Des romans, livres de recettes et BD pour se régaler en famille !
« À la fois un garçon et une légende: tu avais dix-sept ans lorsqu'une balle de calibre .22 t'a scindé en deux. Dans un des deux mondes, celui qui gravite autour de ton lit d'hôpital, tu es devenu le Martyr de Bliss, Texas. Tu t'es changé en un spectre qui flotte au-dessus de la population clairsemée de ta ville natale dévastée, porteur tour à tour d'espérance, de désespoir et de consolation. » Dix ans après une terrible tuerie dans son lycée, Oliver Loving est toujours plongé dans un coma profond. Brisée par le drame, sa famille s'est désunie : son père, Jed, un artiste raté, a trouvé refuge dans l'alcool, et sa mère, Eve, s'obstine à garder espoir, refusant e son fils soit débranché. Quant à Charlie, leur cadet qui se rêve écrivain, il a quitté le Texas pour vivre librement son homosexualité à New York et fuir l'ombre pesante de son grand frère. Mais lorsqu'un nouvel examen révèle chez Oliver les signes d'une activité cérébrale, tous trois se retrouvent à son chevet, dans l'espoir d'avoir enfin une réponse à toutes leurs questions.Après le succès d'Histoire de l'oubli, Stefan Merrill Block signe un roman bouleversant sur la famille, la fin de vie et la résilience. Alternant subtilement les points de vue, Le noir entre les étoiles interroge de manière intime l'expérience du traumatisme et aborde une question essentielle : qu'est-ce qu'une vie digne d'être vécue ?
Le noir entre les étoiles. Un titre magnifique pour un roman tout aussi poétique et énigmatique. Une réussite !
Stefan Merrill Block y scrute les retombées d'une tragédie sur une famille et plus largement sur une petite ville de l'Ouest texan : une tuerie perpétrée dans un lycée ; un adolescent timide et contemplatif, Oliver Loving, dans un état végétatif persistant suite à une lésion cérébrale traumatique. Dix ans ont passé et voilà qu'une série de tests neurologiques détecte une activité cérébrale « normale », un niveau de conscience non altéré, qui tende à montre qu'Olivier peut entendre, percevoir et traiter les informations depuis dix ans même s'il est privé de parole et ne peut communiquer. Une déflagration pour ceux qui restent.
« Il était une fois un garçon qui tomba dans une faille temporelle, mais il n'atteignit pas le fond et une partie de lui fut retenue en arrière, de l'autre côté.(...) Ta langue est liée, tes bras réduits au silence. Au-dessous de toi, ton corps est plongé dans un sommeil profond. Et ton esprit alors ? C'est un monstre entravé, un dragon en cage qui secoue ses chaînes avec une rage impuissante. Et au moment où tu t'arc-boutes pour renouveler l'assaut contre tes liens mystérieux et invisibles, un mot prend forme au tréfonds de tes entrailles et monte vers ta poitrine avec un haut-le-coeur »
L'auteur nous offre des pages éblouissantes d'empathie qui pénètre dans l'âme jusqu'à ses tréfonds les plus intimes. Il déploie un incontestable talent pour camper des personnages brisés et superbes : Eve la mère, adoratrice muée en vigile solennelle de son fils, s'obstinant à garder espoir, rêvant à un possible miracle, survivant à coup de routine désespérée ; Jed le père qui a sombré dans l'alcool pour effacer des souvenirs douloureux, désormais en marge de l'histoire familiale ; Charlie le frère cadet qui a fui à New-York avant de se rendre compte qu'il ne pouvait échapper à la gravité familiale, un impulsif qui fait voler en éclat le précaire équilibre de la routine naïve maternelle ; Rebekkah, dont Olivier était secrètement amoureux, une des rescapée de la fusillade, celle qui a tout vu et se tait depuis, elle aussi en fuite.
Un roman avec de tels personnages est déjà un roman réussi, mais celui-ci se démarque par une construction brillante, quasi en mode thriller. L'attente concernant la capacité d'Oliver a communiqué sa famille se double d'un suspense de type thriller pour comprendre les enjeux de la fusillade, sa vérité : les secrets de chacun, les silences, les culpabilités sont tour à tour révélés, et c'est très fort pour le lecteur de découvrir les liens entre Oliver, son père, Rebekkah, le tueur et une victime de la fusillade, cela bouleverse.
Le talent de l'auteur est d'autant plus évident qu'il parvient à construire un roman à la fois très poétique et introspectif, porté par une plume intelligemment lumineuse, tout en l'ancrant dans le réel d'une ville américaine ( le drame révélant des tensions entre les différentes communautés, le tueur étant un latino ).
Un roman exigeant, ambitieux, captivant et original qui après plusieurs semaines résonne encore d'une musique obsédante.
Histoire de l'oubli, le premier roman de Stefan Merrill Block, faisant partie des livres m'ayant profondément marquée, j'avais hâte de lire le noir entre les étoiles.
Une tuerie dans un lycée au Texas, des morts, un suicide, des familles en deuil... Et puis Oliver Loving, laissé pour mort par une balle mais pas complètement mort, destiné à vivre dans un corps qui ne répond plus.
En une fraction de seconde, c'est l'avenir de la famille Loving qu'on assassine. le deuil leur est refusé mais leur fils/frère ne leur est pas rendu.
Eve s'accroche à son fils dans le coma, fait tourner sa vie autour de lui, et néglige son fils cadet, Charlie, qui n'a d'autre choix pour échapper à cette famille détruite que de partir le plus loin possible ; New York fera l'affaire. Jed, le père, ne tente même plus de lutter contre ses vieux démons et c'est la famille Loving toute entière qui se disloque.
Dix ans plus tard, à la faveur d'un examen médical, la famille se retrouve réunie et l'histoire connaîtra enfin son dénouement.
Les espoirs, les peurs et les secrets de chacun vont converger vers un point unique qui marquera l'aboutissement de dix ans de doutes et de douleur mais également de réflexion.
L'écriture de Stefan Merrill Block est toujours aussi belle, le style torturé juste ce qu'il faut ; le récit est entrecoupé de passages relatifs à l'astronomie. Aucun pathos dans ce roman, et même une lumière certaine qui se dégage des personnages. le livre va être prochainement adapté en série, j'ai hâte de connaitre les acteurs pressentis pour les rôles.
Le roman est écrit à la deuxième personne pour s'adresser à Oliver, dont la voix est absente une majeure partie du récit, mais dont le souvenir hante chaque geste des personnages.
Stefan Merrill Block a expliqué avoir passé 6 ans sur ce roman, il a tout d'abord écrit une première version à la première personne puis a tout jeté et recommencé de zéro.
Ce choix d'une narration à la deuxième personne montre que l'histoire d'Oliver ne lui appartient plus vraiment, le monde autour de lui se l'est appropriée.
On avance dans la lecture en en apprenant petit à petit plus sur l'origine de la fusillade dans le lycée, les faits ayant poussé le tireur à passer à l'acte, les raisons de la présence de chacun à ce moment à cet endroit. La brume se lève au fur et à mesure pour nous révéler un tableau déchirant.
L'auteur livre également une peinture sans concession des villes fantômes, dépeint le racisme ordinaire qui n'attend que l'occasion de se manifester encore plus.
Ce roman n'aura pas été pour moi le coup de coeur qu'avait été Histoire de l'oubli, mais c'est assurément un très beau roman. Et que dire de ce titre magnifique ?
Encore une fois, je découvre une pépite grâce aux éditions ALBIN MICHEL et sa collection TERRES D’AMERIQUE…
Le nouveau Stefan MERRILL BLOCK est une plongée au cœur de l’Amérique profonde, au sein d’une famille meurtrie et déchirée, un roman dense et foisonnant.
Quatrième de couverture de l'éditeur :
Dix ans après une terrible tuerie dans son lycée, Oliver Loving est toujours plongé dans un coma profond. Brisée par le drame, sa famille s'est désunie : son père, Jed, un artiste raté, a trouvé refuge dans l'alcool, et sa mère, Eve, s'obstine à garder espoir, refusant e son fils soit débranché. Quant à Charlie, leur cadet qui se rêve écrivain, il a quitté le Texas pour vivre librement son homosexualité à New York et fuir l'ombre pesante de son grand frère. Mais lorsqu'un nouvel examen révèle chez Oliver les signes d'une activité cérébrale, tous trois se retrouvent à son chevet, dans l'espoir d'avoir enfin une réponse à toutes leurs questions.
A travers son roman, Stefan MERRIL BLOCK aborde de nombreux sujets tels que la vente libre des armes aux ETAS UNIS, les fusillades de masse, le racisme, l’immigration, le maintien en vie, les rapports familiaux, l'alcoolisme ...sans jamais porter de jugement mais en amenant le lecteur à se questionner. En effet, au fil des pages et en alternant les points de vue des protagonistes du récit, il incite le lecteur à profondément réfléchir à la valeur de la vie, à la nécessité de se questionner sur ses propres sentiments et ses envies.
Ses personnages ne sont pas lisses, bien au contraire, ils traînent des casseroles et un mal être souvent exacerbé par la situation dramatique que vit la famille LOVING. J’avoue avoir ressenti beaucoup d’empathie pour Eve qui s’obstine et espère tant un signe de son fils Oliver. Cet Oliver, personnage central, est le cœur de cette histoire, toute la famille mais aussi la population de BLISS, théâtre de la tragédie, vivent au rythme de ses battements cardiaques depuis dix ans.
Il y a un avant et un après la fusillade pour BLISS et Stefan MERRILL BLOCK explore avec intelligence tous les retentissements autant psychologiques qu’économiques d’une telle déflagration à l’échelle d’une famille, pour une petite ville américaine, pour la communauté hispanique qui l’habite.
J’ai aimé la narration polyphonique choisie par l’auteur, j’ai pu ainsi connaître l’intimité de chacun des acteurs de ce drame, son implication directe ou indirecte, j’ai apprécié que le romancier me dévoile au fur et à mesure la personnalité d’Oliver, son histoire, ses failles, son ressenti alors qu’il gît inerte depuis dix dans ce lit médicalisé. L’emploi judicieux du "Tu" pour évoquer Oliver donne du rythme et rend "vivant" ce jeune homme fauché en pleine adolescence.
Stefan MERRIL BLOCK a un vrai talent pour construire un récit, il distille si bien au compte goutte les informations concernant ce jour fatidique et ses protagonistes que j’ai tourné les pages de son roman de manière effrénée. Tout au long de ma lecture, j’ai cherché à placer correctement toutes les petites pièces du puzzle et avoir au final une vue plus précise de ce fameux 15 novembre.
LE NOIR ENTRE LES ETOILES est un roman riche et intense qui questionne et bouscule. Une vraie réussite que je vous invite ardemment à découvrir.
http://cousineslectures.canalblog.com/archives/2020/02/24/38051477.html
Peut-être le destin décide-t-il pour nous. Peut-être tout est-il écrit à l’avance, sans possibilité de s’y soustraire. Peut-être certains sont-ils nés pour ne connaître que larmes et drames.
C’est ce que l’on pourrait penser en rencontrant le personnage d’Oliver Loving. Oliver était un jeune homme comme les autres, un peu plus timide peut-être, mais entouré d’une famille dont le tempérament fantaisiste donnait des couleurs au quotidien. Oliver n’avait que 17 ans lorsqu’une balle logée en pleine tête a détruit tout cela. Son avenir, ses espoirs, ses proches. Dix ans, déjà, sont passés, lorsque l’on décide de lui faire passer une nouvelle IRM. Un événement qui réunit la famille Loving à son chevet.
Après une présentation des personnages très convaincante – qui vous fait dire que vous allez très certainement vous attacher à chacun d’eux pour ses qualités, et plus encore pour les défauts qui le rendent tellement « vrai » – j’ai redouté de ne pas réussir à entrer dans l’histoire. Crainte fondée ? Oui, et c’est dommage. Psychologiquement parlant, cette famille avait du potentiel, et la situation difficile dans laquelle elle se trouve aurait pu donner lieu à des émotions intenses. C’est précisément ce que je n’ai pas réussi à extraire du texte : l’émotion. Si on me parle tuerie dans un lycée, je pense à Elephant, à Bowling for Colombine. Il ne faut pas m’en donner moins. Les choix narratifs m’ont tenue à distance, l’évolution des relations entre les différents acteurs de ce drame m’a paru trop minime, et il m’a fallu attendre les dernières pages pour éprouver l’empathie que m’a procurée le tout début de roman. Insuffisant pour que je l’apprécie. Je suis rassurée de voir qu’il n’a pas fait l’unanimité et que nous sommes quelques-uns à partager ce sentiment : j’ai cru, un instant, que je n’avais pas de cœur ! Une belle histoire, certes, mais qui ne m’a pas donné ce que j’attendais.
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