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Dans un luxueux chalet à l'écart d'une station de ski chic, une riche famille est bloquée par des chutes de neiges anormales, dues au dérèglement climatique. L'insouciance fait long feu. Aux premiers rationnements - d'eau, de nourriture, d'électricité - succède la faim, la vraie. Sans compter la promiscuité, les problèmes d'hygiène, le froid.
Ce qu'il reste de civilisation est touché à l'os. Le vernis craque, les masques tombent, révélant la véritable nature de chacun. L'instinct de survie fait place à la sauvagerie.
Quand le huis clos prendra fin, le feu aura retrouvé sa vocation originelle, et les fourrures d'apparat leur simple rôle de peaux de bêtes.
Un huit-clos qui se lit d’une traite.
Quatre personnes accompagné des deux domestiques, en vacances dans un chalet grand luxe de montage. Ils se retrouvent isolés et bloqués par des chûtes de neige apocalyptiques…
On attend une invitée qui ne viendra jamais.
Que se passe-t-il quand les conditions de vie se dégradent inexorablement et fortement ? Plus d’hygiène, plus rien à manger… Comment survivre ?
« Trop de neige dehors, plus de flotte dedans, elle est pas belle la vie ? Et plus de quoi bouffer pour tout le monde ! (…) Putain, Eric, tu en es encore là ? A croire à ce système de merde qui nous a tous conduits au désastre ? A croire encore à cette fuite en avant suicidaire qui a tout dévoré, tout épuisé, tout écrasé sur son passage ? »
Les personnalités de chacun sont tracées à grands traits percutants, sans indulgence, beaucoup de cynisme pour appuyer fortement sur le message de l’auteur. La nature ne s’est pas déréglée toute seule. C’est de votre faute, vous, qui en voulez toujours plus, qui avez épuisé l’environnement au mépris de toutes les règles de bon sens.
« Mais bordel, ça fait quarante ans ! Quarante ans que des types nous disent qu'un jour ça va vraiment chauffer, que la mer va monter, que ça va mal finir et qu'on les prend pour des tarés ! Quarante ans qu'on nous dit de faire attention...
Mais non, c'est plus fort que nous, il a fallu qu'on continue à se servir comme si de rien n'était ! On s'est goinfré, tous ! Enfin quand je dis tous, je parle de ceux qui sont du bon côté de la planète... et attention, moi le premier ! Seulement maintenant, voilà où on en est ! »
Que fait l’homme civilisé face à l’absence de nourriture et d’eau, quand la nature se venge ? Le vernis craque sous l’obsession de la survie.
« Il y a des situations où la vie est dans la mort. C’est à cette condition sine qua non que l’on survit. Quitte à lutter sans fin contre sa conscience et sa raison. »
J’ai beaucoup aimé ce roman car il répond à une de mes demandes essentielles et primaires en littérature : que l’auteur nous raconte une histoire, qu’il nous embarque dans son univers.
François d’Epenoux est un excellent conteur, et cela je l’avais déjà constaté à la lecture de son dernier roman : « Le roi nu-pieds. »
https://commelaplume.blogspot.com/
Ce court roman à l’écriture incisive débute telle une pièce de théâtre, un boulevard – c’était d’ailleurs le projet à l’origine -, et bascule peu à peu dans le thriller à la sauce morbide.
L’ambiance est un peu burlesque mais, à travers ce huis clos glacial, le récit est surtout une satire de la société bourgeoise (et peut-être même de la société tout court, la richesse ne faisant qu’accentuer le propos). Il se moque de ceux dont le manque de chips à la truffe est un problème majeur alors que le chaos commence à régner. Nous sommes témoins de cette célèbre déconnexion du monde réel de ceux qui se pensent à l’abri de tout ennui grâce à l’argent qu’ils possèdent et donc qui ne se rendent guère compte, à l’aise au cœur de leur luxueux chalet de montagne, qu’une incommensurable tempête de neige due au dérèglement climatique, les coupe peu à peu du monde extérieur et de tout ce qui va avec. Rapidement, les réserves en nourriture, en bois de chauffage, en produits pour l’hygiène s’amenuisent jusqu’à disparaître, sans oublier l’électricité qui se coupe et l’eau qui gèle.
"Liz sort son portable mais constate qu’elle n’a pas de réseau.
— Rien… et toi ?
Juliette jette un coup d’œil au sien.
— Une pauvre barre, je crois… Ah non, même pas.
— Quoi ? gémit Liz. Oh non… Eh bien cette fois, c’est « Koh-Lanta »."
Le ton est caustique, les personnages sont décapants et ne sont pas épargnés. L’enfermement exacerbe les personnalités et le basculement dans la folie est inévitable. S’en suit une sauvagerie de plus en plus prégnante, un retour au primaire qu’ils ne peuvent éluder.
François d’Epenoux arrive rapidement à planter le décor et à nous soumettre à ce que l’Homme a de plus blasant et inconscient puis instinctif. C’est brut et contondant et même si le huis clos enneigé n’a rien de nouveau sous le soleil (si je puis dire), ce texte arrive à déranger et à faire prendre conscience de la dure réalité. Aucune (leçon de) morale, juste les faits, inéluctables.
Un roman à découvrir lorsque tout n’est que brouillard pour les plus téméraires ou lors de jours radieux pour les plus frileux au genre.
Sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2023/02/08/lecture-les-desosses-de-francois-depenoux/
Imaginez-vous vous rendre dans votre magnifique chalet pour passer quelques jours à la montagne. Il neige. Le bois se consume dans la cheminée, une douce chaleur se diffuse. L’employée de maison a préparé l’apéro dînatoire avec les meilleurs produits du terroir. La vue sur la montagne est absolument magnifique. Un fond musical pour parfaire ce moment idéal vous aide à patienter. Votre meilleure amie vient vous aider à préparer le mariage de votre fille unique qui se repose à l’étage avec son futur. Votre mari est sorti avec son chauffeur. Leur retour devrait être imminent. La douceur et la chaleur de votre manteau de vison vous rassure. Vous avez la certitude que vous allez passer un merveilleux moment. Et dehors, il neige, il neige, il neige comme jamais. Le paysage est magnifique. Et s’il ne s’arrêtait plus de neiger ? Bienvenue dans Les désossés, un huis clos à couper le souffle.
Les désossés a pour thème central un confinement forcé qui vire au cauchemar. Mais attention, toute ressemblance avec une situation existante est purement fortuite. En effet, François d’Épenoux a jeté les bases de ce roman il y a une dizaine d’années puis il est devenu pièce de théâtre, avant de redevenir un roman. Deviendra t-il un film ? Toujours est-il que tout est réuni pour qu'il soit adapté sur grand écran. Le cadre idyllique, les personnages un poil caricaturaux, la tension qui va crescendo. Dès lors, à l'insouciance succède les premiers rationnements d’eau, de nourriture, d’électricité, au confort douillet succède la promiscuité, les problèmes d’hygiène, le froid. Les masques tombent, la vraie nature des uns et des autres se révèle. Quand le climat se dérègle c'est toute l'humanité qui dégénère.
Avec sa plume acerbe combinée à son sens de la mise en scène, François d'Épenoux utilise les codes du roman noir pour nous sensibiliser aux effets du dérèglement climatique. Assurément original et effroyablement efficace.
N'hésitez plus, plongez dans ce huis clos oppressant et suffoquant. Les désossés est un roman noir, très noir sur fond blanc qui se dévore.
https://the-fab-blog.blogspot.com/2021/01/mon-avis-sur-les-desosses-de-francois.html
Thème qui m’a rappelé le très bon livre de Jean Joubert "les enfants de Noé" où les personnages sont placés dans la même situation : une neige qui tombe sans arrêt, ensevelie tout et plusieurs personnes restant bloquées à l’intérieur d’un chalet.
Mais nous avons ici un roman bien plus noir que celui de Jean Joubert.
Fini le confort de la vie moderne, le luxe et les futilités auquel chacun était habitué. La situation extrême fera perdre les comportements de façade et révèlera la véritable personnalité de chacun des protagonistes et le mot « survivre » prendra tout son sens.
*****
Dans un chalet de montagne isolé, plusieurs personnes vont devoir s’organiser pour survivre alors que dehors la neige tombe sans discontinuer depuis des jours à cause du dérèglement climatique.
Marc, homme qui a brillamment réussi sa carrière professionnelle, possède un luxueux chalet sur les hauteurs d’une station savoyarde. Il y profite d’un séjour avec sa femme Liz, sa fille Juliette qui prépare son futur mariage, Eric son futur gendre, qu’il a du mal à supporter, Slav son chauffeur et ami depuis de longues années et Rose, la cuisinière.
Lorsqu’il commence à neiger, aucun d’entre eux ne sait encore que cela va durer pendant des jours et des jours jusqu’à recouvrir le chalet complètement et bloquer toute voie d’accès.
Va alors commencer une période de restrictions sur l’eau, le chauffage, la nourriture, le bois de cheminée…
Si au début certains ne réalisent pas l’ampleur de la situation, Marc et Slav, eux en sont bien conscients. Ils savent qu’aucune aide n’est à attendre d’éventuels secours car dehors il neige trop.
Peu à peu, tout va se dégrader et l’insouciance va laisser place à l’inconcevable…
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