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Installé à Malte en 1530 par les soins de Charles-Quint, de ce fait vassal du vice-roi de Sicile, l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem avait perdu l'indépendance politique et militaire qui était sienne à Rhodes.
Durant tout le XVIe siècle il en avait été réduit au rôle de satellite de l'Espagne, en dépit du poids que, traditionnellement, pesaient en son sein les trois Langues françaises, avec la multitude de leurs chevaliers et de leurs commanderies. Au XVIIe siècle, cela est de moins en moins vrai. L'Espagne sombre dans la décadence en même temps que la France de Richelieu, puis de Louis XIV, gagne en puissance.
Dès la prise du pouvoir par le Grand Roi, l'Ordre de Malte gravite désormais dans son ombre ; et il en sera de même au siècle suivant. Les relations, très étroites, sont d'abord diplomatiques, et l'Ordre en connaît le prix : il n'a rien à refuser au Cardinal, et moins encore au Roi Soleil. Militaires ensuite, la Marine royale étant alors truffée de chevaliers qui ne trouvent pas à Malte un terrain suffisamment vaste pour leurs talents ou (et) leurs ambitions.
Tous les grands noms qui l'illustrent alors - Forbin, Vincheguerre, le chevalier Paul, Valbelle, Tourville, parmi d'autres - sont des chevaliers de Malte. Sans eux la Royale n'eût pas été ce qu'elle fut, et les événements eussent souvent suivi un cours différent. Ce sont ces relations, parfois tumultueuses et pittoresques, toujours fraternelles, entre l'Ordre de Malte et la France, qui sont étudiées ici.
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