Pour Li Yu, l'un des plus joyeux génies et des plus charmants excentriques du XVIIe siècle que la Chine ait produit, ses écrits se confondaient avec sa vie, et la vie elle-même se transformait à son tour en oeuvre d'art. Il le démontre avec éclat dans ses Carnets secrets, notes à caractère intime composées au hasard de sa fantaisie et au gré d'humeurs oisives, et dont la rédaction s'étend sur des décennies. Qu'il s'agisse du charme des femmes, de l'aménagement des jardins, de l'art de manger du crabe en automne, de la philosophie de l'ameublement, du secret de la cuisson du riz, du camping nocturne pour admirerles prunus en fleurs, de balayer ou de s'adonner aux plaisirs charnels, sans parler de la méthode pour bannir les maladies, être heureux si l'on est riche et même si l'on est pauvre, ou d'inventions comme le fauteuil chauffant, le tabouret de fraîcheur ou l'alcôve parfumée.
Cet esthète invente un art du quotidien embelli par un esprit curieux, imaginatif, qui lui fait chercher et trouver de nouvelles recettes pour vivre le bref temps que nous passons sur terre avec le plus d'agrément possible.
On pourrait le sous-titrer court traité du bonheur considéré comme un des beaux-arts, car c'est une sorte de condensé de sagesse souriante et vécue.
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