esquisses originales, volées dans un musée de Montauban, ville française dont est originaire le célèbre peintre)
Une intrigue sans prétention, un peu trop conventionnelle, trop banale à mon goût. J’aime qu’un roman policier me tienne en haleine et me fasse frissonner … La construction triangulaire des paragraphes met en alternance les trois protagonistes sur le devant de la scène (Macha, Andreï et « lui » quand c’est le tour du tueur) sans parvenir toutefois à rendre le texte palpitant … Dommage ! Je n’ai pas détesté mais pas l’ombre d’un coup de coeur non plus … Un avis « tiède » donc …
Je suis ravie de retrouver Moscou, et ici le musée Pouchkine, dans l'univers de Daria Desombre ainsi que ses deux protagonistes, le rustre Andreï Yakovlev, le capitaine de en compagnie de la jeune stagiaire Maria Karavaï, désormais sa compagne à la vie comme à la Petrovka. J'avais apprécié le tome précédent, lequel nous plongeait au milieu des Vieux-Croyants, j'ai autant aimé ce volume-ci.
Nous retrouvons les deux moscovites quelques semaines après la fin de leur première enquête ensemble, qui a laissé la jeune femme totalement éteinte, à la limite de la dépression. Cette fois-ci, nous pénétrons la sphère artistique avec un tueur aux velléités picturales, enfin peu de délicatesse et de beauté, serait-on tenté de se dire. Mais n'allons pas trop vite. En revanche, on y retrouve un peu d'exotisme pour le lectorat russe pour qui le mot bouillabaisse sonne comme un borborygme infâme plutôt qu'une soupe délicieuse, comme l'oukha en serait un à nos yeux. C'est plutôt plaisant d'avoir agrémenté l'intrigue d'un arrière-plan artistique même si le premier plan, celui de la torture et de la mort, reste assez sinistre, j'en conviens. Je connais peu Ingres et son oeuvre, mais d'avoir recours à un peintre français, « physiquement » assez peu présent en Russie (les tableaux du maître présents dans le pays se comptent sur les doigts d'une mains: La Vierge à l'hostie au musée Pouchkine, un deuxième le comte Nikolaï Dmitrievitch Gouriev, 1821 se trouve à l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg et un dernier en collection privée, si l'on en croit Daria Desombre), permet d'ébaucher une esquisse de lien avec ses lecteurs français.
Contrairement au tome précédent, l'auteure russe élargit l'horizon de ses deux enquêteurs et place le domaine d'investigation au niveau binational. Entre Moscou, son musée Pouchkine, Montauban, son musée Ingres et Paris, Ingres et ses filles, peintes, esquissées, crayonnées à la sanguine, au fusain restent le fil conducteur d'une enquête à deux mains, réunissant la France et la Russie, unies par une affectation et animosité particulières depuis bien longtemps, malgré un Napoléon 1er, malgré un pacte de Varsovie, malgré la Crimée. On apprécie cette vision élargie de la jeune auteure russe d'autant que Daria Desombre n'oublie surtout pas, encore une fois, d'ausculter et dépeindre la population moscovite, de relever l'indigence d'une population appauvrie, qui a bien du mal à s'extirper de la morosité du quotidien. de montrer l'insignifiance, le mépris et la fatuité de ces quelques privilégiés, qui étanchent leur soif en sirotant du champagne tout en se gavant de sandwichs au foie gras. Et enfin, cette classe moyenne qui fait la jonction entre les deux mondes mais qui manque de consistance. le capitaine et son manque de culture sont peut-être quelque fois risibles mais Daria Desombre leur pardonne bien volontiers face à ces falots prétentieux, incapables de profiter de quoi que ce soit.
La narration est découpée entre différents points de vue, on passe d'Andreï à Maria, du meurtrier à sa victime, ou même du capitaine russe à notre commissaire parisien Perrin, ce qui donne mouvement et action au roman. C'est d'ailleurs sur ce point notable qu'innove le roman de Daria Desombre. Cette alternance incessante de points de vue donne vie à une enquête somme toute classique, si ce n'est le modus operandi de cet obscur assassin bohème. Parce que le motif pictural donne un peu de relief et de couleurs à l'enquête, on vogue entre classicisme français à la peinture de genre hollandaise au fameux musée Pouckhine et à travers ce faussaire, ce meurtrier, un génie de la peinture, et du crime, qui malgré tout son talent reste un marginal du monde de l'art et de la vie. C'est ce qui m'a d'ailleurs attiré dans ce roman moscovite. Dommage que le personnage de Macha soit un peu lisse, et que le couple qu'elle forme avec Andreï un brin convenu.
En dehors de cela, c'est un roman addictif grâce notamment à une auteure qui a su créer, dans son écriture, un clair-obscur unique, celui des pulsions à la fois créatives et meurtrières, de l'assassin. Quelques moments piquants et cocasses, et d'autodérision, notamment celui de l'entretien du capitaine russe et du commissaire français, aussi peu doués en anglais l'un que l'autre. Un régal! En dehors de ce cela, un point me tracasse: pourquoi la traductrice utilise le mot contrefacteur, et non pas faussaire. Après une petite recherche, pour moi-même, il m'est alors apparu qu'un contre-facteur « reproduit une oeuvre existante » alors que le faussaire « ne fait » que reproduire le style de l'artiste. Merci, Prodezarts.com
J'ai passé un moment tout à fait agréable, en vacances loin de la France, juste à mi-chemin de Moscou et de Paris, en compagnie de ce roman, de Macha, d'André et d'Ingres. Il me semble que Daria Desombre annonce par ailleurs un troisième tome, Andreï le capitaine de police reste un personnage à exploiter. J'attends ainsi de voir où la mènera de nouveau son inspiration.
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