"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un matin qu'elle se promène avec son fils, bébé, Isabelle Maroger se fait interpeller par une femme qui la complimente pour ce bel enfant blond aux yeux bleus et ajoute « ça devient rare comme race »... Un choc pour Isabelle, qui réalise qu'il est temps pour elle de raconter son histoire. Car si elle est, elle aussi, grande, blonde et aux yeux bleus, c'est parce qu'elle est à moitié norvégienne. Sa mère est née, pendant la guerre, dans un Lebensborn, ces maternités mises en place par les nazis pour produire à la chaîne de bons petits aryens.
L'autrice et illustratrice Isabelle Maroger raconte ici l'histoire de sa mère, née en Norvège en 1944 et adoptée par un couple français en 1946. Katherine Maroger avait déjà raconté son histoire, publiée en 2008 sous le titre "Les racines du silence". Sa fille expose ici sa vision, sous forme de roman graphique, sous le titre "Lebensborn", car il s'agit du nom donné à ces "fontaines de vie". Ces maternités accueillaient en effet certaines mères et surtout, leurs enfants "potentiellement aryens"... J'ai découvert cet affreux concept en lisant cet album.
J'ai beaucoup aimé ce roman graphique. Les dessins sont simples, clairs, dans le style "dessins de presse" joliment crayonnés. Les couleurs sont intelligemment utilisées pour mettre en exergue certaines actions ou personnages. le scénario n'est pas chronologique. Très bien rythmé, il met en avant le point de vue de l'autrice, tout en expliquant parfaitement l'expérience de sa mère et de sa grand-mère biologique. Les dernières pages de l'album m'ont beaucoup émue. C'est un récit très factuels et très sensibles à fois, tout en simplicité.
Attention coup de coeur, c'est une véritable petite pépite. ♥
Isabelle Maroger nous convie dans ce roman graphique très personnel dans l'intimité familiale à la recherche de ses origines, en quête d'identité. C'est l'histoire de sa maman, Katherine mais aussi un pan de l'Histoire, une réalité du passé durant la seconde guerre mondiale; l'existence des Lebensborn qui se traduit par "fontaines de vie".
C'est tout en douceur, pudeur et émotion que le sujet est abordé.
Isabelle a toujours su que sa maman était née en Norvège et qu'elle avait été adoptée. Un jour, au collège en 1993, elle entend parler de ce programme mis au point par Himmler de repeupler l'Allemagne d'une race pure et de l'existence de ces pouponnières dont un grand nombre implanté en Norvège. Sa mère est née en 1944 en Norvège, c'est le premier choc ! 15 à 20 000 enfants seraient nés dans ces Lebensborn.
En 1998 avec l'avénement d'internet et suite au décès de sa mère aimante d'adoption, un déclic et commence alors les recherches de sa famille biologique.
C'est magnifique, le dessin est rond tout en douceur. Noir et blanc et couleurs savamment liés. Ce récit est un moment d'amour, de tendresse et de douceur. On apprend l'histoire grâce à un petit dossier en fin de roman graphique.
Cela se lit rapidement, c'est doux, émouvant, réconfortant. Un joli point de départ pour aborder un sujet de l'Histoire un peu moins connu et moins tendre. Il donne une autre vision des choses et complète bien "La pouponnière d'Himmler" de Caroline De Mulder (très documenté au niveau historique) et l'inoubliable "La race des orphelins" d'Oscar Lalo.
Une petite pépite je vous dis à découvrir au plus vite.
Ma note : ♥♥♥♥♥
Les jolies phrases
Trouver ses racines, c'est avoir une force pour mieux grandir...
Donner la vie, c'est aussi ressentir sa fragilité. La vie à son balbutiement...
https://nathavh49.blogspot.com/2024/06/lebensborn-isabelle-maroger.html
Lebensborn, Isabelle Maroger, Bayard graphic
Début des années 2000, Isabelle apprend qu’elle est la petite-fille d’une Norvégienne et d’un soldat allemand. Sa mère est née dans un Lebensborn, une maternité censée accueillir et s’occuper des enfants qui répondent aux critères aryens voulus par Hitler. Elle raconte son histoire et celle de sa mère à la recherche de leur famille norvégienne et allemande.
Excellent roman graphique qui permet d’apprendre ce qu’étaient les Lebensborn ou d’en savoir davantage. J’en ai eu connaissance il y a quelques années dans un film et dans un polar de Maurice Gouiran. De manière assez enlevée, Isabelle Maroger, qui s’inspire entre autres du roman de sa mère Katherine Maroger, Les racines du silence, explique ce qu’étaient ces établissements, principalement situés en Europe du Nord. Leur fonctionnement, leur raison d’être : donner naissance à la race aryenne. Et bien sûr les conséquences sur les mères, souvent séduites par des soldats sélectionnés dans le but d’enfanter et sur les enfants.
Le dessin est coloré, vif et libre. Il allège le thème lourd et permet, comme souvent la bande dessinée, d’aborder des sujets graves, de les mettre à la portée de tous. Ce roman graphique ne prétend pas faire référence sur le sujet, mais il est un excellent moyen de s’y intéresser, le côté témoignage lui apporte un réalisme indubitable. On peut plus aisément s’identifier. Et l’on peut également, poursuivre la recherche en ouvrant ensuite des ouvrages plus documentés et plus détaillés.
Quand j’ai vu ce titre je m’attendais davantage à une plongée historique dans un Lebensborn véritable usine à bébé aryen pour les nazis. Mais cette histoire, c’est avant tout celle de l’autrice et de sa mère qui est née dans un de ces Lebensborn. Au départ de ce projet, une réflexion qui semble venue d’un autre âge, faite à l’autrice sur la « race » de son bébé. On se laisse totalement prendre au jeu de cette enquête familiale. C’est touchant tout en gardant une certaine légèreté.
Quand j’ai feuilleté « Lebensborn » la première fois, j’ai été séduite par les couleurs, la rondeur des dessins, les pages très aérées comme un journal intime. J’étais loin de m’imaginer que ce roman graphique traitait d’un programme nazi secret, celui de faire naitre des aryens dans des maternités, majoritairement situées en Norvège entre 1942 et 1945.
En effet, nous suivons Isabelle qui découvre que sa mère est née dans un Lebensborn et que son grand-père biologique était allemand. Elle raconte comment sa mère et elle vont partir à la recherche de leurs origines et se découvrir une nouvelle famille. Mais aussi comment appréhender le fait d’être née d’un programme nazi.
« Trouver ses racines, c’est avoir une force pour mieux grandir… mais aussi se sentir libre de s’en détacher pour aller vers l’avenir. »
J’ai vraiment beaucoup aimé ! C’est une histoire traitée avec une telle sincérité et une telle humanité qu’elle m’a mis les larmes aux yeux. Je recommande ++++
Tout d'abord, remise dans un contexte historique. Lebensborn, Kézako ? Il s'agit de maternités nazies mises en place par le régime d'Hitler, d'après l'idée de Himmler, pour pérenniser la race aryenne. Ainsi les soldats allemands mettant enceintes des femmes typées "aryen" se voyaient confier une prime pour service rendu à la patrie nazie et les femmes et leurs nourrissons pris•es en charge dans ces lieux dédiés. Ces maternités étaient en activité dans différentes villes européennes (ainsi qu'en France).
La mère de notre autrice, Katherine, est une enfant issue d'un Lebensborn en Norvège, née en 1944 et adoptée en France, à l'âge de 2 ans. Tout cela, la famille va le découvrir suite au décès de la maman adoptive.
L'autrice, dans un témoignage bouleversant nous invite à passer le seuil de cette famille, cette famille qui va découvrir tout un pan de leur histoire et de leurs racines jusqu'alors inconnu.
C'est l'histoire de cette rencontre qu'Isabelle nous livre, tout en pudeur et en puissance. Une famille qui s'approprie ses origines et qui en fait une force. Une famille où l'amour fait loi.
Au travers de la "petite" histoire, on lève le voile sur un fait mal-connu de la seconde guerre mondiale.
Le dessin est juste, doux, il apporte beaucoup de légèreté à un propos qui ne l'est pas, il agit comme un souffle dans toutes ces révélations.
Isabelle de façon très intime et lumineuse a su nous rendre toutes les émotions qui l'ont accompagné lors de l'écriture de cette autobiographie et c'est une grande réussite.
Un roman graphique à découvrir et à partager autour de soi.
Lyon, mai 2014.
Isabelle vient d'avoir un petit garçon. Blond, aux yeux bleus. "Ça devient race comme race" lui lance une dame croisée dans le bus. Un échange qui renvoie Isabelle à son histoire familiale et qui la décidera à la raconter en bande dessinée.
Sa mère est née dans un lebensborn en Norvège. Ces établissements mis en place par les nazis pendant la seconde guerre mondiale avaient pour but de faire naître des enfants aryens. Ce livre retrace l'enquête familiale menée par la maman d'Isabelle, sur les traces de celle qui lui a donné vie à Hurdal. Une quête qui va mettre à jour tout une nouvelle famille jusqu'à aller à la recherche du père, un soldat allemand.
Ce récit intime et émouvant est joliment mis en scène par le dessin frais et vivant d'Isabelle Maroger. Le côté journal intime, avec ce petit format, offre une proximité et une facilité de lecture très agréable. Le trait est fin, les personnages expressifs tandis que le noir et blanc et les couleurs se répondent selon la temporalité.
"Lebensborn" est un excellent récit où la petite histoire familiale d'Isabelle Maroger rejoint la grande Histoire et permet au lecteur d'en apprendre davantage sur cet aspect peu connu de la seconde guerre. Une réussite !
Isabelle Maroger nous raconte son histoire, celle de sa mère, Annelise, née en Norvège pendant la Seconde Guerre mondiale, ainsi que celle de sa grand-mère, Gerd Anita, qui a accouché à l’âge de 17 ans dans une maternité Lebensborn.
Septembre 1944 Gerd Anita, une jeune norvégienne, donne naissance à sa fille au sein d’une maternité Lebensborn. C’est en écoutant le père de son enfant, un soldat allemand, qu’elle décide d’aller dans cette maternité spéciale, créée par le régime nazi dans le but d’obtenir des « profils aryens » afin de les ramener en Allemagne.
« Trouver ses racines, c’est avoir une force pour mieux grandir...mais aussi se sentir libre de s’en détacher pour aller vers l’avenir. »
Isabelle Maroger traite avec délicatesse et sensibilité d’un sujet important. Son récit explore le besoin de connaître ses origines pour se construire, les liens familiaux, l’adoption, l’idéologie nazie et les conséquences du programme sur les enfants Lebensborn. Le dessin expressif est empreint de tendresse, capte de belle façon les émotions. La lecture est fluide, prenante et chargée en sentiments.
« Donner la vie, c’est aussi en ressentir sa fragilité. »
Un coup de cœur :) Lebensborn est un très bel album au récit poignant qui ne laisse pas indifférent et que l’on referme avec beaucoup d’émotions.
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