Sa relation du procès des templiers a paru dans la prestigieuse Revue des Deux Mondes en janvier 1891. Au-delà d'être un exposé clair et minutieux des événements, l'auteur nous invite à réfléchir sur l'instrumentalisation des foules et sur celle de l'histoire. Le procès de l'ordre des chevaliers du temple, instruit par l'inquisition, fut l'une des plus grandes manipulations de l'histoire, un procès monté de toutes pièces par les agents du Roi qui convoitait les biens considérables du Temple, et dont il était l'immense débiteur. Grâce à l'influence qu'il a sur les évêques de France, Philippe le Bel exerce un chantage sur le pape, sa créature, qui, pour préserver l'unité de l'Eglise, doit lui sacrifier ses moinessoldats.
Le 13 octobre 1307 - un peu plus d'un an après les juifs - des milliers de templiers sont arrêtés au cours d'une opération de police sans précédent, sans opposer de résistance. Que leur reproche- t-on ? Blasphène, sodomie, les faux témoignages affluent contre le Temple, trop riche, trop loin de la Terre sainte où il s'est effondré...
Les templiers seront soumis à la question et, après plusieurs mois d'« instruction » et une tentative de révolte qui leur rendra leur dignité, brûlés sur la place publique. On connaît la célèbre malédiction lancée, juste avant de mourir, par le grand-maître Jacques de Molay.
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