Bientôt 20 ans que la République militaire du Galley a conquis l'Amata et règne sur la surface du globe... Zen est un assassin solitaire et sans pitié qui ne recule devant rien. Et lorsqu'un médecin de campagne lui demande de l'aider à sauver les villageois tyrannisés par les forces galleyainnes, il éclate d'un rire cynique. Mais l'homme lui a inoculé un poison dont lui seul possède l'antidote...
Ce manga (en 2 tomes, mais avec une publication stoppée donc peut-être pas de vraie fin) est graphiquement magistral : les personnages sont tous bien distincts et très beaux (même les laids), c'est inventif sans être perché, le graphisme n'est pas surchargé en arrière fond, l'ensemble est esthétiquement une merveille.
Le 1er chapitre m'a bluffé tant le scénario à la Pulp Fiction ou Babel est maitrisé et captivant. le dessin est vraiment du haut de gamme. le final très bien vu. le protagoniste est sombre et à enfermer (en prison) tant l'Autre n'a pas de consistance. J'ai vraiment eu l'impression de voir une vraie personne sociopathe (impossible de se projeter dans le temps même à 1h, impossible d'avoir une conscience de soi-même, dans l'isolement social mais utilisation de l'Autre de temps en temps, etc.).
Du coup, les deux chapitres suivants sont décevants à côté. le 2e avec la jeune fille aveugle est mièvre avec la morale qu'il faut repousser les frontières de sa petite planète (les frontières de sa propre vie étriquée). C'est toutefois le contraste avec le 1er chapitre qui me fait dire ça car le scénario reste pourtant bien construit et efficace.
La dénonciation des totalitarismes est plutôt fine et j'ai beaucoup aimé la subtilité de la mangaka avec la démagogie fallacieuse des dictatures : si je vous envahie, c'est pour vous libérer d'un totalitarisme.
En revanche, zéro pointé dans le chapitre 2 et 3 : mais quelle idée de vouloir expliquer pourquoi le protagoniste est mauvais ?? Cette démarche est une pensée occidentale, pas asiatique. Ca fonctionne très bien sans chercher une cause. Celle-ci peut très bien est supposée par un déroulé de faits (Zen, le protagoniste sombre et violent et donc loin d'être Zen avec autrui, entend des brides de phrases qui lui hantent la tête et qui pourrait être "l'impulsion" - le stimuli - de ses actes mauvais).
En conclusion : une merveille visuelle et un chapitre 1 comme un cours magistral de grand scénario.
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