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L'innocence de Dreyfus ne fait plus de doute aujourd'hui pour aucun esprit sérieux. Ce qui fait doute encore, c'est l'attitude de l'Etat-Major. Et l'interprétation la plus courante est celle de l'erreur judiciaire que, par « esprit de corps », l'Armée se refusa, ensuite, à reconnaître. L'étude, minutieuse, conduite par Henri Guillemin, à l'aide, notamment, des dossiers conservés aux Archives Nationales, lui permet de conclure, sur preuves, que le ministre de la Guerre (général Mercier), aussi bien que les chef et sous-chef de l'Etat-Major général de l'Armée (généraux de Boisdeffre et Gonse) savaient l'innocence de Dreyfus lorsqu'ils l'ont fait, ou laissé, condamner. L'énigme désormais ouverte concerne celui qui livrait à l'Allemagne les documents qu'on accusa faussement Dreyfus d'avoir remis à Schwarzkoppen. Le traître était Esterhazy. Mais qui était Esterhazy ? Et pourquoi l'Armée protégea-t-elle cet homme au point où elle le fit ? Il y avait quelqu'un derrière lui, quelqu'un qui, à aucun prix, ne devait être mis en cause.
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