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Depuis que les soldats désoeuvrés ont fauché prématurément ses parents, Rêve vit avec sa grand-mère dans une ville de bric et de broc, une montagne-décharge, au bord de l'océan. Elle vit la nuit, dissimulant sa beauté aux hommes avides. Parviendra-t-elle à s'échapper de sa ville de tôle et de barbelés ?
À propos des titres précédents de l'auteur :
« Un style puissamment rythmé, en même temps classique et moderne, semé d'images fortes et parlantes. » - L'Humanité
« Dans une langue puissante, un roman bouleversant » - Marianne
« Un récit évocateur, époustouflant de lucidité d'analyse et d'humanité » - RFI
Un conte très court mais tellement bien écrit. J ai été très touchée par ce récit.
« Rêve était orpheline, ses parents avaient été prématurément fauchés en pleins travaux des champs par des soldats désœuvrés. Recueillie par sa grand-mère paternelle, Rêve, dès son enfance est protégée du mauvais œil. Au fil du temps, accablée par autant de misère, sa grand-mère ne se lassait pas de gémir sur sa pauvreté tout en sombrant dans l’indifférence. « Les nuits sans lune, Rêve gravissait la décharge-montagne d’habits pulvérulents qui recouvrait la plage… d’où elle scrutait la mer sombre sous un ciel éteint, ses écumes englouties par un horizon invisible ». Les deux anneaux d’or de ses parents que lui avait tout juste montré sa grand-mère pouvaient-ils lui faire espérer l’accès à des chemins lumineux ?
Une cinquantaine de pages pour exprimer la pauvreté d’un pays, jamais nommé par l’auteur d’origine sénégalaise, la violence entretenue par les puissantes inégalités, un pays où l’exil doit être l’un des plus beaux rêves de sa jeunesse.
Seulement une cinquantaine de pages pour raconter par la beauté des mots et de la poésie, un univers baigné dans la misère, traversé par l’illusion de la richesse pour atteindre la puissance du rêve.
Seulement une cinquantaine de pages dont j’aurais voulu extraire les plus belles phrases dans ce commentaire. Il vaut mieux lire ce conte touchant !
Quelque part dans un pays que l’on devine d’Afrique noire, Rêve, jeune orpheline dont les parents ont été tués par quelques soldats désœuvrés, a été recueillie par sa grand-mère. Pour que la beauté de l’enfant ne suscite pas les convoitises, elle la cache dans un bidonville, la revêt de haillons et la nourrit de ce qu’elle trouve dans les poubelles du Palais du Grand Désœuvré. Ainsi protégée, Rêve grandit et devient une jolie jeune fille qui rêve d’un destin meilleur. Un jour, la grand-mère lui montre deux anneaux d’or, les alliances des parents de l’enfant, qui devraient lui permettre de sortir de la misère en temps utile. Mais elle ne devra les recevoir qu’après sa mort, quand viendra le moment de se lancer dans le monde. Rêve ne l’entend pas de cette oreille. Elle voudrait récupérer son bien sans attendre. Même une seule bague en or lui suffirait…
« Le pays de Rêve » est un très court conte, présenté comme « initiatique sur l’injustice du monde », peut-on lire sur la couverture. Effectivement le texte est bref, l’ouvrage ne comportant que 54 pages dont on peut retrancher une vingtaine en comptant les en-têtes et les présentations de chapitres occupant chacune deux pages blanches. Le style de l’auteur se veut minimaliste et un brin allégorique. En dehors de Rêve, aucun personnage n’a de nom, aucun lieu non plus. L’Afrique donne l’impression d’être une sorte de vaste décharge publique, un tas d’ordures plein de vêtements « pulvérulents ». La corruption et la violence gratuite semblent omniprésentes avec tous ces soldats désœuvrés, mal-payés et sans doute prêts à tous les crimes et à tous les viols. Dans un tel contexte, le lecteur ne peut éprouver que de la compassion pour les deux héroïnes. La fin de cette histoire triste laisse un goût assez amer. Le salut de Rêve, tout comme celui de tout le continent serait-il impossible en dehors de l’émigration vers l’Europe ? L’auteur ne le dit pas ouvertement, mais le laisse supposer. Le lecteur ne peut donc que rester avec ses interrogations.
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