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Le Yoga satra de Patanjali : analyse grammaticale et traduction

Couverture du livre « Le Yoga satra de Patanjali : analyse grammaticale et traduction » de Jean-Pierre Laurent aux éditions India Universalis
Résumé:

Celles et ceux qui pratiquent le yoga, et bien sûr le Kundalini Yoga, celles et ceux qui s'engagent dans une formation en yoga ou s'intéressent de près à cette discipline, ne manqueront pas de trouver très tôt mention des Yoga Soutra, cette oeuvre transmise jusqu'à nous sous un nom célèbre entre... Voir plus

Celles et ceux qui pratiquent le yoga, et bien sûr le Kundalini Yoga, celles et ceux qui s'engagent dans une formation en yoga ou s'intéressent de près à cette discipline, ne manqueront pas de trouver très tôt mention des Yoga Soutra, cette oeuvre transmise jusqu'à nous sous un nom célèbre entre tous : Patanjali. C'est en effet un des textes majeurs de la tradition indienne et le texte le plus ancien connu concernant le yoga; il est considéré comme le texte fondateur du yoga. Sa composition remonte aux tout premiers siècles avant ou après le début de l'ère chrétienne, mais on admet qu'il transmet des principes et des techniques d'une ancienneté bien plus considérable.
La caractéristique la plus frappante des Yoga Soûtra est leur brièveté : en tout et pour tout, 195 vers ou versets répartis en 4 chapitres ! C'est que soutra signifie simplement - fil, corde - et donc courte phrase, laquelle reliée à ses semblables constitue le fil justificateur d'une doctrine ou d'une philosophie.
De plus, les 4 chapitres des Yoga Soutra explicitent la base physique, psychologique et spirituelle du yoga . Leur titre le laisse assez comprendre : livre de l'extase, livre des moyens, livre des pouvoirs, livre de la libération.
Il en existe de nombreuses traductions en Occident, et pour nous en tenir à celles en français des cinquante dernières années, encore accessibles en librairie (de neuf ou d'occasion), on en recense une vingtaine ! Qu'on imagine alors le nombre des traductions anglaises! Pourquoi cette abondance ? La réponse est simple : toutes entendent rectifier ou améliorer la vision du yoga que propose la précédente. C'est que toutes, malgré leurs qualités littéraires intrinsèques, ont le même grave défaut : elles sont faites par des savants ou des pandits qui interprètent le texte - et même le commentent - pour élucider (à moins que ce ne soit pour renforcer) le mystère inhérent à ces versets concentrés, elliptiques, apparaissant parfois comme de simples aide-mémoire philosophiques. Par conséquent, les interprétations les plus contradictoires sont de mise, et les idées obscures souvent restent telles quelles. Pour peu que le lecteur occidental compare deux ou trois de ces versions seulement, il sent naître en lui un sentiment de frustration et de découragement ; au pire, il se détournera de ce texte-racine dont les racines sont si partiellement, et partialement fouillées. Comment donc se faire une idée juste des Yoga Soutra, juste pour soi - au moins à un certain moment de sa pensée - représentation non pas indiscutable, mais dont on puisse discuter en vraie connaissance de cause ?
On en a enfin la possibilité. Il fallait pour cela la patience, l'humilité et la persévérance de Pierre-Jean Laurent, professeur honoraire de mathématiques à la Faculté des Sciences de Grenoble, qui a longuement pratiqué le yoga lui-même en France et en Inde et l'a enseigné, tout en se posant de nombreuses questions sur le sens de notre texte de référence. La traduction des Yoga Soutra qu'il vient de faire paraître répond à ces questions, c'est-à-dire, aussi, aux insuffisances systémiques de toutes les précédentes, sans pour autant qu'on songe à nier leur intérêt.
Cette nouvelle traduction est basée sur le mot à mot le plus mathématiquement rigoureux qui soit ; elle donne en effet :
1. non seulement le texte intégral de chaque soutra en sanskrit mais, tout en proposant une traduction honnête, pour chaque mot qui compose ce soutra :
2. sa fonction grammaticale, ce qui est capital pour comprendre et discriminer, et 3. tous les sens qu'il peut avoir dans la langue sanskrite classique, et celui qui a été préféré, simplement souligné.

Sans avoir fait d'études approfondies de sanskrit, le lecteur peut donc comprendre pièces en mains ; et ces pièces étant démontées sous ses yeux, il peut juger, et éventuellement choisir une signification plus convenable à son esprit au moment où il lit. Quitte à changer de représentation plus tard à sa guise, selon le processus que suit son esprit, et le cycle où il en est .
A ma connaissance, il s'agit de la toute première présentation-traduction au monde qui donne le pouvoir de construire soi-même sa compréhension des Yoga Soutra, en utilisant la force de son intelligence. Et, après avoir nagé dans l'océan du temps, le lecteur fixera sa pensée sur une interprétation stable, non-liée aux incertitudes du mental d'autrui, pour qu'enfin la lecture se réalise de ce point de vue selon la règle d'or du yoga, telle que l'enseigne le tout-début de l'ouvrage : Yogah cittavrrittinirodhah 'Le yoga, [c'est] l'arrêt des fluctuations du mental'.

Et si votre vécu vous suggère que " citta ", " vritti " et " nirodha " se diraient mieux que " mental " (esprit, conscience, réflexion), etc., vous êtes armé-e pour le faire. Décidez et jugez de votre décision.

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