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«Le 11 juin 1981, l'étudiant Issei Sagawa, trente-deux ans, a commis un meurtre suivi d'actes cannibales sur notre camarade d'université Renée Hartevelt, Hollandaise de vingt-trois ans, qu'il avait invitée dans son appartement du 10 rue Erlanger, Paris XVI?, lui demandant d'enregistrer en allemand la lecture d'un poème de l'auteur expressionniste Johannes Becher. J'ai vécu la proximité de l'événement. Ce livre est une empreinte laissée sur ses marges par cet acte et une tentative d'en affronter l'opacité. Ma vie s'est trouvée prise là-dedans à un moment crucial de son histoire et, bien que l'autoscopie me répugne, je dois me regarder au contact de ces circonstances.»
En 1981, Nicole CALIGARIS a 22 ans. Elle a quitté sa province pour venir étudier à Paris. Entre les cours, les conférences et les soirées entre amis, sa vie lui plaît et s'écoule avec insouciance. Un soir de juin, une petite bande, tous étudiants du séminaire d'Henri Béhar sur Le surréalisme, dîne à la terrasse d'un restaurant de la rue Mouffetard. Parmi eux, entre autres, Renée Hartevelt, une étudiante hollandaise et Issei Sagawa, un étudiant japonais, peu bavard mais souriant, qui invite tout le monde chez lui un soir de la semaine d'après pour goûter à sa cuisine. C'est sur ce projet que la bande se disperse mais la soirée n'aura jamais lieu. le 11 du même mois, Issei Sagawa reçoit Renée dans son appartement, sous prétexte de lui faire lire un texte en allemand. Puis il la tue d'un coup de carabine dans la nuque, la découpe, cuisine et mange certains morceaux de son corps. Très vite il est arrêté et incarcéré.
Nicole lui écrit en prison, ils échangent quelques lettres puis elle met un terme à cette correspondance.
Trente ans plus tard, elle éprouve le besoin de se replonger dans ce sordide fait divers sur lequel elle avait jusqu'à présent préféré jeter le voile de l'oubli. Comment une telle chose a-t-elle été possible? Qu'y a-t-il à comprendre dans cet acte de cannibalisme? La femme est-elle destinée à être mangée par l'homme? Quel impact cela a-t-il eu sur sa vie?
Un bref séjour en prison suivi d'une hospitalisation en psychiatrie et Issei Sagawa est retourné dans son pays natal où il fait commerce de son acte de cannibalisme à coup d'expos de peinture et de conférences. Nicole CALIGARIS ne voulait surtout pas tomber dans ce sensationnalisme, pour elle, se repencher sur cette affaire est plutôt l'occasion d'une introspection, d'une réflexion sur sa condition de femme, d'une analyse de ce qui a changé dans sa perception du monde après cet acte. le souci c'est qu'à force d'intellectualiser les faits, elle perd son lecteur dans le méandre de ses références mythologiques, artistiques, littéraires, sociologiques, etc. le résultat est intéressant mais tient plus de l'essai que du roman, et s'avère difficile à suivre.
Un texte érudit qui s'adresse à des érudits.
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